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Quatre plateformes logistiques d'Easydis (groupe Casino) menacées de fermeture, faute de repreneurs

Le 24 avril 2024, le groupe Casino, en grande difficulté financière, a engagé son plan de transformation. Ce dernier prévoit entre 1 293 et 3 267 suppressions nettes de postes. Parmi elles, des centaines pourraient concerner les salariés de la filiale logistique Easydis. Quatre de ses entrepôts devraient ainsi bientôt fermer s'ils ne trouvent pas rapidement de repreneurs.

Publié le 1 mai 2024 - 09h00
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 Obatala-photography via stock.adobe.com

Rationaliser. Tel est le mot d'ordre de l'homme d'affaires tchèque Daniel Křetínský, désormais nouvel actionnaire de référence du groupe Casino avec un autre milliardaire, le français Marc Ladreit de Lacharrière, et le fonds d'investissement britannique Attestor. Sous leur impulsion, le distributeur stéphanois a publié le 24 avril 2024 un vaste projet de « transformation », dont le nouveau directeur général, Philippe Palazzi, sera le garant du déploiement. L'enseigne – qui a déjà cédé plusieurs centaines d'hypers et supers à Auchan et Intermarché, et un plus petit nombre à Carrefour –, entend ainsi se réorganiser en se recentrant sur les réseaux de proximité ; elle prévoit d'injecter 1,2 milliard d'euros dans la modernisation de ses magasins d'ici 2028.

 

De nombreuses suppressions de postes 

Mais le plan de restructuration s'accompagne d'une coupe des effectifs du groupe, comprise entre 1 293 et 3 267 suppressions de postes. « Le projet de réorganisation prévoit 1 293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions sièges du groupe (dont 554 à Saint-Étienne), incluant la création ou la mutualisation de plus de 200 postes à Saint-Étienne, dont une partie est liée à la réinternalisation de certaines activités », annonce Casino, qui précise que « le projet prévoit également, à défaut de trouver des repreneurs, la fermeture de magasins hypermarchés et supermarchés et de certaines plateformes logistiques, soit la suppression de 1 974 postes au maximum ». Les comités sociaux et économiques des sociétés concernées du groupe ont été convoqués le 24 avril 2024 pour une réunion prévue le 6 mai 2024, au cours de laquelle leur sera présenté le projet de transformation. Y sera également initiée une procédure d’information/consultation préalable à la mise en œuvre d’un projet de « plan de sauvegarde de l’emploi ». Dans le même temps, une négociation sur le contenu dudit plan sera engagée avec les organisations syndicales représentatives des différentes sociétés du groupe Casino. Ce dernier explique que ce projet s’inscrit dans le plan de transformation, « devenu indispensable pour assurer la pérennité du groupe et le redresser ».

 

« Nous souhaitons réaliser cette transformation en proposant un accompagnement responsable et personnalisé de tous les collaborateurs », veut rassurer Philippe Palazzi. L'entreprise projette de mettre en place un dispositif d’accompagnement afin que chaque salarié concerné puisse trouver une solution concrète adaptée à sa situation, qu'elle soit interne ou externe. Le nombre exact de postes supprimés dépendra essentiellement de la capacité du groupe à trouver des repreneurs pour ses hypermarchés et supermarchés, ainsi que ses plateformes logistiques, dont plusieurs en voie de fermeture si rien n'est fait.

 

Le sort de quatre sites logistiques en suspens

Conformément au plan de restructuration du groupe, quatre entrepôts de Easydis, la filiale logistique de Casino, risquent de mettre la clé sous la porte. Soit les plateformes situées à « Besançon, La Farlède près de Toulon, Limoges et Gaël en Ille-et-Vilaine », pour près de 500 emplois, d'après des sources syndicales citées par le journal Var-Matin. Casino déclare que ces sites pourraient ne pas fermer s'ils recevaient des offres de reprise, cependant incertaines ; le groupe annonce qu'il va poursuivre « activement » ses recherches de repreneurs intéressés durant le processus d’information/consultation des représentants du personnel. Mais le temps est compté. Certaines plateformes logistiques seraient en sursis jusqu'à septembre (Besançon, Limoges) ou la fin de l'année (Gaël). Passé ce délai, elles seraient contraintes de baisser le rideau définitivement, et le personnel serait alors licencié.


D'autres plateformes à l'avenir plus assuré

Des repreneurs se sont en revanche déjà manifestés pour poursuivre les activités d'autres entrepôts gérés par Easydis. Par exemple, des négociations sont en cours pour une reprise du site logistique de Saint-Bonnet-les-Oules, dans la Loire, par le prestataire ID Logistics. La plateforme logistique de Montmorillon et ses 108 salariés, dans la Vienne, échapperait également à la fermeture, selon nos confrères de la Nouvelle République. Préservée en l'état, son sort « était des plus incertains », rappelle le quotidien.

 

Des actions Casino à 3 centimes d'euros l'unité

Endetté à hauteur de 7,88 milliards d'euros (dette nette), le groupe Casino ne cesse de décliner, comme en témoigne son parcours boursier : le prix de l'action Casino Guichard-Perrachon a enregistré une chute vertigineuse, passant de 8,70 euros il y a un an à environ 3 centimes, en date du 30 avril 2024. Une dégringolade que le groupe de grande distribution tente de conjurer via la mise en œuvre d'un regroupement des actions composant son capital, par voie d’échange de 100 actions existantes contre une action nouvelle. Une opération capitalistique qui se déroulera du 14 mai 2024 au 13 juin 2024. Le milliardaire Daniel Křetínský a entre-temps investi dans cette entreprise en grande difficulté pour en prendre le contrôle – lui qui s'est vu refuser récemment sa proposition de rachat de Royal Mail au Royaume-Uni. Son plan de sauvetage a été validé en février dernier par le tribunal de commerce de Paris, « malgré un avis défavorable du ministère public », avait rapporté Les Echos.

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