Un chiffre d'affaires, un trafic et des investissements en hausse en 2024 pour Haropa Port

Haropa Port, établissement public d'État regroupant les trois ports du Havre, de Rouen et de Paris au sein du Grand port fluvio-maritime de l’axe Seine, enregistre un chiffre d'affaires de 437 millions d'euros pour l'exercice 2024, contre 416 millions d'euros pour l'exercice 2023, soit une hausse de 3,6 %. Dans un contexte économique et géopolitique compliqué pour les ports français et européens, Haropa Port parvient à se démarquer avec des trafics maritimes en croissance de 2,4 % en 2024, avec 83,19 millions de tonnes (Mt) de marchandises. L’année qui s'est écoulée confirme l’évolution du modèle de développement du port, entre logistique et industrie.

Bilan des flux de conteneurs, vracs solides et vracs liquides

Le trafic de conteneurs maritimes s'établit à 3,1 MEvp, en hausse 18,7 % sur 2024. Le transbordement connaît une progression historique de +56 % comparé à 2023 et enregistre son niveau le plus important depuis cinq ans.

Représentant 11,7 Mt, les vracs solides sont pour leur part en baisse de 8 %. Ce recul est marqué, selon Haropa Port, par la baisse concomitante des céréales et des agrégats. Avec 7,08 Mt, les volumes de céréales enregistrent quant à eux une diminution de 4 % par rapport à 2023, en raison des mauvaises conditions climatiques qui ont fortement réduit les volumes de la campagne 2024-2025. « Les stocks de la très bonne récolte de 2023-2024 ont heureusement été exportés durant le premier semestre 2024, permettant de limiter les conséquences négatives de la mauvaise campagne 2024-2025 sur les exportations », nuance Haropa Port. Les agrégats suivent la même tendance avec une baisse de 28,4 %. Les trafics liés au BTP sont en forte décroissance à cause d’une contraction importante des chantiers locaux, de l’arrivée à échéance des grands chantiers parisiens et du fort ralentissement de la construction neuve.

À 39,9 Mt, les vracs liquides affichent enfin un repli de -5 %. Cette baisse est principalement liée à des incidents techniques qui ont affecté la production des raffineries locales et des variations de stocks sur les produits raffinés. Par exemple, l’incendie d’une des deux colonnes de la raffinerie ExxonMobil, en mars 2024, a réduit les imports de pétrole brut.

Des investissements en hausse de 29 %

Haropa Port a poursuivi ses investissements en 2024, à la fois en matière de développement de ses activités, de report modal, de transition écologique et numérique, mais aussi d’entretien de ses infrastructures et de son patrimoine. Au total, l'établissement a investi 146 millions d'euros (+29 %), avec le soutien des Régions Normandie et Île-de-France, et de l’État.

Au-delà de la décarbonation de l’axe Seine, via notamment l’implantation d’industries « vertes », l'établissement portuaire a engagé de nombreuses actions dans le cadre de la transition écologique : électrification des quais, transition énergétique progressive de la flotte fluviale parisienne, développement de la logistique urbaine fluviale... En termes d’investissement, cela représente 73 millions d'euros, soit 50 % des investissements totaux. « En 2025, la performance d’un port ne se mesure plus aux seuls trafics, même s’ils sont en croissance, déclare Daniel Havis, président du conseil de surveillance de Haropa Port. Depuis plusieurs années, le modèle économique des ports évolue, du fait notamment de la baisse des activités pétrolières traditionnelles. Les ports incarnent une solution pour la transition énergétique via le portage de projets industriels notamment de production de nouveaux carburants. La diversification des activités doit aussi être prise en compte au même titre que la partie plus traditionnelle des trafics et de la logistique. Cela illustre une forme de résilience dans un contexte aussi incertain que celui dans lequel nous évoluons ».

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