media supply chain
et logistique
A_1

Bluraz

Transversal

Interlud, un outil de dialogue public-privé

Publié le 6 mai 2021
SOMMAIRE

Lancé en 2020, le programme Interlud (Innovations territoriales et logistique urbaine durable) souhaite s’adresser autant aux acteurs de la supply chain qu’aux métropoles et collectivités afin d’élaborer une série de chartes de logistique urbaine durable.

Parmi les actions déployées par le gouvernement dans le cadre de ses annonces autour de la logistique urbaine, le programme Interlud a été retenu par les ministères de la Transition écologique et du Transport pour agir au niveau local. Planifié pour se dérouler jusqu’à fin 2022 et bénéficiant d’une enveloppe de 8,2 millions d’euros, dans le cadre du dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE), il vise à jouer le rôle de gouvernance de concertation entre les acteurs publics et le monde économique en faveur d’une logistique du dernier kilomètre plus propre et responsable.

 

Son action est portée par plusieurs organismes : l’Ademe, pour le cadre méthodologique ; le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) pour les échanges avec les collectivités ; la CGI (Confédération du commerce de gros et international) et son entité dédiée Logistic-Low-Carbon pour les échanges avec les organisations professionnelles ; et enfin le cabinet de conseil en performance énergétique Rozo. « Nous avons trois objectifs avec Interlud : informer, sensibiliser, et accompagner, en nous adressant à l’ensemble de 250 collectivités, métropoles, communautés urbaines et communautés d’agglomération en France », raconte Jean-André Lasserre, directeur du programme chez Logistic-Low-Carbon.

 

Facilitateur d’une évolution vertueuse des pratiques

Du côté de Cerema, « nous sommes là pour accompagner les collectivités à s’engager dans des démarches volontaires pour la logistique urbaine durable », indique Hélène de Solere, cheffe de projet en logistique urbaine. « Si la collectivité travaille en vase clos, sans s’appuyer sur un dialogue avec les acteurs économiques pour offrir une représentation de leurs besoins, il est difficile de mettre en place des solutions durables. Pour le transport par exemple, doit-on aider à faire évoluer les flottes, contraindre l’accès aux véhicules polluants, offrir des horaires plus étendus pour les véhicules propres ? Il y a beaucoup de pistes mais il faut de la concertation pour être certain d’être pertinent sur le résultat obtenu ». Face au constat qu’une collectivité mal desservie et approvisionnée aura du mal à être attractive et à générer de l’emploi, le programme ne souhaite donc pas aller à l’encontre des enjeux des acteurs privés, bien au contraire : « Il faut que la collectivité soit facilitatrice d’une évolution vertueuse des pratiques de la logistique urbaine durable, en rapprochant les entrepôts des milieux urbains, ou en aidant les entreprises à aller vers la mutualisation des flux », précise Hélène de Solere.

 

Dans ce sens, le Cerema propose un appui aux collectivités afin de faciliter la compréhension de cette démarche, avec des financements possibles pour l’initier. Avec, pour finalité, l’écriture et la mise en oeuvre de chartes de logistique urbaine durable. « Il ne s’agit pas d’imposer des règles, mais de proposer d’abord un guide méthodologique, avec une démarche claire pour lancer des actions opérationnelles. Cet engagement volontaire débouche sur une convention signée par les opérateurs économiques et les collectivités. Nous visons la signature de 50 chartes de ce type, afin de s’adapter aux réalités territoriales tout en gardant un cadre commun de référence », déclare Jean-André Lasserre. « Le Plan de relance est l’occasion de financer 25 espaces de dialogue qui aboutiront à autant de plans d’action concrets, résultats d'un dialogue sur mesure public/privé », détaille Xavier-Yves Valère, chargé de mission pour les politiques de fret et de logistique au cabinet de la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer.

 

Outils et data

Le programme souhaite également mettre en commun des outils pour construire cette logistique urbaine durable, avec une base de données des bonnes pratiques venues des collectivités et des opérateurs économiques en partenariat avec la démarche France Mobilités. « Il faut une montée en compétence du côté des collectivités mais aussi des entreprises », note Jean- André Lasserre. Autre axe de travail, une expérimentation autour des applicatifs et de la data – si cruciaux pour mieux appréhender les réalités des flux urbains – afin de « faciliter la vie des opérateurs économiques, avec des prototypes qui pourront se dupliquer sur l’ensemble du territoire », espère Jean- André Lasserre. « Le tout forme un triptyque : faire des diagnostics sur l’état de la logistique urbaine d’un territoire, avec ses grands flux et ses particularités ; les partager avec les entreprises du territoire pour les affiner et aller plus loin ; et enfin bâtir une stratégie et des actions co-construites par l’ensemble des parties prenantes. L’idée étant que la charte soit signée par un maximum d’acteurs et les engage sur une feuille de route commune, qui évoluera dans le temps avec des échanges réguliers », détaille Hélène de Solere.

à lire aussi
CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !