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Gémo : « Le TMS est évidemment un outil de résilience »
L’enseigne française de vêtements et de chaussures Gémo gère son transport avec la plateforme collaborative Advantage Supply de Sigma. Développée en co-construction avec l’éditeur, elle lui a permis de mieux maîtriser ses flux et d’améliorer ses relations avec ses transporteurs. Jean-Louis Borde, directeur logistique distribution de Gémo, évoque les étapes de développement de l’outil et ses ambitions pour encore faire évoluer son utilisation.
Quelles sont les raisons qui ont poussé Gémo à s’équiper d’un TMS ?
L’histoire a débuté en 2015, moment où nous avons accéléré de façon significative nos fréquences de livraison. Dans le même temps, nous commencions à déployer de nouvelles plateformes de distribution. Alors que nous en avions six en 2017, nous en avons désormais douze situées dans toutes les grandes régions françaises. Nous nous sommes donc naturellement mis en quête d’un outil collaboratif pour le transport qui nous permette d’avoir une meilleure maîtrise de nos flux aval, c’est-à-dire du départ de nos plateformes de distribution Gémo vers nos différents points de vente. Nous étions à la recherche d’une plateforme collaborative qui viendrait s’interfacer avec notre WMS Manhattan, déployé sur l’ensemble de nos trois sites logistiques situés dans le Maine-et-Loire.
Quels étaient les gains recherchés ?
Le premier objectif était de pouvoir maîtriser si le contenant qui partait de nos sites logistiques était bien livré en temps et en heure dans nos magasins, afin de paramétrer dans l’outil tous nos créneaux horaires et nos dates de rendez-vous avec les points de vente. Car il faut savoir qu’aujourd’hui, nos 50 plus grands magasins Gémo ont des critères de livraison au quart d’heure, tandis que le reste du parc a une tolérance de deux heures. Cet outil nous permet de mesurer le taux de service de nos livraisons, en termes de bonus-malus, avec nos différents prestataires. Il s’agit d’une solution neutre nous remontant toutes les statistiques de livraison qui sont partagées avec nos transporteurs, ce qui rend plus aisée la discussion avec ces derniers.
Vous aviez déjà investi à l’époque dans la solution de Cinatis, racheté par le groupe Sigma en 2017 ?
En effet, suite à ce rachat, Sigma a repris cette solution à sa charge, investi dans son développement et co-construit avec nous cette plateforme collaborative appelée Advantage Supply. Aujourd’hui, grâce à cette solution, nous maîtrisons complètement nos flux aval à partir du moment où ils partent de nos trois sites logistiques Gémo, en passant par les 12 plateformes de distribution tiers, jusqu’à leur arrivée chez nos clients. Tous nos prestataires de transport sont obligés de se connecter à la solution lorsqu’ils travaillent avec nous. Concrètement, l’outil récupère à partir de notre WMS toutes les données relatives à l’expédition du chargement (date, heure de départ, type de contenant, composition…). Nous intégrons ensuite le scan de nos plateformes de distribution au moment de la réception, puis le scan lorsqu’il en part et enfin le scan du chauffeur lorsque la livraison a été effectuée dans l’un de nos 420 magasins. Nous livrons aussi l’Espagne, un périmètre où nous gérons également tout ce tracking aval.
Il y a deux ans, vous avez déployé le module de préfacturation transport…
Avant cela, une personne travaillait à plein temps sur le dossier avec Excel. Étant donné que notre solution gérait déjà toute la distribution aval, le lancement de ce module nous a permis de disposer d’un compte-rendu de factures automatisé sur l’ensemble de nos flux transport. De quoi pouvoir discuter avec nos transporteurs des anomalies que nous pourrions rencontrer, avant l’édition de la facture, afin de gérer tous les litiges en amont.
Diriez-vous que ce TMS a été au coeur de la transformation de votre supply chain ?
C’est évidemment un outil de résilience. Chez Gémo, nous avons malheureusement vécu les trois confinements de plein fouet avec l’arrêt du jour au lendemain de l’activité de nos magasins, bloquant tous nos transports et stoppant la marchandise là où elle était. Une partie était restée sur les plateformes de distribution, une autre était arrivée en magasins. Grâce à cet outil, nous maîtrisions la totalité de nos flux et savions où se trouvaient nos marchandises. Nous n’étions donc pas perdus lorsque les confinements sont arrivés, nous avons pu faire un point très précis de la situation et donner tout de suite des priorités aux transporteurs. Nous avons eu le temps de réorganiser nos flux et, lorsque nous avons fait nos plans de reprise d’activité, à la fin de chaque confinement, nous savions précisément dans quel ordre nous allions démarrer, quelle volumétrie nous avions, combien de camions nous allions mettre sur les routes et nous étions en mesure de renseigner nos clients au bout de la chaîne. Cela a énormément aidé au redémarrage de nos magasins. Si nous n’avions pas cet outil, nous aurions dû appeler chaque plateforme de distribution et pointer manuellement si la marchandise était livrée ou pas : un travail de fourmi !
Allez-vous encore faire évoluer votre utilisation de l’outil à l’avenir ?
Nous travaillons actuellement avec Sigma sur deux dossiers. Le premier concerne la partie reverse logistics. Dans le domaine du prêt-à-porter, les retours magasins peuvent être importants sur les fins de collection. Nous planchons donc avec eux sur la traçabilité de ce flux de remontée vers les sites logistiques, l’idée étant de pouvoir l’exploiter cette année. Le deuxième projet porte sur la partie environnementale. Nous avons adhéré à l’organisme Fret21 en juin 2021 et le fait d’avoir l’ensemble des données dans l’outil de Sigma, avec les distances ainsi que les points de livraison de tous nos magasins, nous a fourni une photo de départ de notre bilan carbone pour pouvoir ensuite poster des objectifs de réduction de GES. Sigma nous a aidés à gérer toute la data pour pouvoir réaliser un bilan carbone le plus précis possible, ce qui nous a permis de valider notre adhésion à Fret21. Désormais, nous discutons avec Sigma pour aller encore plus loin dans l’automatisation afin d’aboutir à un bilan carbone qui soit beaucoup plus dynamique et qui puisse être calculé encore plus précisément. Nous souhaitons avancer rapidement sur le sujet, d’ici fin 2023.