Transport
Le Parlement européen acte la stricte réduction des émissions carbone pour les camions neufs vendus à partir de 2030
L'Union européenne poursuit son objectif de décarbonation du transport routier à coup de lois. À partir de 2040, les poids lourds neufs vendus devront émettre 90 % de moins que ceux vendus en 2019. Un échelonnage avec des restrictions progressives est prévu dès 2030. Certains professionnels s'alarment quant à la capacité de la filière à respecter le calendrier, au vu de la difficulté à industrialiser, avec des coûts raisonnables et des infrastructures suffisantes, des poids lourds électriques ou à hydrogène.
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Sabine/Pixabay
Après les voitures neuves à moteur thermique, dont la fin des ventes interviendra en 2035, l'Union européenne s'attaque aux véhicules lourds (camions, autobus, remorques), avec un calendrier différent. Le Parlement européen a ainsi voté le 21 novembre 2023 de nouvelles mesures visant la forte diminution des émissions carbonées générées par ces derniers. À partir de 2030, les poids lourds neufs vendus devront émettre 45 % de gaz à effet de serre de moins que ceux vendus en 2019, puis 65 % de moins en 2035, et enfin 90 % de moins en 2040. Quand aux bus, ils devront tous être « zéro émission » dès 2030. Le vote a recueilli 445 voix pour, 152 contre et 30 abstentions. « Les eurodéputés veulent des objectifs stricts de réduction des émissions de CO2 pour les camions moyens et lourds, y compris les véhicules professionnels tels que les camions à ordures, les camions bennes ou les bétonnières, et les bus », explique l’institution européenne dans un communiqué, qui précise également que les véhicules lourds génèrent 6 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.
Des aménagements en perspective
Le texte étant désormais voté par le Parlement européen, les négociations avec les États-membres de l'Union européenne s'ouvrent, avec déjà de premiers arrangements. Les véhicules de police, de pompiers, les ambulances et les véhicules agricoles sont ainsi exemptés des restrictions à venir. Concernant les bus urbains, le Parlement européen propose une « exemption temporaire jusqu’en 2035 pour les autobus urbains alimentés au biométhane, dans des conditions strictes ». Pour les camions fonctionnant aux énergies fossiles (diesel et essence), le virage vers l’électrique ou l’hydrogène semble être la solution, mais ces nouvelles filières commencent tout juste à émerger. Le secteur du transport de marchandises sera-t-il en capacité de respecter le calendrier ?
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