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Logistique du jeu de société : l’éditeur En Cavale galope vers le retail en partenariat avec Blackrock Games
Spécialisé dans le jeu d’enquête pour enfants, l’éditeur pure player En Cavale a officialisé au mois de mai un partenariat avec le distributeur Blackrock Games. Une manière de fidéliser un nouveau public par le biais du retail, avec tous les enjeux logistiques que cela implique.
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En Cavale | Elément de gameplay de l'« Opération Animatropico ».
À l’opposé des processus de transformation digitale, certaines entreprises déjà présentes en ligne prennent le parti de se diversifier par le biais des ventes physiques. L’éditeur lyonnais de jeux d’enquêtes par correspondance En Cavale en fait foi : adepte du DNVB (Digital native vertical brand) depuis sa création en 2018, son développement prend peu à peu la direction du retail. Un partenariat signé en mai 2023 avec le distributeur de jeux de société Blackrock Games promet le lancement de leurs futures nouvelles gammes sur un large réseau national.
« Nous avons particulièrement apprécié le personnel d’En Cavale et l’originalité de leur concept, confie Yoann Laurent, fondateur de Blackrock Games. Le partenariat n’a pas encore commencé mais nous sommes enthousiastes à l’idée de défendre leurs gammes. » L’éditeur de jeux d’enquête pour enfants peut en effet compter sur l’expertise d’un ancien éditeur entièrement consacré à la distribution depuis 2016, fort d’un catalogue de plus de 500 références. « Blackrock Games gérera toute la partie d’envois et d’expédition de nos jeux aux boutiques et aux grandes surfaces spécialisées, précise Juline Bergez, responsable des opérations d’En Cavale. Nous garderons toute la chaîne logistique de leur conception et de leur fabrication. »
En Cavale, itinéraire du pure player au retail
Il tient à cœur à En Cavale de conserver l’ADN de son produit historique. Sous la forme d’un jeu d’enquête par correspondance, les enfants abonnés à Enquête en Cavale reçoivent chaque mois le nouveau chapitre – avec les éléments textuels et iconographiques – d’une mission suivie, dont ils renvoient les conclusions à l’éditeur par courrier. « Toute la partie conception de nos jeux est réalisée en interne, développe Juline Bergez. Nos produits sont destinés à être manipulés, il nous faut donc du matériel résistant. Bois gravé et papier recyclé, tout est réalisé par des imprimeurs qui sourcent des matières labelisées FSC ou PEFC (certifications attestant la durabilité et la traçabilité des matériaux, ndlr) puis assemblé et expédié par notre partenaire historique Papyrus. » Soit une entreprise adaptée, à raison de 92 % d’employés en situation de handicap, dont chaque partenaire a l’intégration dans le monde du travail à cœur. Si leur collaboration, au départ, ne se mesurait qu'à l'aune de moins d'une dizaine de palettes, Papyrus stocke et assemble aujourd'hui plus de 500 références composants pour le compte d'En Cavale.
L’entrée de l'éditeur dans le monde du retail naît de sa volonté de s’élargir vers des cercles plus professionnels ou spécialisés. Après avoir fidélisé famille et enfants au modèle économique de l’éditeur, « atteindre les boutiques spécialisées nous permettrait la reconnaissance d’un public aguerri et de relayer plus largement nos gammes » se projette Juline Bergez. Avec la volonté malgré tout affirmée de ne pas dénaturer son produit, ce que promet Blackrock Games : « Les séries par correspondance d’En Cavale se divisent en six chapitres, mais nous ne distribuerons que le premier de chacune », indique Yoann Laurent. Et ce, uniquement après une phase de test préliminaire : « On se donne six mois d’exclusivité e-commerce pour le lancement d’un nouveau jeu avant de le proposer en retail, précise Juline Bergez. C’est une marge importante pour l’amélioration produit, qui va nous permettre de structurer l’intégration en grande distribution. » Totalement libre sur sa politique éditoriale et soutenu par un acteur majeur de la logistique du jeu de société, En Cavale tient le bon bout d'une conversion au retail sur le long terme.
Aspects logistiques du jeu de société
La logistique des jeux de société, pour proche que soient ses problématiques des autres secteurs d'activité, n'en possède pas moins certaines particularités. Notamment au regard d'un public expert, aux exigences d'autant plus affirmées.
Économie logistique
En franchissant les portes du retail, En Cavale se confronte aux aspects logistiques du jeu de société au sens large. L'éditeur connaît déjà les problématiques entraînées par le nombre important de composants nécessaires à la fabrication d'un seul produit. Papyrus lui a malgré tout démontré l'efficacité de la centralisation des process : « Depuis le début, nous avons à cœur de créer une chaîne logistique française, raconte Juline Bergez. Papyrus stocke les produits qu’ils sourcent, réalise l’assemblage de nos références produits et expédie l’enquête à nos clients chaque mois pour les ventes en direct. »
Pure player ou retail, la problématique reste la même : faire en sorte de limiter les flux de transports. À ce titre, petits éditeurs comme En Cavale et distributeurs du calibre de Blackrock Games prennent les mêmes dispositions : la fabrication des jeux de société se fait en un unique endroit. « Nos produits sont fabriqués soit en France, soit en Chine, soit en Pologne, en fonction du contenu de la boîte, explique Yoann Laurent. Ceux qui contiennent des figurines, par exemple, dans des manufactures équipées de moules plastique. Tout est ensuite acheminé et stocké vers notre entrepôt à Romagnat (63), avant d’être expédié directement chez nos clients. »
Satisfaire l’expert
La centralisation des stocks de tout un catalogue de jeux de société peut sembler problématique au premier abord. Pourtant, elle s’avère au contraire avantageuse au sein d’un secteur où « nos clients sont variés mais proches les uns des autres » rappelle Yoann Laurent. Les revendeurs d’enseignes spécialisées apportent une attention particulière aux références qu’ils choisissent de mettre en rayon, en fonction de l’argumentaire du distributeur. Développer son catalogue constitue ainsi « un service à leur apporter, détaille Delphine Badreddine, directrice générale de Poppik – partenaire d’En Cavale pour la distribution des enquêtes en concept stores. Ils ont accès à plusieurs références et cela simplifie les processus administratifs, en plus de permettre un panier moyen plus élevé en une seule commande et de rentabiliser les coûts logistiques. »
Du fait du public auquel s’adressent leurs produits, Blackrock Games préfèrent internaliser leur logistique en entrepôt plutôt que de faire appel à des spécialistes. « Plusieurs de nos produits possèdent beaucoup d’extensions, explique son fondateur. En nous occupant nous-mêmes des expéditions, nous réduisons le risque de faire des erreurs au cours du picking ou de l’endommager. Notre clientèle peut avoir un côté collectionneur, c’est important de leur fournir une référence sans le moindre accroc. » Et ce d’autant plus dans un cadre de retailing, où le client final peut accorder une importance cruciale à l’aspect extérieur du produit.
