Chargeurs
Yves Rocher parie sur l’intelligence du système plus que sur une forte mécanisation
Le groupe de cosmétique, qui travaille avec l’éditeur DSIA, a fait évoluer en profondeur son outil logistique. Comme plus d’un quart de ses références changent chaque année, il privilégie la souplesse humaine à la mécanisation à outrance.
Le Black Friday, grand messe des soldes, se tient le vendredi 25 novembre. « Les commandes augmentent de 20 % par rapport à la moyenne de l’année », commente Yann de Féraudy, directeur général adjoint d’Yves Rocher pour les opérations et l’informatique.
De la souplesse pour gagner en réactivité
La logistique est un atout maître pour le groupe Yves Rocher, plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 700 magasins en France. Leader dans la cosmétique en France, le groupe a beaucoup fait évolué son outil depuis 2002. Il dispose de quatre usines qui livrent une plateforme régionale, située à La Gacilly, dans le Morbihan. Sur 26 000 m² au sol (33 000 m² en développé), celle-ci livre à son tour une douzaine d’entrepôts et un millier de points de vente (en France, Espagne, Allemagne, Suisse et Autriche). Elle fait de la palette « in » et « out », des livraisons en carton complet et également du carton hétérogène avec picking unitaire. « Il nous fallait un système capable de gérer ces trois systèmes simultanément, explique Yann de Féraudy. Nous avons remplacé des processus relativement compliqués à gérer par l’intelligence du système plutôt que de mécaniser à outrance. » Le groupe de cosmétique n’a pas cédé à la grande tendance de la mécanisation des entrepôts. « Nous avions 1,5 kilomètre de convoyeurs en 2002 qui ont été remplacés par des petits chariots en 2005, poursuit-il. Comme nos gammes de produits se renouvellent de 25 à 30 % par an avec des formes de packaging différentes, nous devons avoir de la souplesse dans nos processus pour être le plus réactif possible».
Plus de 1 000 pickings à l'heure
Son choix informatique s’est porté sur Logistar de DSIA dont Yves Rocher utilise la gestion de l’entrepôt, le pilotage des processus ainsi que l’optimisation des performances. « Le défi pour nos équipes a été de mettre au point un système pour organiser de manière optimisée les processus en priorisant le remplissage des colis », indique André Suel, président de DSIA. Le système s’est stabilisé en 2008, reconnaît Yann de Féraudy. Par rapport au rythme antérieur des convoyeurs, l’objectif initial de 900 pickings à l’heure est passé à une réalité de plus de 1000 pickings à l’heure aujourd’hui. Concrètement, la plateforme est configurée avec des ateliers où les univers de préparation correspondent aux univers des magasins. Les équipes fonctionnent avec des chariots et prennent quatre ou cinq commandes magasins. Dès que la ramasse est terminée, les colis sont envoyés sur un convoyeur puis sur les bras de tri qui vont réconcilier les différents univers et constituer les palettes. Comme dans une gare, de grands panneaux indiquent les heures de départ des colis en divisant la France en cinq grandes régions.
Une logistique majoritairement externalisée
« Notre logistique est aujourd’hui externalisée à 75 % et nous avons comme principaux partenaires ID Logistics et FM Logistic», souligne Yann de Féraudy. Le patron des opérations indique que sa logistique est en progression permanente car ses coûts doivent baisser de 2 % chaque année. Parmi les défis à relever, « nous allons tester de nouveaux processus pour répondre très fortes variabilités de volumétrie du e-commerce », ajoute-t-il. Il planche aussi sur les processus logistiques les plus adaptés à l’ère d’Internet.