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« Il n'y a pratiquement plus de projets qui ne sortent sans une belle architecture. »

Un bon coup de crayon, un esprit mathématique affûté, de la passion et beaucoup de flair ont permis à Philippe Gallois et son associé Dominique Lantez de devenir des références en matière d’immobilier logistique. Retour sur le développement de l’agence d’architecture SAGL et du groupement dont il est à l’origine : A26.

Publié le 9 décembre 2016 - 10h50
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SAGL - A26 Architectures

Nous sommes en 1986. La logistique entame sa phase de croissance, mais son immobilier dédié un peu moins. C’est pourtant cette année-là que naît SAGL, cabinet d'architectes spécialisé dans le secteur, sous la houlette de Philippe Gallois et Dominique Lantez. Depuis 30 ans, les deux jeunes entrepreneurs sont amis. À la sortie de l’école, le premier s’illustre davantage pour ses capacités mathématiques, le second pour ses talents en dessin. Et si la vocation de Philippe Gallois pour l’architecture s’est manifestée dès son plus jeune âge – « à sept ans, j’ai annoncé à mes parents vouloir être architecte » –, sa spécialisation pour la logistique aura pourtant été le fruit du hasard ou plutôt celui d’une rencontre.

 

De la même façon que SAGL est née de la complémentarité et de l’amitié entre Philippe Gallois et Dominique Lantez, les premiers travaux en immobilier logistique de la jeune agence, en 1991, ont été réalisés grâce à une rencontre avec Christian Terrassoux, Pdg de Pitch Promotion : « J’ai réalisé mon premier projet logistique avec lui à Croissy Beaubourg. Le premier d’une longue lignée puisque Christian nous a confié jusqu'à maintenant tout ce qui concerne l’immobilier d’entreprise. Voilà comment nous avons fait de la logistique notre spécialité », raconte Philippe Gallois. Ensemble, ils démarreront sur un projet de 7 000 m².

 

Aujourd’hui, les projets atteignent des dizaines de milliers de mètres carrés. Et pour cause : en 30 ans, l’entreprise grossit considérablement, à raison d’un ou deux collaborateurs par an pour en atteindre sept en 1994. Malgré un gros coup de frein – salaires divisés par trois et effectifs par deux – SAGL reprend du poil de la bête, et passe à 15 collaborateurs quelque temps plus tard. À ce moment-là, Philippe Gallois et son associé s’interrogent : « Faut-il continuer à grandir ou stopper la croissance pour passer à de la sous-traitance ? » Ce sera la première option qui sera choisie. Et aujourd’hui, SAGL compte une quarantaine de collaborateurs.

 

L’union fait la force

L’agence a évolué à mesure que le secteur de l’immobilier logistique s’est transformé. « Au démarrage de l’activité, il n’y avait pas tellement de budget, nous travaillions plutôt sur des boîtes à chaussures. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de projets qui ne sortent sans une belle architecture, avec des couleurs et des matériaux différents. C’est la concurrence et le développement durable qui ont contribué à dynamiser le secteur, nous obligeant à nous démarquer et à être innovants », analyse Philippe Gallois. Il y a trois ans, SAGL a franchi un nouveau palier, déterminant. L’agence s’est associée à d’autres pour former A26. Le groupement, présidé par Philippe Gallois, représente 160 personnes, six spécialités (logement, santé, tertiaire logistique, urbaniste bâtiment public, hôtel) et s’illustre comme la septième agence française en chiffre d’affaires.

 

Ensemble, les associés ont rédigé et signé une charte où il est précisé que les projets de petite taille resteraient dans les entités premières tandis que les plus importants seraient gérés par A26. « Plus vous êtes nombreux, plus l'on vous fait confiance et vous avez des projets importants. Pour répondre à un appel d’offres de 100 millions d’euros, on ne va pas chercher une agence de 10 personnes, mais une qui a les reins solides. En France, il faut avoir à la fois du chiffre d’affaires et des références, c’est le nerf de la guerre », constate Philippe Gallois. Une stratégie payante puisque A26 réalise de la croissance externe via le rachat de cabinets spécialisés : Nuret, expert en laboratoires et DRD à Rouen, sur les piscines et centres aquatiques. « Notre ambition est de nous positionner sur une quinzaine de domaines de prédilection et de spécialités », précise son président.

 

Logistique urbaine

Et pour continuer à se renouveler, A26 a également créé « le Lab », un espace de réflexions prospectives dans lequel se réunissent ses différents collaborateurs afin d’apporter des idées neuves. Cette façon de travailler, Philippe Gallois l’a déjà expérimentée avec succès. Ce flair, qu’il a su développer au fil des années, lui a permis de sentir venir le souffle de la logistique urbaine et de gagner de célèbres projets. Tout récemment l’espace logistique urbain de Beaugrenelle mais aussi et surtout Chapelle International : « Nous avons réalisé un brainstorming avec SAGL sur la logistique en hauteur, une idée dénichée lors d’un voyage au Japon, il y a quelques années. Alors, lorsque le projet est arrivé et que Sogaris nous a proposé de concourir avec eux, nous avons eu l’idée de faire un hôtel sur deux étages et de creuser en sous-sol, afin de respecter le PLU. C’est comme cela que nous avons gagné, qui plus est avec un projet deux fois plus grand que les autres », retrace Philippe Gallois. Aujourd’hui, huit personnes travaillent à temps plein sur le projet qui se chiffre à hauteur d’environ 60 millions d’euros.

 

Pour le moment, Chapelle International reste la plus belle référence de SAGL, un chantier mené de A à Z qui pourrait faire des petits à Paris : « Il y a la place pour quatre ou cinq plateformes, dans le même esprit, sur des endroits privilégiés comme Bercy, Batignolles… Nous travaillons déjà sur un ou deux sujets du même genre », confie-t-il. Un travail qu’il réalise en parallèle de nombreux autres projets. Car, comme l’explique le cofondateur de cabinet, « SAGL garde une grande souplesse vis-à-vis de ses clients », ceux qui leur confient uniquement le permis de construire et les autres, qui lui proposent des missions complètes avec conceptions et réalisations. Ce dernier sujet demeurant tout de même « ce vers quoi SAGL tend à travailler », conclut Philippe Gallois.

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