Transversal
Livraison express : Stuart roule pour La Poste
Geopost, filiale du groupe La Poste, détient désormais 100 % du capital de la société de livraison Stuart. Il s’agit pour l’entreprise publique de profiter des fruits récoltés par la jeune pousse française depuis sa création, en 2015. Et de donner un coup de pédale à sa stratégie sur le marché de la livraison urbaine rapide.
Sur le marché hyper concurrentiel du dernier kilomètre, La Poste passe la seconde. Via sa holding Geopost, le groupe vient de mettre la main sur la start-up française de livraison en zones urbaines Stuart. Déjà actionnaire de la jeune pousse à hauteur de 22 % depuis sa création été 2015 (un investissement de 22 millions d’euros), la filiale dédiée aux colis détient désormais 100 % du capital. « Cette décision suit logiquement notre politique d’investissement dans Stuart depuis deux ans, indique Paul-Marie Chavanne, PDG de GeoPost. Stuart complète notre offre de livraison sur le plan local et incarne l’avenir de la livraison urbaine rapide, une activité stratégique pour nous et en pleine croissance. »
De gros retailers à ses côtés
Avec cette opération, l’entreprise publique ajoute une dernière pierre à l’édifice de sa stratégie d’offre de livraison. Car avant Stuart, le groupe français avait déjà avalé son lot de sociétés prometteuses dans le secteur du colis express. Comme Seur, en Espagne, dès 2004. DPD (anciennement Exapaq), rachetée par Geopost en 2006. Ou encore Pickup, autre start-up de livraison (cette fois spécialisée dans les points relais) rachetée en 2009.
Mais l’acquisition de l’intégralité du capital de Stuart détient une saveur toute particulière. D’une part, parce que la jeune pousse propose un modèle socialement responsable. Selon La Poste, près de 90 % des livraisons sont “zéro émission carbone”, effectuées à pied, à vélo ou vélo cargos. D’autre part, parce qu’en deux ans, Stuart n’a pas chômé. Déjà, elle est parvenue à monter un algorithme visant à géolocaliser ses livreurs pour mieux les dispatcher en fonction de la distance à parcourir pour livrer le colis. Ensuite, Stuart a entraîné dans son sillage quelques poids lourds du retail : Franprix, Cdiscount et surtout Carrefour, qui a choisi la start-up pour monter une offre de livraison express dans la capitale. Au final, Stuart confie à La Poste un portefeuille de 500 clients (Sainsbury’s, Burger King, The Kooples, Zalando…) répartis dans cinq grandes villes européennes : Paris, Barcelone, Londres, Lyon et Madrid.
Si La Poste précise que sa filiale conservera son indépendance, elle y a déjà mis à sa tête un nouveau duo de dirigeants. Les fondateurs de Stuart, Benjamin Chemla et Clément Benoit, seront remplacés par Diego Magdelénat et Paul-Ambroise Archambeaud, fondateurs de Pickup.