Transversal
L’Aslog échange autour de la place de l’homme dans la logistique du textile
L’Aslog, l'association française de la supply chain et de la logistique, a organisé le 15 mai 2017 une journée d’échanges autour des mutations de la logistique des entreprises du textile, et de la place que les femmes et les hommes y occupent.
« L’automatisation est-elle synonyme d’exclusion de l’homme ? L'homme doit-il être le conducteur de la performance autour duquel on admet et on intègre sa nécessité pour mettre en place l’agilité et la robustesse nécessaires aujourd’hui ? » C’est avec ce double questionnement que Thierry Bruneau, directeur général de Concerto European Developer et représentant de l’Aslog en région, a posé les fondations de la journée spéciale logistique du textile organisée par son association. Sous la thématique « L'automatisation et la place de l'homme dans la logistique du textile de XS à XXL, quelle maille ? », l’Aslog a rassemblé des responsables d’entreprises de la logistique et de la supply chain de tout types (éditeurs, chargeurs, prestataires, etc.) pour échanger autour du sujet. Plusieurs sociétés actives dans le secteur du textile ont présenté les résultats de projets d’automatisation menés à bien et partagé leurs retours d’expérience.
Disparition progressive des emplois les plus pénibles
En est ressortie que la mécanisation d’un entrepôt entraînait de façon inéluctable une réduction du nombre de personnes sur site, avec une importante problématique quant au devenir de celles qui n’ont pas été choisies pour rester (renvoi des intérimaires, propositions de formations ou reclassements des salariés au sein de l’entreprise…). Cependant les postes supprimés suite à un chantier de mécanisation, d’automatisation ou de robotisation sont presque tout le temps les plus pénibles, ceux générant le plus de TMS car répétitifs. Ils sont en effet les plus facilement mécanisables, automatisables ou robotisables. Si leur disparition entraîne des pertes d'emploi, elle permet d’un autre côté l’émergence de meilleures conditions de travail pour les personnes restantes. En résulte également une montée en compétence du personnel, avec une disparition progressive des postes les moins qualifiés en faveur de fonctions managériales, de pilotage, ou alors liées à du support machine, de la maintenance, de l'ingénierie et de l’informatique.
L'indispensable amélioration continue des conditions de travail
Les présentations et les échanges de l’Aslog ont montré que de nombreux postes vont continuer à disparaître lorsque d’autres, plus qualitatifs, vont se créer. Portées par l’excellente santé du e-commerce, les entreprises du textile sont de plus en plus souvent amenées à refonder leurs modèles logistiques, en incluant une mécanisation pour répondre à la croissance de leurs volumes et à la complexité de leur gestion multicanale. L’inéluctable mutation du secteur doit alors impérativement s’insérer dans une dynamique d’amélioration de l’environnement de travail avec plus d’ergonomie sur les postes et moins de tâches répétitives. L’émergence d’appareils d’aide au travail comme les exosquelettes robotisés pourrait aussi aider à rendre des postes moins pénibles sans pour autant les supprimer systématiquement. « Nous devons assoir les prochaines années autour d'un équilibre durable, environné, maîtrisé, sans exclusion et sans aliénation mais avec sécurité, aide à la pénibilité, sûreté, développement des initiatives, pour améliorer toutes les conditions opérationnelles. La logistique en est le berceau », a ainsi conclu Thierry Bruneau.
La journée de l'Aslog
Cet événement organisé en partenariat avec le département Aube en Champagne, Aube développement, Concerto, Eol et ID Champagne Ardenne a rassemblé 120 personnes tant pour la conférence que les visites des entrepôts Eurodif, Lacoste et Petit Bateau.