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Le logisticien Idea en route vers le 4.0
Idea poursuit sa mutation stratégique avec ID2020. Un business plan au travers duquel l’entreprise entend devenir une ETI de référence et s’affirmer en logisticien industriel 4.0. Pour ce faire, Idea pense digital et prend le rôle d’incubateur afin de créer des solutions innovantes.
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Depuis 2014, le prestataire logistique Idea construit son business plan 2020. Bâti pour cinq ans, il devrait profondément modifier l’organisation du groupe coopératif. Fort d’un investissement plus que conséquent, 62 millions dont pratiquement une quinzaine dédiée aux softwares et aux modes collaboratifs, il s’illustre surtout comme le symbole d’une mutation stratégique du groupe.
Repenser son approche stratégique et redéfinir de nouveaux modèles
Avant d’agir, Idea a donc réfléchi. Digitalisation, collaboration, nouvelles technologies, développement durable… les sujets impactant les métiers du prestataire sont vastes et nombreux. C’est ainsi qu’Idea et les 22 membres de son CODIR ont souhaité redéfinir les lignes de leur business plan. Première étape : penser la conception des nouveaux modes collaboratifs : « Nous avons réalisé du design thinking en partant du constat que nos clients industriels recherchaient des prestataires avec qui collaborer à plus long terme, notamment sur de nouveaux modes de production. Nous avons décidé d’interagir avec eux dans un esprit de prototypage et travaillé sur des business model canvas, explique Bruno Hug de Larauze, Pdg d’Idea. Cela nous a permis de regarder quels nouveaux produits, propositions de valeur, en particulier digitales et technologies nous pourrions explorer pour faire évoluer notre offre. »
L’équipe part même en learning expedition à San Francisco à la rencontre de start-up. Elle travaille d’ailleurs étroitement avec un certain nombre de jeunes pousses qu’elle cofinance sans pour autant avoir « une volonté hégémonique de prendre le contrôle mais plutôt jouer sur un effet de levier pour être un débuggeur sur les nouveaux projets », détaille son Pdg. Grâce à ces démarches successives, Idea détermine huit business model et opère une mutation forte sur deux ans : « Nous avons changé notre mode de fonctionnement, bâti un business plan totalement nouveau sur cinq ans. Notre offre est désormais globale (logistique industrielle ; protection des biens et emballage industriel ; logistique vrac ; mobilité et transport ; shipping, ndlr) », précise Bruno Hug de Larauze.
Une stratégie précise, fondée sur l’innovation
Sa stratégie se découpe ainsi en cinq axes : offrir des prestations supply chain complètes, intégrées et différenciantes pour développer la création de valeur et la compétitivité des clients ; développer de nouveaux métiers et de nouveaux process ; des supply chains collaboratives et responsables ; consolider les partenariats portuaires stratégiques et créer des relais de croissance par l’investissement dans des nouvelles activités ou nouvelles technologies cohérentes avec ses valeurs et ses priorités stratégiques. Et c’est sur ses bases que l’entreprise se prépare à devenir logisticien 4.0, à la fois « incubateur d’idées » et « partenaire de ses clients pour une supply chain globale et connectée ».
Un avenir collaboratif et digital
Pour adresser ses huit marchés - aéronautique, énergie, naval, défense, agroalimentaire, chantier BTP, industrie, menuiserie - Idea mise sur la logistique 4.0. Par cette appellation, elle entend ainsi digitalisation des services, robotisation et data. Pour ce faire, le groupe travaille avec des start-up sur le développement de nouvelles activités. Parmi elles, Smart pack, un système d’emballage connecté et intelligent qui permet le tracking des marchandises depuis leur fabrication jusqu’à leur livraison finale et dont le déploiement devrait intervenir fin 2017. « Smart pack sera capable de dire si un produit a été soumis à des chocs, subi des températures extrêmes... Nous sommes sur un business model de transition. Nous partons de la conception d’une caisse mais nous l’enrichissons d’un certain nombre de services permettant à notre client de donner la garantie à son propre client que le transport s’est fait dans de bonnes conditions », détaille Bruno Hug de Larauze.
Parallèlement, le groupe développe également avec des confrères, via une start-up financée par le groupe, l’application Fifty Truck pour mettre à profit les espaces vides des camions pour des besoins de transport urgents... Objectifs ? « Être capable de rapprocher l’offre et la demande, d’améliorer le taux de remplissage et avoir la capacité à interagir en qualité de service pour le chargeur », précise Bruno Hug de Larauze.
Côté cobotique, Idea, qui a déjà testé avec Scallog des robots dans des entrepôts et équipé ses premiers chariots élévateurs de ralentisseurs automatiques d’assistant de conduite avec Fenwick, poursuit sa réflexion et travaille sur un prototype d’assistance de poids de charges lourdes dans les véhicules. « L’objectif est que tout ce qui peut être digitalisé doit l’être, non pas pour remplacer les hommes par les machines, mais simplement pour une question de sécurité et de gestion de la donnée. Nous devons intégrer la donnée pour en faire un nouveau service », explique Bruno Hug de Larauze. Idea devrait d’ailleurs recruter prochainement un data scientist pour rendre le service client plus opérationnel notamment pour les sous-traitants de rang 3, 4 ou 5. « Donner au client un traitement de l’information qui va lui permettre de prendre de bonnes décisions pour sa supply chain sera demain notre métier de logisticien 4.0 », affirme le Pdg du groupe.