Immobilier
Goodman : « Les sites atypiques d’aujourd’hui sont les standards de demain »
Goodman a profité du salon SITL 2018 pour présenter ses nouvelles opportunités de développement en France. L’occasion de faire le bilan de l’activité du groupe international d’immobilier en France et en Europe aux côtés de Philippe Arfi, country director France.
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Voxlog | Le centre de distribution d’Amazon de Boves (80)
Si Goodman ne clôturera son année fiscale qu’à la fin du mois de juin 2018, les indicateurs semblent déjà être dans le vert selon Philippe Arfi, country director France : « Nous avions signé une année 2016-2017 record avec un peu plus de 280 000 m² développés en France. Nous ne ferons peut-être pas autant en volume sur la période actuelle, mais nous garderons la même valeur, avec un total de cinq à six dossiers conclus en France. » Une activité partagée entre plusieurs typologies de sites. « Chez Goodman, une partie de nos projets est liée directement ou indirectement à l’e-commerce. Nos clients historiques du secteur, parmi lesquels Amazon et Cdiscount, continuent à nous faire confiance. Parallèlement à des sites purement logistiques type entrepôts, nous développons notre activité de messagerie et de distribution. Ces projets, plus proches des centres-villes, touchent aux problématiques du dernier kilomètre ». Cette typologie de sites nécessite des besoins particuliers : « Les fondamentaux sont complètement différents : ce sont des bâtiments plus compacts, où chaque mètre carré est occupé. De vraies fourmilières, très loin de l’activité plus sereine des plateformes logistiques traditionnelles. Le défi de ces centres, c’est de réussir à recevoir et à traiter les flux qui viennent à eux », estime Philippe Arfi.
Défricher pour la logistique de demain
Mais où trouver de la place pour ces sites plus compacts, qui ont besoin de se rapprocher des grandes villes ? La restructuration de friches peut être une solution. « Il faut commencer à être prospectif et malin sur ce sujet, tout en se dotant de compétences particulières en la matière : appréhender une opération de démolition, de reconstruction, de dépollution. Nous avons actuellement deux projets de ce type en cours, et ce nombre va sans doute augmenter dans les années à venir », précise Philippe Arfi. « La réalité économique de notre pays, c’est aussi que nous avons encore beaucoup d’anciens bâtiments issus d’une activité industrielle forte. Il faut savoir les transformer pour les amener vers la logistique. C’est un vrai axe de développement ». En moyenne, Goodman réalise deux projets de messagerie par an, avec des superficies allant jusqu’à 10 000 m². « Il faut réussir à trouver un équilibre entre des grandes opérations emblématiques aux volumes conséquents, et des projets entrepreneuriaux plus pointus. Nous voulons être à la croisée des chemins », explique Philippe Arfi. Le tout en étant toujours plus proche des besoins des clients. « Il faut sortir de la simple dimension immobilière pour vraiment bien analyser la supply chain de nos partenaires et prendre le temps de comprendre comment elle sera exploité. C’est l’une des spécificités de l’immobilier logistique et de ce que nous proposons à nos clients. Et comme ceux-ci sont souvent à la pointe dans le secteur, ils nous offrent une porte d’entrée vers la supply chain de demain. Les sites atypiques que nous développons aujourd’hui seront sans doute les futurs standards d’ici quelques années. »
Des partenariats historiques renforcés
Goodman poursuit également des grands projets aux côtés de partenaires historiques. « Nous avons mis un point d’orgue à notre parc logistique de Saint-Mard (77), à 10 km de Roissy », raconte Philippe Arfi. « Nous avons livré à Cdiscount une extension de 24 000 m² sur un bâtiment de 50 000 m² qu’ils occupaient depuis 2014. Nous avons également terminé une plateforme pour un autre client. Le parc est désormais intégralement loué après cinq années de développement. C’est une vraie réussite. » À Bourges (18), c’est un site de 69 000 m² pour le compte de Carrefour qui va être livré en avril. La suite d’une collaboration de longue date puisque Goodman a déjà accompagné le groupe de grande distribution sur six sites logistiques depuis 2012. Autant de projets qui soutiennent et font croître l’activité en France de Goodman. « La part de l’activité française est significative pour Goodman et représentait l’année dernière près d’un tiers du volume sur la zone Europe continentale (composé de 11 pays). Plus généralement, l’Europe du Sud (Italie, Espagne, France) est en fort développement et approchera la moitié de notre activité en Europe l’année prochaine, principalement en Espagne et en France. C’est un vrai basculement après de nombreuses années où l’Europe du Nord tirait l’activité. »