Immobilier
Chapelle International devient la porte d’entrée logistique de Paris
L’hôtel logistique installé dans le nord de la capitale préfigure la supply chain de demain selon la maire de Paris et la ministre des Transports qui ont inauguré le bâtiment le 8 juin. Les deux responsables ont défendu une logistique plus éco-responsable et intégrée dans les quartiers urbains.
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/ Elisabeth Borne et Anne Hidalgo lors de l'inauguration
Si, lors de cette inauguration, le jardin de 6 000 m² prévu sur les toits de ce bâtiment a engendré une longue conversation entre les responsables politiques et la start-up Cultivate, c’est le vaste pôle multimodal du site de Chapelle International qui a surtout impressionné les « invités ». Le Terminal ferroviaire urbain, d’une surface de 15 200 m² et de 400 mètres de long, permettra d’acheminer les marchandises sur les derniers kilomètres vers la Capitale en train et non plus en camions. Le vaste hangar accueillera jusqu’à quatre navettes ferroviaires quotidiennes provenant de la plateforme de Dourges (Pas-de-Calais) et le port de Bruyères-sur-Oise (Val d’Oise). Deux portiques pourront alors décharger 240 caisses mobiles urbaines qui pourront être traitées chaque jour avant d’être transportées par camion propre vers leurs points de livraison parisiens. « Ici, nous allons économiser 500 camions par jour dans Paris, s’est réjouie Anne Hidalgo, la maire de la Capitale. Cela permettra d’avoir moins de camions, moins de trafic, une meilleure circulation et moins de pollution dans notre ville. »
La logistique urbaine, maillon essentiel
Désigné meilleur projet industriel et logistique au récent Mipim, le plus grand salon immobilier mondial, « ce modèle de logistique urbaine est fait pour être reproduit et dépassé », a déclaré Jonathan Sebbane, directeur général de Sogaris. « La logistique urbaine est passée du maillon arbitraire au maillon essentiel », a ajouté Jean-Bernard Bros, le président de Sogaris. Avec « un million de colis livrés dans Paris au lendemain du Black Friday, le routier ne doit pas être la seule façon de transporter les marchandises », a indiqué Élisabeth Borne, la ministre des Transports. La responsable politique a été présente tout au long des étapes de ce projet puisqu’elle était directrice de l’aménagement de Paris lors du lancement de ce programme, voici dix ans.
Iconique de la ville de demain
Signé par le cabinet A26 architectures et porté par le consortium que formaient le groupe Sogaris, la Caisse des dépôts et consignations et Haropa-Ports de Paris, le projet a nécessité 65 millions d’euros de travaux pour sortir de terre. Les 7 hectares qui seront occupés étaient constitués d’anciens entrepôts ferroviaires. « Au début de ce projet, nous avons pris le temps d’écouter les habitants et toutes les parties prenantes », a souligné la maire de Paris qui le présente comme « iconique de la ville de demain ».
Le gouvernement veut renforcer l'intermodalité
Le site logistique fait partie d’une opération immobilière prévoyant 15 000 m² de bureaux et un entrepôt de 5000 m² en sous-sol dévolu à l’enseigne Métro. Il comprend également un bâtiment hébergeant le data center de la ville de Paris ainsi qu’une partie de celui de l’AP-HP dont la chaleur dégagée alimentera pour moitié (les autres 50 % étant du biogaz) le nouveau quartier. « La ville du futur est déjà en mouvement et nous en apportons la preuve », a ajouté Anne Hidalgo. Quant à la ministre des Transports, elle a précisé certains aspects de son futur plan de relance du fret ferroviaire. « Il n’y aura pas de logistique durable sans fret ferroviaire, a insisté Élisabeth Borne. Nous allons renforcer l’intermodalité et le gouvernement va maintenir ses aides au transport combiné pendant cinq ans. » En effet, il devrait libérer 10 millions d’euros pour régénérer les lignes capillaires et demander à SNCF Réseau d’investir 20 millions d’euros par an pendant trois ans pour remettre les voies de service à niveau.