E.Leclerc centralise sa logistique en Rhône-Alpes

Anticiper les dix prochaines années. Voilà l’objectif qui a poussé la Socara (Société coopérative d’approvisionnent Rhône-Alpes), l’une des 16 centrales d’achats du groupement E.Leclerc, à investir 180 millions d’euros dans un nouveau site logistique à Villette-d’Anthon (38), dont un tiers est dédié à l’automatisation des PGC (produits de grande consommation). Le site, inauguré le 20 juin dernier, s’étend sur 52 hectares, dont 44 sont exploités, et se situe dans le barycentre de la région, proche des axes autoroutiers et de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. Il regroupe le siège social de l’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires de 1,2 milliards d’euros, ainsi que 100 000 m² d’espaces de stockage dont 20 000 m² en température dirigée.

Avant la concrétisation de ce projet initié en 2011, la Socara sous-traitait la gestion des fruits et légumes et du surgelé et disposait de 4 à 5 sites selon les volumes à traiter dans le mois. Une organisation complexe. Ainsi dès 2011, la centrale d’achats s’est mise en tête de centraliser toutes les opérations sur une même plateforme. Désormais, l’entreprise a donc repris la main sur la gestion de tous les produits, se passant de sous-traitance. Le bâtiment comprend 2 cellules de 6 000 m² et une de 3000 m² pour les produits frais et les fruits et légumes. La constitution des palettes magasins reste manuelle, suivant une méthode d’éclatement. Deux autres cellules de 3000 m² servent pour la partie surgelés, et s’organisent elles aussi de façon traditionnelle. Un bâtiment de 30 000 m² a également été prévu sur le site pour stocker tous les produits saisonniers, qui demandent un traitement particulier, avec des flux très inégaux d’un mois à l’autre et des produits très différents.

De l'automatisation pour la grande consommation

En revanche, pour la gestion des PGC, la Socara a signé avec Witron dès 2013 pour automatiser le traitement de ses produits. La centrale est d’ailleurs la cinquième centrale du groupement E.Leclerc à avoir opté pour ce prestataire, après la Scapalsace, la Scapest et la Scapnor, et bientôt la Scapartois. L’organisation reprend d’ailleurs ce qui a déjà été vu dans les autres entrepôts de l’enseigne alimentaire. Le système gère 16 000 références, provenant de 2 500 fournisseurs. Un premier module, haut de 28 mètres, permet grâce à un transstockeur le stockage et déstockage automatique des palettes des industriels. Sa capacité maximale monte à 45 000 emplacements. Un deuxième module sert à la préparation des commandes et se charge de dépalettisser et d’éclater les colis sur les palettes. Ces dernières sont automatiquement rangées dans un espace que l’on peut apparenter à une ruche. Le système ira piocher dans cette zone pour du picking unitaire et se chargera de constituer les palettes et même de les filmer. Et l’automatisation de la préparation des palettes n’est pas bénéfique que pour la logistique amont. En magasin, ou dans un entrepôt déporté, elle permet de gagner du temps à la réception des produits car le rangement se fait en fonction des implantations en rayon.

L’objectif de cette nouvelle organisation consiste à optimiser les opérations, le groupement enregistrant chaque année une croissance de ses volumes de l’ordre de 5 %. La Socara veut donc massifier ses flux qui approvisionnent 42 hypers et supers, 47 drives répartis sur 12 départements. D’autant que le groupement souhaite développer ses volets e-commerce et drive tout en réfléchissant également au lancement d’un service de livraison à domicile. Une service disponible depuis mars dernier à Paris et que l'enseigne souhaite l’étendre à l’échelle nationale.