Transport
Navire autonome et projets pilotes sur le port d'Anvers
Le deuxième plus grand port européen poursuit son plan d'action pour le transport fluvial en lançant deux projets-pilotes. Parallèlement, le port va expérimenter un navire autonome pour assurer la sécurité de ses voies de navigation.
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Port d'Anvers | Le navire autonome Echodrone
Le 19 avril dernier, la communauté portuaire d'Anvers a signé son plan d'action pour le transport fluvial de conteneurs afin de répondre à sa croissance et l'évolution de son trafic. Reposant sur des notions de planning, de collaboration, de groupage et du numérisation, cet accord va devenir concret dès cet automne avec le lancement de deux projets-pilotes.
Le premier concerne le groupage de volumes dans des hubs de consolidation. D'une durée de 2 à 3 mois, ce projet a pour objectif l'augmentation des volumes des escales des barges et l'optimisation de leur manutention. Concrètement, les barges qui chargent ou déchargent moins de 30 conteneurs devront consolider leur cargaison en la regroupant avec les cargaisons d'autres opérateurs fluviaux dans des hubs prévus à cet effet dans le port et dans l'arrière-pays européen. De quoi permettre une logistique améliorée au sein du port. Ce projet-pilote débutera à partir du 5 novembre prochain.
Autre innovation, un projet de planning centralisé des barges qui démarrera le 1er octobre, en amont du projet de groupage. Cette solution assurera le planning des opérations de déchargement et de chargement des barges pour les terminaux à conteneurs PSA, DP World et MPET dans le port, grâce à un logiciel spécifique et un système de notification BTS (Barge Traffic System).
Un navire-drone pour mesurer la profondeur
Et le port d’Anvers ne compte pas s'arrêter là, avec la mise en œuvre prochaine du prototype Echodrone, un navire de sondage autonome qui mesure la profondeur de l'eau dans le port afin d'assurer la sécurité du trafic maritime. Celui-ci viendra rejoindre un autre navire déjà mis en place, qui est lui piloté. Développé en partenariat avec la société DotOcean, ce navire-drone pourra effectuer automatiquement ses mesures aux postes d'amarrage et à tous les points sensibles du port, pouvant évoluer sans problème au milieu d'un trafic dense. « Cette technologie est basée sur la collecte et l’assemblage de données détaillées dans le cloud », détaille Koen Geirnaert, co-fondateur de DotOcean. « Les données provenant de tous les types de systèmes présents dans le port sont collectées en ligne, avant d’être compilées de manière sélective et traduites en informations utiles à l’aide d’algorithmes dans le cloud. Echodrone pourra naviguer en parfaite autonomie en utilisant les données vérifiées, contrairement à la génération précédente de navires automatiques qui devaient compter sur leurs propres capteurs embarqués. » Avec l'objectif, à terme, de faire réaliser à ce bateau d'autres types de mesures : relevés environnementaux, inspection des murs des quais, etc.
Une façon pour le port de s'appuyer sur les nouvelles technologies pour se préparer aux mutations de demain. « En tant que structure portuaire de classe mondiale nous voulons être un leader dans le développement de concepts véritablement innovants », estime Piet Opstaele, directeur de l’innovation auprès de l’autorité portuaire d’Anvers. « Nous posons ainsi les bases du "port intelligent" du futur, où les technologies numériques seront utilisées pour fluidifier les opérations à terre et en mer, avec toujours plus de réactivité et d’efficacité. »