Panhard : le marché immobilier 2015 est « un cru honorable »

A quelques mois de la fin de l’année, le président Alain Panhard a dressé le bilan d’une année 2015 qui s’annonce comme un « cru honorable », compte tenu de l’activité économique, avec 2,3 millions de m² de demande placée en France, comparable à l’an dernière, mais loin encore des 2,5 millions de m² enregistrés en 2008. L’Ile-de-France avec plus de 700 000 m2, Lyon avec 350 000 m2, Lille, avec 300 000 m² et Marseille avec environ 300 000 m² représentent 70 % des flux logistiques. Le reste de la France cumule 550 000 m². L’année 2015 se distingue par une forte proportion de clés en main : 60 %, essentiellement pour la grande distribution, et même 80% sur la région de Lille, où le foncier est abondant. Le clé en main permet une adaptation du bâtiment au plus près des charges proposées par le client.

Autre spécificité de l’année en cours : une augmentation de la volonté de certains grands chargeurs, à l’instar de Carrefour, de se porter acquéreur de leurs bâtiments, alors que la règle jusque-là était plutôt la location. Ceci s’explique par des taux d’intérêt très bas, mais aussi par une offre de bâtiments classe A très faible, contribuant à renchérir la valeur des bâtiments, et par une offre qui ne correspond plus à la demande des utilisateurs qui privilégient désormais les immeubles de grande taille, supérieurs à 50 000 m².

L’investissement se porte bien

Les loyers restent stables. Les locataires font certes jouer la concurrence, mais le contexte de sous-offre explique une augmentation de la valeur locative pour les meilleurs immeubles. L’écart de valeurs locatives est important entre un immeuble obsolète sur un marché secondaire et le prime de l’Ile-de-France, s’étalant de 35 à 60 euros HT/m²/an. Alain Panhard souligne que les immeubles obsolètes restent vides, mêmes avec des loyers faibles, ce qui obligera sans doute à terme leurs propriétaires à devoir les raser.

L’investissement sur le marché de l’immobilier logistique se porte bien, l’appétit des investisseurs pour le secteur ne faisant que croitre. Les volumes financiers investis dans la logistique ont doublé. Ils étaient de 900 000 euros l’an passé et devraient atteindre 1, 8 milliard cette année. Le président du groupe Panhard estime que les taux de capitalisation devraient passer sous les 6% cette année, ce qui reste plus du double des taux acceptés par les bureaux parisiens prime. Ce qui l’amène à conclure : « Un paradoxe alors que le marché reste indolent ! »