Prestataires
Dachser, à l’heure du Covid-19
Afin de répondre à la crise sanitaire du Covid-19, les acteurs de la supply chain se mobilisent. Tout au long de cette période complexe, Voxlog donnera la parole à des chargeurs, prestataires, transporteurs et logisticiens afin de mettre en lumière la façon dont leurs organisations et équipes doivent s'adapter. Aujourd'hui, Vincent Hahn, directeur commercial France & Maghreb chez Dachser fait le point sur la situation chez le prestataire transport et logistique.
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Dachser
Quels impacts, dus à la crise sanitaire, constatez-vous sur votre activité ?
Nous sommes touchés par cette crise depuis le mois de décembre sur notre activité de freight forwarding maritime et aérien. Plus récemment en Europe, c’est notre activité de groupage, basée sur la mutualisation qui a été particulièrement impactée. Les mesures de confinements ont eu un impact fort sur nos tonnages, avec aujourd’hui seulement la moitié de notre fret habituel pour la même période en France. C’est un changement important pour une organisation comme la nôtre avec des impacts économiques très forts. Pour autant, notre réseau fonctionne toujours, grâce à la robustesse de notre plan de continuité, que nous avions défini lors de l’épidémie de H1N1. Si nous n’avions pas pu anticiper l’ampleur inédite de cette crise, nous avons pu au moins préparer nos équipes à changer leurs habitudes. Nous touchons différents secteurs, historiquement du côté de l’industrie, mais également du côté de l’alimentaire à travers notre division Food Logistic avec un réseau de groupage bien particulier (normes HACCP, process adaptés, TMS dédié). Cette activité est aujourd’hui très mobilisée et sollicitée, mais ne compense pas totalement la baisse ressentie dans d’autres secteurs. La difficulté réside, en ce contexte de tonnage divisé par deux, dans la gestion des fluctuations. Il faut adapter les plans de transport régulièrement. Parallèlement, certaines activités comme le co-packing ont été interrompues.
Comment se sont réorganisées vos équipes ?
L’ensemble de notre activité basée sur la mutualisation fait que nous avons des agences spécialisées pour tous les métiers. Dans notre plan de continuité, nous avons mis en place des moyens informatiques utilisables de manière déportée. Nous avons 4 500 personnes en Europe (et 800 en France) qui peuvent se connecter sur différentes agences à distance et qui sont donc en mesure d'aider au service client, aux opérations commerciales, aux tâches administratives (facturation...). Ce télétravail à grande échelle permet de réaffecter nos ressources aux niveaux opérationnel et fonctionnel. Sur le terrain, nous suivons minutieusement les préconisations du ministère de la Santé et nous distribuons du gel hydroalcoolique aux chauffeurs pour poursuivre l’activité en toute sécurité. Aujourd’hui, notre activité est maintenue grâce à l’engagement de nos équipes. Je suis très admiratif de nos collaborateurs et de nos partenaires qui répondent présents.
Comment se dessine l’activité des semaines à venir pour les secteurs aérien et maritime, très touchés par la crise ?
Il y a eu un vrai ralentissement avec un quasi-arrêt de l’activité. L’aérien a été maintenu avec une activité faible. L’assise financière de Dachser, entreprise familiale ayant conservé ses capitaux et qui n’est pas sujette aux fluctuations de la Bourse, nous permet d’avoir une gestion plus responsable face à la crise. Nous avons pu être en capacité d’affréter des avions charters complets sur des produits de première nécessité entre l’Asie et l’Europe ainsi qu’entre l’Amérique et l’Europe. Depuis peu, nous commençons également à voir l’activité maritime repartir en Chine. Comme nous ne pouvons pas actuellement distribuer ces marchandises comme d’habitude, nous avons mis en place des stocks intermédiaires de débord – avec un réseau d’une quinzaine d’entrepôts en France – afin de préparer la reprise pour nos clients.
La reprise future est d’ores et déjà un défi à envisager ?
Actuellement, nous sommes en période de crise et nous nous attelons à maintenir un haut niveau de sécurité pour nos salariés en assurant la prestation au quotidien. Quand le confinement sera levé, nous allons devoir nous adapter à une sorte d’effet boomerang – c’est à dire une reprise importante de l’activité. Cela va être un challenge important car dans les réseaux de groupage, basés sur la mutualisation, une forte baisse comme une forte hausse ont des impacts importants sur nos coûts. Nous travaillons donc à la reprise qui se dessine, avec des pré-réservations de moyen. Nous avons un pilotage très fin de nos capacités sur le réseau européen et les équipes productions de Dachser sont déjà sur le pied de guerre pour préparer l’après.
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Vincent Hahn, directeur commercial France & Maghreb de Dachser