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Transport

Stuart, à l’heure du Covid-19

Afin de répondre à la crise sanitaire du Covid-19, les acteurs de la supply chain se mobilisent. Tout au long de cette période complexe, Voxlog donnera la parole à des chargeurs, prestataires, transporteurs et logisticiens afin de mettre en lumière la façon dont leurs organisations et équipes doivent s'adapter. Aujourd'hui, Antoine Carteyron, directeur général de Stuart, fait le point sur la situation pour la plateforme de livraison express, filiale de Geopost.

Publié le 2 avril 2020 - 09h00
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Stuart

Quels impacts observez-vous sur votre activité depuis le début de la crise ?

Nous sommes présents sur quatre marchés : la restauration, l’alimentaire, le non alimentaire et la santé. Ces deux dernières semaines, notre activité a chuté de 50 % sur la restauration et le non alimentaire, tandis que nous avons enregistré un développement de la santé et une forte poussée de l’alimentaire. Sur ce dernier segment, nous avons observé, jusqu’au confinement total, un important développement des volumes brick and mortar de nos clients Carrefour, Auchan, Franprix et Monoprix. À partir du confinement, les Français se sont montrés plus frileux à se déplacer en magasin, et ces volumes dans l’alimentaire se sont reportés sur l’e-commerce, que nous opérons à peu près avec les mêmes enseignes. Notre activité dans ce domaine y a été multipliée par environ 2,5. Sur le segment de la santé, nous proposons depuis février 2020 la livraison au départ de plus de 400 pharmacies, avec l’offre du Groupe la Poste « Mes médicaments chez moi » qui a développé des partenariats avec des groupements de pharmacie comme Aprium. Depuis le début du confinement, les volumes liés à la livraison de médicaments ont été multipliés par trois.

 

Face à ces ajustements, avez-vous dû réadapter vos équipes ?

Nous avons la chance d’être sur plusieurs secteurs et comme certains d’entre eux ont vu leur activité diminuer et d’autres croître, il a surtout fallu réadapter les moyens et de les reporter sur les autres secteurs. Mais au global, l’activité n’a ni explosé, ni s’est effondrée. À part quelques jours de perturbation, elle est restée quasi la même.


D’autres enseignes et petits commerçants ont-ils fait appel à vous, alors qu’ils n’étaient pas vos clients auparavant ?

Effectivement, nous avons vu de nombreux commerçants s’enregistrer ces 10 derniers jours et les volumes des plateformes comme Epicery et Ollca, qui regroupent des commerces de quartier, se sont énormément développés. Nous avons d’autre part mis en place un service à bas prix pour les petits commerçants qui veulent continuer à avoir une activité pendant la crise même s’ils sont fermés au public. Nous avons donc monté avec le gouvernement une offre, avec des frais de livraison réduits par rapport au trafic standard sur le marché, en partenariat avec le prestataire du paiement iZettle, (filiale de PayPal), pour un service de livraison à domicile et un paiement à distance. Pour les restaurateurs dont l’activité a énormément baissé avec le confinement, nous avons en outre mis en place un partenariat avec l’application anti-gaspillage Phenix, où ils peuvent vendre leurs stocks plutôt que de les laisser se périmer dans leurs frigos, et nous effectuons la livraison.


Quelles mesures de sécurité sanitaire ont été mises en place pour le personnel de Stuart ?

Sur la partie siège, cela fait plus de deux semaines que 100 % des collaborateurs sont en télétravail. Notre enjeu, dans ces circonstances, c’est de garder du lien. La communication de l’entreprise a donc été réorganisée avec des réunions quotidiennes au sein des équipes et trois fois par semaine avec l’ensemble des collaborateurs dans l’objectif d’être le plus transparent possible et de communiquer au maximum sur les adaptations et les changements en cours. Sur la partie entrepôt, les mesures consistent à maintenir au maximum un environnement sécurisé pour tous les salariés. Nous avons donc réduit les amplitudes horaires, avons mis en place des sessions de travail d’une demi-journée avec des équipes qui ne se croisent pas. Chacun désinfecte l’ensemble de son poste de travail pour le prochain et nous faisons des pauses déjeuner non chevauchantes pour maintenir la distanciation sociale. Nous avons adopté le port du masque, l’application de gel hydroalcoolique toutes les 30 minutes et des gants à usage unique pour la manipulation des colis. Sur la partie coursier, nous avons mis en place une livraison sans contact. Sur notre application de livraison, nous avons dès le départ relayé toutes les heures les consignes de sécurité. Nous avons mis longtemps à recevoir des masques, qui étaient uniquement dédiés au départ au personnel hospitalier, ce qui est normal. Nous venons d’obtenir une première dotation, donc nous sommes en cours de distribution pour les coursiers.


Quelle est votre vision à court et moyen terme de la situation ?

Il est assez difficile d’avoir une visibilité. L’idée pour nous est d’être au plus proche de nos clients pour savoir où ils en sont en termes d’activité, ce qu’ils prévoient dans les jours à venir : réouverture ou fermeture de magasins. Il s’agit donc de communiquer quotidiennement avec eux pour ensuite s’adapter en mettant en place les processus adéquats. Aujourd’hui la grande force d’une entreprise comme Stuart réside dans son agilité et sa capacité à rebattre rapidement les cartes au niveau de ses moyens opérationnels. Notre but est de conserver au maximum cette agilité mais il est complexe d’avoir une vision claire de ce qui va se passer après. Il y aura probablement un confinement partiel, il va falloir s’attendre à un rééquilibrage de nos activités entre nos quatre segments historiques.

 

 

> Retrouvez les autres témoignages d'acteurs de la supply chain et de la distribution publiés par Voxlog depuis le début de la crise

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Antoine Carteyron, directeur général de Stuart
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