Immobilier
Après la crise sanitaire, de fortes demandes immobilières selon Prologis
Dans une nouvelle étude réalisée à la suite de la crise mondiale du covid-19, le spécialiste en immobilier logistique souligne une potentielle augmentation de la demande de surfaces logistiques.
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Prologis
Niveaux de stock plus élevés, accélération du e-commerce : alors que la crise du covid-19 continue de malmener les flux supply chain dans le monde, Prologis souligne dans une nouvelle étude l'impact qu'auront ces rééquilibrages de l'activité des entreprises sur la demande immobilière logistique à long terme. Selon l'entreprise, aux États-Unis, on parlerait ainsi d'une augmentation de 15 millions de mètres carrés par an pendant deux à trois ans autour de ces deux grands thèmes.
Tout d'abord la problématique du fulfilment en e-commerce, qui devrait créer une demande nette de 13 à 17 millions de m². Selon Prologis, cette augmentation est due à la forte hausse du taux de pénétration du e-commerce dans les habitudes de consommation dans le contexte de la pandémie mondiale, principalement pour des secteurs ayant une faible pénétration. C'est le cas du secteur alimentaire (dont seulement 2 % des ventes se font en ligne) qui a vu ses ventes en ligne tripler, voire quadrupler ces derniers mois et qui mise sur une croissance désormais permanente. Nécessité donc pour ces organisations logistiques d'investir dans de nouveaux équipements, capables de répondre aux exigences de livraison courte pour ce type de produits. Dans les secteurs tels que l'habillement (27 % des recettes viennent du e-commerce) ou l'électronique (33 %), les organisations étaient déjà bien installées, mais pourraient tout de même vouloir s'adapter à une hausse des ventes en ligne ressentie de manière générale. Si une partie de cette demande immobilière est d'ores et déjà apparue en réponse, la mise en œuvre de l'augmentation des capacités de distribution pourrait s'étaler pendant plus d'un an, estime Prologis.
Plus de stock pour plus de résilience
Deuxième aspect clé, l'augmentation potentielle de 5 à 10 % des stocks sur les organisations logistiques mondiales dans une optique de résilience. Actuellement, le taux de rotation des stocks est de 1,45. Pour retrouver le taux moyen des années 1990 de 1,65, il serait nécessaire que les stocks augmentent de 15 %, à ventes constantes. Pour Prologis, constituer ces stocks supplémentaires sera simple à réaliser et pourra bénéficier de coûts de détention faibles grâce à des taux d’intérêt historiquement bas. « Nous avons modélisé une croissance de stock de 5 à 10 %, ce qui correspondrait aux États-Unis à un besoin d’espace supplémentaire d’environ 26 à 52 million de m². Nous pensons que ce basculement va conduire à une croissance globale de la demande d’immobilier logistique, en particulier les installations modernes, dans des zones à forte densité de consommateurs, avec accès aux transports », juge Prologis dans son étude. Parmi les secteurs qui voudront constituer des stocks plus importants pour se doter d’une chaine d’approvisionnement résiliente, Prologis identifie l’alimentation, l’électronique et l’électroménager, la santé et le commerce divers. Sur le long terme, l'entreprise voit également émerger la question d'une relocalisation partielle de l'activité et une plus grande diversité des sites de fabrication.