Innovation
Près de la moitié des supply chains autonomes d'ici cinq ans ?
Dans une nouvelle étude publiée par l'Université de Warwick et l'éditeur spécialisée dans l'IA Blue Yonder, une centaine de distributeurs mondiaux soulignent leur intérêt pour aller vers des supply chains prescriptives ou autonomes dans les cinq prochaines années.
Publiée le 16 juillet 2020, une nouvelle étude de l'éditeur Blue Yonder et de l'Université de Warwick, intitulée Retail Supply Chain Digital Readiness, souligne l'intérêt pour les entreprises de distribution de s'appuyer sur des solutions d'intelligence artificielle (IA) et sur le Machine Learning (ML) pour leur supply chain. Pour l'occasion, ce sont ainsi 104 distributeurs mondiaux qui ont été interrogés en mars et avril 2020 sur leur degré de maturité digitale. Et si seulement 14 % d'entre eux disent s'appuyer sur une supply chain prescriptive ou autonome, plus de la moitié (54 %) déclarent vouloir mettre en place de telles innovations au sein de leurs organisations d'ici 2025. « Le secteur de la distribution évolue rapidement, et l'impact du Covid-19 lui fait vivre une période de transformation profonde. Il est crucial pour les distributeurs de pouvoir gérer les différents facteurs de perturbation de leur supply chain en temps réel. Mais leur dépendance aux processus manuels ne permet pas une adaptation rapide à ces nouveaux défis. Les distributeurs sont conscients de la nécessité de digitaliser leur supply chain. Cela leur permettra d'évoluer et de procéder à des ajustements en fonction de facteurs internes, tels que l'évolution des objectifs organisationnels, et de facteurs externes, tels que l'évolution des besoins des clients », détaille Jan Godsell, professor of operations et supply chain strategy au WMG de l'Université de Warwick.
Des évolutions à venir pour le réapprovisionnement et l'omnicanalité
Fonctionnant encore principalement autour de processus manuels pour les questions de prévision de la demande ou de réapprovisionnement, seuls 8 % des distributeurs actualisent les processus de prévision de la demande en temps réel, là où 21 % utilisent encore des tableurs pour ce process. Sur ce point, 64 % souhaitent ainsi passer à des ajustements prescriptifs ou autonomes dans les cinq prochaines années. Même constat du côté de la gestion des inventaires omnicanaux, encore largement gérés à travers des canaux distincts (60 % des distributeurs), même si 73 % souhaitent atteindre une omnicanalité complète dans les cinq années à venir. 39 % d'entre eux désirent d'ailleurs utiliser l'IA pour déterminer les emplacements de stock optimaux pour chaque transaction client et 45 % prévoient une approche totalement autonome dans cinq ans. De telles innovations sont également prévues pour les questions de stratégies de tarification et plus généralement de stratégies financières. « Les distributeurs admettent que les processus actuellement en place ne sont plus adaptés. Le retard dans la digitalisation de leur supply chain leur coûte cher et ne répond pas aux besoins de leurs clients. Grâce aux capacités d'analyse et d'automatisation, les distributeurs pourront optimiser les processus et être en mesure de détecter, prévoir et planifier avec plus de précision que jamais auparavant », juge Wayne Snyder, VP retail strategy EMEA chez Blue Yonder. Du côté de l'automatisation en entrepôt, seuls 10 % des entreprises interrogées opèrent des entrepôts intégralement automatisés, mais 40 % souhaitent que cela soit le cas dans les cinq prochaines années, dans un contexte pandémique qui a pu complexifier les questions de recrutement. Même constat pour la planification du transport, jugée trop manuelle et pouvant bénéficier à court et moyen termes de solutions intelligentes capables de proposer économie et efficacité.