Transversal
Le gouvernement entend « redévelopper le fret ferroviaire massivement »
Annoncée par le président de la République, le 14 juillet dernier, et confirmée par son nouveau premier Ministre, Jean Castex, l'amplification du fret ferroviaire est présentée comme l'une des priorités du plan de relance du gouvernement.
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Au sortir de la crise sanitaire, « l'État ne laissera pas tomber tous ceux qui font du transport en commun qui est quand même la base aussi de la transition écologique. Donc oui on va les soutenir, oui on va faire un grand plan de relance pour le ferroviaire », indiquait Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique, au micro de France Info, jeudi 9 juillet dernier, ajoutant que le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari était actuellement « en train de travailler dessus ». Ce report modal de la route vers le rail est appelé de ses vœux par les acteurs de la filière ferroviaire qui souhaitent voir passer la part modale du fret ferroviaire en Europe, actuellement de 18 %, à 30 % d'ici à 2030 : « Cela signifie qu'il faut plus que doubler les volumes transportés par le rail », indique Rail Freight Forward, la coalition d'entreprises européennes de fret ferroviaire.
Une priorité du plan de relance
L’alliance 4F (Fret ferroviaire français du futur), réunissant les acteurs du fret ferroviaire en France, qui s'est rassemblée à plusieurs reprises ces dernières semaines pour préparer la sortie de crise sanitaire, a par ailleurs présenté le 20 juin 2020 un plan d'action. Celui-ci vise à doubler la part du ferroviaire dans les marchandises transportées d’ici 2030, ce qui devrait permettre de réaliser 25 Mds € d’économies sur la période 2020-2040, stipule 4F dans un communiqué daté du 25 juin : « Au-delà de son importance économique, le fret ferroviaire est également un élément important de la politique climatique. Le rail consomme 6 fois moins d’énergie et émet 9 fois moins de CO2. Il peut donc contribuer à réduire considérablement les émissions de CO2 du système de transport actuel qui représente 39 % des émissions totales ». La coalition pour le fret ferroviaire français du futur ambitionne ainsi de doubler la part des marchandises transportées par le rail en France, en passant de 9 à 18 % de part de marché, afin d’opérer ainsi un rattrapage avec l’Europe, « avant que l’écart ne soit impossible à combler » (la moyenne européenne étant de 18 %).
La question ferroviaire est venue émailler le discours d'Emmanuel Macron, le 14 juillet dernier, le président de la République annonçant, à propos de la transition écologique, vouloir « redévelopper le fret ferroviaire massivement ». Sur le sujet, le nouveau premier Ministre du gouvernement Jean Castex était attendu, en compagnie de Barbara Pompili et Jean-Baptiste Djebbari, à la gare de ferroutage du Boulou (66), le 18 juillet. Alors que le matin, sur le marché de Prades (66), il indiquait que « le fret est une priorité du plan de relance », la visite de l'après-midi à Boulou a néanmoins dû être annulée suite à l'incendie de la cathédrale de Nantes. Des annonces et des précisons sur le sujet restent donc attendues par les acteurs de la filière.