Transport
Crise sanitaire : Upply et Ti étudient l’évolution des taux de fret routier à travers l’Europe
Le Benchmark des taux de fret routier européens au deuxième trimestre 2020, publié par Upply et Transport Intelligence, montre des taux à leur plus bas niveau depuis deux ans. Les auteurs du rapport anticipent leur stabilisation voire leur augmentation au troisième et quatrième trimestre 2020.
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La place de marché dédiée aux professionnels du transport et de la supply chain, Upply, et Transport Intelligence (Ti), source mondiale d’analyse de marché pour le secteur de la logistique et du transport routier, publient leur rapport Benchmark des taux de fret routier européens pour le deuxième trimestre 2020. Une étude qui s'appuie sur différentes données : intégrant la volatilité des taux à l’échelle européenne et l'existence de routes en forte transformation, elles se base sur différentes évolutions : celle des tarifs de fret routier sur les principales routes internationales européennes au niveau hebdomadaire, celle des taux sur les principales routes à volume élevé ainsi que sur les taux des principales routes à l’import et à l’export.
Chute des volumes au deuxième trimestre 2020
En pleine crise sanitaire, cette édition montre que les taux de fret routier sont tombés à leur plus bas niveau depuis deux ans sur cette période du deuxième trimestre 2020. S'élevant à 1 083 euros, le taux de fret moyen sur les lignes observées enregistre ainsi en baisse de 1,8 % en glissement annuel. Avec la pandémie, la dynamique de l'offre et de la demande s'est vue modifiée, menant à une chute spectaculaire des volumes au deuxième trimestre 2020. «Les données fournies par Verizon Connect montrent que le nombre total d’heures de service des conducteurs routiers a chuté de 50 % en moyenne à travers l’Europe de mi-février à début avril», détaille le communiqué paru le 6 août. L’effondrement de la demande a ainsi conduit à un niveau élevé de capacités disponibles. Pour autant, malgré cette augmentation, l'offre a vu certains éléments (contrôles aux frontières, réduction des horaires des chauffeurs, chômage partiel) avoir un impact significatif sur le marché. Les évolutions de rythmes différentes des législations nationales et des conditions d’exploitation, ont ainsi vu les capacités offertes selon les lignes fluctuer tout au long du trimestre.
Une plus grande volatilité
De par ces fluctuations, la baisse de 1,8 % en glissement annuel ou de 0,3% en glissement trimestriel n’a pas été si importante dans l’ensemble, explique le rapport. En regardant la situation ligne par ligne, de fortes variations sont constatées : par exemple, la ligne Duisbourg-Madrid a connu la plus grande variation de prix avec des tarifs en baisse de 9,6 % en glissement annuel. L'étude observe en outre que plus des trois-quarts des lignes étudiées (au nombre de 36) ont montré une plus grande volatilité à la fois par rapport au trimestre précédent et à celui du deuxième trimestre 2019. Concernant le prix du diesel, le rapport remarque que malgré la baisse du carburant liée à l’effondrement du prix du pétrole, les chargeurs ne semblent pas avoir bénéficié d'économies à ce sujet. À noter que les transporteurs routiers ont subi une augmentation des coûts opérationnels, notamment à cause des contrôles aux frontières ou encore des investissements en EPI (équipement de protection individuelle).
En étudiant les volumes des plus grandes lignes commerciales d’Europe, il est observé que les prix sur les lignes Allemagne-Pologne ont augmenté, tandis que les taux France-Espagne sont relativement stables et que les taux France-Allemagne sont inférieurs aux niveaux du premier trimestre.
Une augmentation de la demande de transport routier au T3 et T4
« Nous avons constaté une baisse générale des prix au deuxième trimestre, avec une volatilité plus élevée sur la majorité des lignes. Cependant, ce trimestre a montré que les forces du marché ne sont peut-être pas aussi influentes que le pouvoir de fixation des prix des opérateurs de fret routier. En temps normal, une forte baisse de la demande devrait conduire à une forte baisse des tarifs, mais les opérateurs sont parvenus à contrôler l’offre efficacement et à intégrer les contraintes opérationnelles supplémentaires dans la tarification du fret routier au niveau européen », commente Andy Ralls, analyste quantitatif chez Ti. « Le T2 était principalement consacré à la maîtrise des effets baissiers de la crise du coronavirus sur les prix du transport. Nos outils de prévision anticipent une augmentation de la demande de transport routier au T3 et T4 conduisant à une stabilisation voire une augmentation des taux de fret, selon les tendances observées actuellement dans les données Upply », conclut Thomas Larrieu, directeur des données et de la recherche chez Upply.