Innovation
Zebra Technologies interroge l'entrepôt du futur
L’entreprise spécialisée dans les solutions de capture de données et d'identification automatique détaillait en visio-conférence, le 17 septembre dernier, les différents niveaux de maturité technologique des entrepôts, et les tendances qui devraient faire évoluer ces plateformes logistiques à l'avenir.
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Daniel Dombach et Mark Jolley
Zebra Technologies se penchait le 17 septembre dernier sur l’avenir de l’entrepôt et de la logistique lors d’un briefing visuel animé par Daniel Dombach, director EMEA Industry Solutions et Mark Jolley, EMEA Transport & Logistics solutions sales director de l'entreprise. Dans ce contexte de pandémie, il aura été démontré la nécessité de s’appuyer sur des entrepôts modernes pour assurer la continuité des opérations jugent les experts de Zebra Technologies. « Nous avons vu dernièrement que les entrepôts ont été challengés par les conséquences générées par la pandémie, avec un nombre de commandes en hausse, mais nous observons que beaucoup de process et d’opérations aujourd’hui sont toujours gérés manuellement par les opérateurs », note Daniel Dombach.
Une nécessaire modernisation de l'entrepôt
Les experts de l’entreprise spécialisée dans les solutions de capture de données et d'identification automatique s'interrogent donc : quelle est la nouvelle « normalité » de l'entrepôt aujourd'hui ? Elle inclut notamment un turnover des opérateurs de 30 % tous les ans, un coût de formation pour les rendre pleinement efficients de 90 jours et des pics d'activité de plus en plus fréquents, selon l’étude Intelligent Automation de McKinsey pour Zebra Technologies, publiée l'an passé. Dans un contexte où la supply chain devient de plus en plus complexe, les opérations en entrepôt font face à plusieurs problématiques détaille Daniel Dombach : des systèmes isolés et des failles en matière de visibilité, une pénuries de main-d'œuvre avec des volumes qui augmentent, des travailleurs et des flux de travail déconnectés, des goulots d'étranglement et angles morts dans l'inventaire des actifs, la complexité croissante du flux de travail, des erreurs et non-conformité. « Le point fondamental est alors d’avoir une visibilité complète de sa supply-chain », poursuit-il.
Pour connaître l'état d'esprit des entreprises et leur vision de l'entrepôt Zebra Technologies a ainsi réalisé l'étude Warehousing Vision Study en 2019 : « L'une des questions que nous avons posée est " Voyez-vous réellement le besoin de moderniser vos opérations, d’ajouter de nouvelles technologies, de rendre vos process plus intelligents, plus rapides, plus sécurisés...?", et 80 % disaient le comprendre et le voir comme une nécessité pour être plus compétitifs », commente Daniel Dombach, soulignant toutefois que 50 % indiquaient par ailleurs utiliser encore des systèmes papier pour réaliser leurs inventaires et les comptes de cycles. « Et cela n'est pas réalisé chaque jour, ni même parfois peut-être chaque mois, ce qui implique que vous allez vous retrouvez avec des informations inexactes dans votre WMS...», juge-t-il.
Cinq niveaux de maturité
Quel est donc le modèle de maturité de l’entrepôt ? Zebra Technologies a analysé ses différentes phases et a cartographié son évolution dans son « Warehouse Maturity Model », afin d’accompagner les responsables d’entrepôts à comprendre les étapes de leur modernisation et les chemins à emprunter pour leur transformation numérique. La phase 1 concerne les captures de données manuelles (en scannant les codes-barres). Un étape consistant à améliorer l’efficacité et la productivité de l’opérateur pour réaliser son travail plus vite et facilement. Dans la phase 2, la capture des données est plus affûtée, il s’agit d’optimiser le travail de l’opérateur avec de nouvelles technologies connectées : terminal « wearable » laissant les mains libres, voice picking... Objectif : des travailleurs plus connectés et une meilleure productivité de l'équipe. La phase 3 voit la récupération des données se faire de manière automatisée et ciblée à l’aide de capteurs : de la data en temps réel pour une meilleure visibilité et utilisation des actifs. La phase 4 concerne les solutions de localisation en temps réel, générant des alertes automatisées. Dans la phase 5, enfin, « on voit l’utilisation de robots et de cobots qui assistent les travailleurs, prenant part à la tâche » avec de l'automatisation intelligente.
À quoi ressemblera le futur ? Où en sont les consommateurs aujourd'hui dans leur adoption des technologies et où en seront-ils en 2024 ? C'est l'objet de étude intitulée Warehousing Vision Study réalisée en 2019 par Zebra Technologies. « Le nombre de sociétés restées dans la phase 1 et 2 diminuent fortement d'ici 2024. Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles disent vouloir avoir cette visibilité complète de la phase 3 », poursuit Daniel Dombach. Par ailleurs le schéma montre que le pourcentage d’entreprises dans les phases 3 (17 %), 4 (13 %) et 5 (7 %) aura tendance à croître pour passer à 30 %, 18 % et 20 %, présageant une prise de conscience et des évolutions en cours dans ce domaine. Dans cette étude Zebra, les responsables logistiques interrogés indiquaient à 87 % être en cours ou prévoir d'agrandir leur entrepôt d'ici 2024. Et, aujourd'hui si seuls 35 % ont une compréhension claire de par où commencer l'automatisation de l'entrepôt, d'ici 2024, 61 % prévoient de s'appuyer sur une collaboration entre l'homme et la machine et 27 % prévoient une automatisation totale. Enfin, d'ici cinq ans, 68 % envisagent de se concentrer sur l'amélioration de la visibilité, l'orientation en temps réel et les performances fondées sur les données.
Une solution pour la distanciation sociale
Face à la pandémie, Zebra Technologies mettait également en avant le déploiement récent de Zebra MotionWorks Proximity : une solution logicielle de détection de proximité générant des alertes au niveau de l’utilisateur et doté d'un système de « contact tracing » recensant anonymement l’ensemble des individus avec qui les personnes infectées ont été en contact rapproché. L'entreprise a développé une approche en quatre étapes : le signalement des évènements de proximité (qui sont créés lorsque les employés se tiennent à moins de deux mètres sur une période de cinq minutes), le « contact tracing » pour les identifier et les isoler, les alertes lorsque deux opérateurs sont trop proches l’un de l’autre et enfin la désinfection de l’outil. Une solution permettant de prendre des mesures immédiates pour réduire la propagation du Covid. « Une alerte de proximité, émettant une vibration ou un signal sonore, se déclenche lorsque deux personnes rentrent en contact durant une certaine période et leur demande de s’éloigner », explique Mark Jolley.