Transversal
FM Logistic et Roland Berger publient un rapport sur les enjeux de la logistique urbaine
L'étude intitulée « La logistique urbaine face aux défis économiques et environnementaux » évoque des pistes pour répondre à ces challenges, passant par l'investissement dans de nouvelles technologies et une collaboration renforcée entre les différents acteurs de cet écosystème, privés comme publics.
Face aux chiffres du marché de la logistique urbaine, qui devrait croître de 8 % par an en Europe d'ici 2030, et à l'observation que les livraisons de marchandises représentent déjà 20 % du trafic et 30 % de la pollution en ville, le cabinet de conseil Roland Berger et le prestataire FM Logistic ont publié un rapport pour promouvoir la coopération entre les acteurs professionnels de la logistique, du transport et des systèmes d’information, ainsi qu'entre les acteurs publics et privés. Intitulée La logistique urbaine face aux défis économiques et environnementaux, cette étude a été menée en se basant sur l'expertise développée en interne par les deux entreprises ainsi que sur 20 entretiens d'experts et clients chargeurs, dans divers domaines d'activité.
Un nouvel écosystème durable et connecté
L'étude observe que le transport et la logistique se retrouvent face à un espace urbain saturé. « L’explosion du commerce en ligne et le morcellement des acteurs amplifient le phénomène. L’échec fréquent (jusqu’à 30 %) de la première livraison à domicile est un signe supplémentaire des dysfonctionnements de la logistique urbaine actuelle », observent les auteurs du rapport. D'autre part, il est à noter qu'un citadin sur 10 reçoit actuellement un colis par jour et que 37 % ont déjà eu recours à la livraison alimentaire à domicile (chiffre qui passe à plus de 60 % dans une ville comme Paris). Face à cette intensification des flux, les métropoles repensent leur approche de la logistique afin de réduire les embouteillages et la pollution en restreignant l’accès des véhicules thermiques, à l’image de Copenhague et d’Oslo, qui proscrivent les véhicules diesel depuis janvier 2020. Pour parvenir à une logistique urbaine plus durable, l'étude émet plusieurs recommandations : « établir des normes communes », notamment en matière de dimensionnement des colis, afin de réduire les ruptures de charge et d’optimiser le remplissage des véhicules, « renforcer la coopération entre acteurs pour créer un écosystème logistique plus efficace », au travers de la mutualisation accrue des moyens de stockage et de transport et « repenser les espaces logistiques rares et saturés ». « Pour des budgets maîtrisés, les entreprises logistiques pourraient développer des centres de distribution mobiles, emprunter les voies réservées aux bus inutilisées la nuit pour décharger la cargaison, ou encore développer des points de ramassage en libre-service pour conquérir le cœur urbain », relate le rapport.
Ce nouvel écosystème est tenu d'être connecté et les acteurs de la logistique urbaine doivent investir davantage dans les nouvelles technologies. « Cet écosystème connecté met en exergue le rôle déterminant de l’IA et de systèmes de sécurisation et de certification dans les échanges d’informations (blockchain), et donc l’enjeu crucial des données, de leur partage et de leur traitement en temps réel ». Trois priorités d'investissement sont énoncées : la collecte et le partage de données standardisées pour mieux cartographier l’espace urbain, et optimiser le suivi des marchandises en temps réel ; une gestion omnicanale et automatisée des plateformes pour gagner en rapidité et en fiabilité ; le déploiement de modes de transports alternatifs moins polluants (électriques, au gaz ou à hydrogène) sans ignorer leurs contraintes de coût et d’efficacité opérationnelle (autonomie, capacités).
Des approches novatrices
L'étude se penche également sur l’émergence de nouveaux modèles à travers des initiatives prometteuses pour organiser les flux de marchandises (et des données correspondantes) dans l’espace urbain. « Des solutions techniques et d'organisation innovantes émergent sur toute la chaîne (transport, stockage, préparation, retours, gestion des déchets…) et remodèlent la livraison du dernier kilomètre pour les transporteurs logisticiens et leurs clients chargeurs, en améliorant la proposition de valeur coûts/qualité de service/impact environnemental », explique Gabriel Schillaci, directeur transport, logistique & mobilités de Roland Berger Paris. Exemple au Royaume-Uni, avec la société Mole Solutions, qui teste à Southampton le transport souterrain de marchandises dans des capsules appelées « moles » (taupes). En France, FM Logistic et Novaxia ont développé le projet P.L.U.M.E, soutenu par la région Ile-de-France, pour l'implantation de plateformes logistiques éphémères dans des bâtiments temporairement vacants. Point notable soulevé par le rapport : c'est par une coopération accrue entre les différents acteurs que les flux logistiques pourront être optimisés tout en répondant aux demandes des consommateurs : « Lorsque l’innovation technologique et l’infrastructure se mettent au service de collaborations d’entreprises, la création de valeur est optimale car chaque canal atteint le maximum de son potentiel ».
L’étude complète peut être téléchargée ici.