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Le hub d'innovations Port du Futur interroge les enjeux du secteur

Les Assises Port du Futur ont laissé place cette année à trois jours de webinaires, du 17 au 19 novembre. Le premier d'entre eux questionnait : « Plan de relance et stratégie portuaire, quelles réponses pour résister aux crises ? », en présence notamment d'Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique.

Publié le 19 novembre 2020 - 10h00
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Deux situations complexes auront jalonné l’année des ports français : après la grève contre la réforme des retraites, la pandémie mondiale aura eu des conséquences importantes sur les flux internationaux de marchandises.  « Maillons indispensables des chaînes logistiques nationales, les ports français sont-ils aujourd’hui à la hauteur des enjeux ? Faut-il accroître encore leur réactivité commerciale et renforcer le rôle du port entrepreneur ? Comment l’État accompagne-t-il la transformation des ports français pour les rendre plus compétitifs au niveau mondial ? ». C’est sur ces questions que se penchait, le 17 novembre 2020, le premier webinaire d'une série de trois, organisé par le Cerema et les équipes des 10e Assises du hub d'innovations Port du futur, dont la tenue en présentielle est reportée à 2021.

 

Récupérer de la compétitivité

Se penchant sur le déroulement de la crise sanitaire et ses soubresauts, la présidente de l’association France Logistique, Anne-Marie Idrac, s’interrogeait sur la place et le rôle des ports français dans cet échiquier mondial, face par exemple au développement de la zone Asie-Pacifique, avec la signature récente d’un gigantesque accord de libre-échange entre 15 pays. Les ports français auront montré leur capacité à maintenir leur activité durant le premier confinement mais « cela ne les aura pas empêché de perdre des parts de marché pour des raisons économiques, de positionnement géographique, et à cause d’un déficit de confiance qui s’est accentué ces derniers mois à cause de la crise sociale, et n’a pu être rattrapé », juge-t-elle. La présidente de l'association logistique entrevoit donc dans ce domaine des « actions sur le long terme, en profondeur », visant à rétablir la confiance nationale et internationale. « C’est dans ce sens que nous considérons que la fameuse charte peut être un bon signal ». Une charte d’engagement des acteurs de la chaîne logistique pour favoriser les ports français signée début octobre 2020, à travers laquelle les professionnels souhaitent « contribuer à la relance de l’activité économique de la France en consolidant l’attractivité des ports français », expliquent les ministères de la Mer et des Transports. « Nous souhaitons qu’au-delà des signaux, on puisse concrètement avancer dans ce qui est essentiel pour les chargeurs et les logisticiens : la fiabilité, la fluidité et la robustesse. C’est là-dessus que nous devons agir si nous voulons récupérer de la compétitivité », poursuit Anne-Marie Idrac. Autre axe attendu : le travail en amont avec chargeurs et logisticiens de manière à desservir l’hinterland. Avoir des utilisateurs parmi les instances de gouvernance contribuerait ainsi, selon la cette dernière, à faciliter le rôle des grands ports maritimes en tant qu'entrepreneurs dans ces zones. Des sujets techniques mais relevant également de la sphère politique.

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Une Stratégie nationale portuaire d'ici la fin de l'année

Cet engagement politique était également la question centrale du webinaire qui se penchait sur les dispositifs et mesures mis en place dans le monde portuaire, dont une Stratégie nationale portuaire, amorcée fin 2017 et « longue à maturer », selon les mots de Nicolas Trift, sous-directeur des ports et du transport fluvial à la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer. « Nous avons voulu la co-construire avec les autorités portuaires régionales pour asseoir un socle commun ». Se voulant « offensive, avec l’ambition de reconquérir les parts de marché », elle s’articule sur quatre axes. Tout d'abord, l'inscription du port comme un maillon clé de la compétitivité de la chaine logistique : « Ne plus le voir uniquement dans son environnement français pour lui permettre de jouer à armes égales avec les ports européens ». Le deuxième touche au développement économique des territoires, le troisième au verdissement des ports et à la transition écologique, tandis que le quatrième se rapporte à l’innovation et à la transition numérique. L’ambition est aujourd'hui de finaliser cette stratégie « d’ici la fin de l’année » pour un déploiement de mesures concrètes en 2021-2022, les objectifs détaillés étant d'autant plus d’actualité avec cette crise sanitaire qui aura sur montrer la résilience des ports français ainsi que leur condition d’« actifs stratégiques de notre logistique ».


Travailler avec chargeurs et logisticiens

Quant au Plan de relance de septembre dernier, ayant annoncé 250 millions d’euros à destination du maritime dont 200 pour le « verdissement des ports », il entend agir pour leur compétitivité à travers le développement d’infrastructures mais aussi d’équipements en faveur de la transition énergétique, ou encore d’aménagements pour le report modal… Sur cette question de l’intermodalité, Anne-Marie Idrac estime que, pour faire évoluer le fluvial et le ferroviaire, il s’agit encore une fois d’impliquer les chargeurs et les industriels : « On ira d’autant plus loin qu’on travaillera avec eux. En ce qui concerne le ferroviaire, on réussira à rendre fluide les transbordements et déchargements, de manière à réduire les coûts et surtout les délais de transfert », conclut-elle.

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