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Innovation

SprintProject esquisse les tendances structurantes de la supply chain

En amont du Hub Day future of retail & e-commerce, le think tank Hub Institute organisait avec SprintProject le webinar "Supply Chain : Preview des tendances 2021", venu décrypter les innovations du secteur et les start-ups les incarnant.

Publié le 25 novembre 2020 - 09h45
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Image par Jens P. Raak de Pixabay

Le Hub Day future of retail & e-commerce n’aura pas lieu cette année en physique, compte tenu des conditions sanitaires, mais en ligne, les 2 et 3 février 2021. En amont de cet évènement, rassemblant 2 500 professionnels du retail et du marketing digital, et dont l’un des trois parcours sera dédié à la « Smart Supply Chain », le think tank Hub Institute a travaillé en collaboration la structure de veille et d'intelligence économique SprintProject. Son CEO, Fabien Esnoult, était venu présenter le 17 novembre dernier, lors d’un webinar, les grandes tendances 2021 dans le domaine de la supply chain. Une web-conférence pour aider « à préparer l’année, identifier les bons sujets sur lesquels investir du temps et des moyens, ainsi que les partenaires avec lesquels les déployer », expliquait Perle Bagot, directrice associée du Hub Institute.


Des facteurs clés de transformation

Pourquoi cette filière est-elle en train de se transformer ? « Il y a plusieurs raisons à cela, les plus couramment évoqués étant les nouveaux entrants sur l’écosystème, les GAFA, les BATX [Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi] » et leur puissance d’investissement, note Fabien Esnoult. « Lors de leur arrivée sur notre secteur, certains croyaient qu'ils seraient des clients, en fait ce sont des concurrents, ce qui change la donne ». Autre enjeu notable, selon le CEO de SprintProject, celui de l’écosystème très particulier de la supply chain, avec « de grandes entreprises industrielles qui font de faibles marges, impliquant une capacité réduite en R&D ». Parmi les défis à relever, celui de l'importance grandissante de la RSE dans le secteur ainsi que celui plus récent lié à la crise sanitaire : « Même si nos métiers ont supporté la crise, on ne peut pas négliger la transformation liée au Covid », juge-t-il. Dans ce contexte, « la supply chain du futur est forcément Smart », qu’il s’agisse des villes, des énergies, des datas, des bâtiments ou encore des véhicules. Quatre facteurs-clés à l’échelle mondiale sont à l’origine d’un grand nombre de changements poursuit Fabien Esnoult : tout d’abord la démographie en croissance dans les centres villes. Ensuite, les contraintes réglementaires qui viennent impacter les organisations logistiques, ainsi que des habitudes de consommation sans cesse changeantes et accompagnées d’une accélération de la digitalisation. Enfin, le développement de technologies : « On n’a jamais été aussi vite pour transformer les technologies. Aujourd’hui, il s’agit d’un facteur de distinction complexe pour nos métiers, entraînant des problématiques de rentabilité et des questions sur la nécessité d’anticiper les technologies du futur et d’investir aujourd’hui pour demain ».

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Des innovations dans les entrepôts

Face à ces innovations foisonnantes, le monde de l’entrepôt, « déjà très moderne », suit plusieurs tendances fortes : la robotique, le vocal, l’intelligence artificielle et l’optimisation des organisations. S’agissant de la robotique, Fabien Esnoult cite les jeunes pousses IFollow, Unsupervised AI et Sherpa apportant des solutions de robots autonomes, « des start-ups qui lèvent de l’argent, trouvent des clients et apportent des vraies transformations dans les habitudes de gestion des entrepôts ».  Sur le sujet de l’IA : déjà utilisée dans un certain nombre de logiciels en déploiement pour améliorer les processus logistique et de transport, elle continue à se diffuser dans l’écosystème de la supply chain, à l’instar de la start-up « à suivre » Find & Order qui l’utilise pour identifier et tracer les produits dans les entrepôts. Autre tendance, celle de l’optimisation du parcours en entrepôt avec les exemples d’Amia Systems pour l’analyse dynamique ainsi que Livejourney, solution en mode SaaS pour la visualisation et l’analyse des processus : des acteurs « disrupteurs dans la façon de piloter des entrepôts et sur la manière dont l’IA va améliorer par exemple des parcours des opérateurs ».

 

Focus Logistique urbaine et RSE

Évoquer les enjeux parcourant l’écosystème de la supply chain implique évidemment de se pencher aussi sur la logistique urbaine. Citant certains chiffres – cette dernière représente 50 % du carburant consommé pour le transport de marchandises y compris les achats et 35 % des émissions de Co2 – , Fabien Esnoult évoque les problématiques de pollution qui lui sont liées mais également d’emprises sur la voirie et de nuisances sonores. Des raisons qui expliquent pourquoi les premiers et derniers kilomètres restent « sous tension », représentant l’un des principaux facteurs de coût dans la supply chain. Dans ce milieu porteur, beaucoup d’innovations font jour, citant parmi les plus récentes TwinswHeel by La Poste (un appareil de livraison autonome), ou encore l’utilisation de drones de livraison, « la vraie question à se poser concernant le passage à l’échelle » avec un business plan à trouver pour une innovation qui prendrait une dimension industrielle, rappelle Fabien Esnoult. Sur la livraison autonome, SprintProject évoque « quatre start-ups à suivre »  : Neolix, Nuro, Udelv et Spring.

 

Le sujet des véhicules à énergies alternatives effleure lui aussi, avec la question de l’hydrogène : « Il deviendra sans doute dans les années qui viennent une vraie technologie de remplacement. Cela va prendre un peu de temps mais ce n'est pas inenvisageable d'ici trois à cinq ans », estime-t-il. L’IoT figure également parmi les technologies avancées : « Bien qu’on en parle partout, ces usages restent à déterminer pour le retail et pour la ville, car une ville qui se connecte entraîne l’ensemble de ses acteurs »; Au cœur de ce Smart Retail, les start-up Yper et Shopopop sont mises en avant par le CEO de SprintProject, ainsi qu’UrbanHub, Coursier privé ou encore Ecolotrans dans le domaine des micro-hubs pour le stockage urbain. De nouveaux lieux dédiés à la réception, au stockage, à la préparation, l’expédition et le retour des produits pour les e-commerçants impliquant « un vrai changement de modèle tant sur les organisations que sur la valorisation des assets immobiliers », conclut-il.

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