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Geopost/DPDgroup détaille sa stratégie après une année record
Le réseau international de livraison de colis en Europe DPDgroup dévoilait dans une conférence de presse virtuelle, le 1er mars 2021, ses résultats après une année de Covid-19 et ses perspectives pour les cinq ans à venir.
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DPDgroup
Malgré la crise sanitaire, DPDgroup et Geopost ont continué d'opérer. C'est le premier point que souhaitait mettre en avant Boris Winkelmann, PDG des deux entités rattachées au Groupe La Poste, à l'occasion d'une conférence de presse virtuelle, le 1er mars 2021. Car malgré les perturbations mondiales, le groupe a réussi à doubler ses bénéfices entre 2019 et 2020, avec 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit une croissance de 42 %. Pour analyser ce dynamisme, le chef d'entreprise a noté la montée forte de l'activité B2C dans un contexte d'accélération du e-commerce, observant que 55 % des colis livrés dans le monde étaient désormais destinés à des particuliers, en hausse de 57 % par rapport à 2019. Au total, c'est 1,9 milliard de colis qui ont été livrés par le groupe dans le monde, avec un record atteint lors du Cyber Monday, le 30 novembre 2020, avec 13,9 millions de colis traités dans la journée. Ces bons résultats s'expliquent aussi par l'extension internationale de l'activité du groupe avec l'intégration des réseaux de BRT en Italie, première entreprise de livraison de colis dans le pays, de Geis Parcel, entreprise de logistique en République tchèque et en Slovaquie, ou de Jadlog au Brésil. Les pays ayant les plus fortes progressions sont ainsi souvent ceux où le B2C représentait déjà la part la plus importante de l'activité du groupe : Brésil (+80 %), Irlande (+47 %), Royaume-Uni (+39 %), Russie (+ 32%), Pologne (+24 %), et Espagne (+23 %). Pour les pays ayant des flux B2C moins développés et une activité historiquement B2B, les résultats ont été plus timides : +9 % par DPDgroup et +13 % par Chronopost en France, et +13 % par DPDgroup en Allemagne. « Désormais, 35 % des revenus du Groupe La Poste proviennent de DPDgroup, une montée qui s'explique autant par la baisse des flux du courrier que par la montée en puissance de nos activités. Nous avons donc une responsabilité très forte pour le développement du groupe dans les années à venir », estime Boris Winkelmann.
Recrutements et développement des services
Comment cette croissance s'est-elle déployée en 2020 ? Tout d'abord par des recrutements, avec 20 000 personnes ayant rejoint directement ou indirectement les équipes de DPDgroup pour atteindre un total de 97 000 employés. 70 nouveaux dépôts et hubs ont également été ouverts en Europe pour un réseau global de 1 200 sites. Par le développement de nouveaux services également, avec de bons résultats dans le domaine de la logistique urbaine grâce à Stuart - 19,7 millions de livraisons en France, en Espagne et au Royaume-Uni et un déploiement prochainement dans d'autres pays comme le Portugal - mais aussi sur des segments tels que l'alimentation et la santé qui ont beaucoup progressé. En France, l'activité de Chronofresh a affiché une croissance de 115 % en 2020 pour la livraison alimentaire (avec des perspectives d'extension du service en Belgique prochainement) et le marché de la santé, marqué par la livraison des vaccins anti-Covid-19, a lui aussi été très actif. Des centaines de milliers de doses ont déjà été livrées en France par Chronopost, en Espagne par Tipsa et en Afrique du Sud par Biocair.
Objectif : chiffre d'affaires triplé d'ici 2025
« Nous voulons être la référence internationale d’une livraison responsable, et être un acteur de l’accélération du e-commerce ». Voilà comment Boris Winkelmann résume l'ambition de DPDgroup pour les prochaines années, dans l'optique d'un chiffre d'affaires doublé pour l'entreprise d'ici 2025 et atteignant 27 milliards d'euros en 2030. Pour cela, le groupe va s'appuyer sur trois grands axes de travail. Tout d'abord le développement de ses activités actuelles, en « conservant le leadership B2B et en s'étendant sur le continent européen, afin de répondre aux besoins des petits et moyens acteurs pour leurs activités B2B et en les accompagnant dans leur transformation digitale et omnicanale ». Ensuite, l'accélération des initiatives afin de devenir un acteur majeur du transport B2C et C2C en Europe, capable d'adresser les besoins premium, mais aussi ceux du mass market, en s'appuyant sur un réseau de livraison hors domicile toujours plus large : « Nous visons 70 000 points de retraits et 30 000 consignes en Europe situés à moins de 10 minutes de 90 % de la population sur le continent », résume Boris Winkelmann. Cela passera également par le développement des offres alimentaires, healthcare, et logistique urbaine. Sur ce dernier point, l'entreprise veut proposer un catalogue de services : les livraisons le jour même, les livraisons à domicile au départ d’un hub urbain (Hub to home), au départ d’un magasin (Ship-from-store), les livraisons en soirée par tranche horaire, et les « points de proximité épicerie » permettant d’offrir des solutions logistiques adaptée pour les livraisons H+ (dans la journée) dans les zones urbaines.
S'ouvrir à l'international
Enfin, dernier angle : la conquête de nouveaux territoires, principalement en dehors de l'Europe. Ces flux internationaux représentent aujourd'hui 10 % de l'activité de DPDgroup, mais l'entreprise souhaite doubler ceux-ci dans les cinq prochaines années, dans des zones comme l'Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient, l'Afrique ou encore l'Amérique du sud. Des initiatives qui se sont traduites récemment par Asendia, la joint-venture du Groupe La Poste et de La Poste Suisse, proposant des services internationaux pour l'e-commerce, et qui est passée sous le pavillon de Geopost afin de développer des capacités complémentaires. Ces trois axes se développeront tous sous l'angle du développement durable, avec un objectif de réduction de 30 % des émissions de CO2 par colis d'ici 2025. DPDgroup a lancé en octobre dernier un plan autour de la livraison à faible émission dans les 225 plus grandes villes européennes, pour réduire l'empreinte carbone de 89 % et les polluants de 80 % dans les villes concernées, toujours d'ici 2025.