Immobilier
Coût du stockage logistique : les villes françaises se distinguent par leur attractivité
Une récente étude du spécialiste de l'immobilier Savills présente Paris, Lyon et Marseille comme des villes attractives pour réaliser des investissements dans le stockage. Attention toutefois à l'évolution de la demande sur le marché de l'immobilier logistique.
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Voxlog
À l'inverse de Londres, Stockholm et Tokyo qui représenteraient le top 3 des villes les plus onéreuses en matière de stockage logistique, Savills estime que les villes françaises pourraient bien intéresser les investisseurs grâce à leur attractivité au niveau des prix. Une étude comparative du conseiller en immobilier positionne en milieu de tableau Paris, Lyon et Marseille sur un total de 54 villes de 21 pays analysées. Les coûts de stockages logistiques pris en compte sont des coûts totaux comprenant le volet immobilier avec les loyers, ainsi que les taxes et charges (19 % du total), mais aussi les dépenses de main-d'œuvre (50 % du total) et d'énergie (électricité, carburant). « La crise sanitaire nous a montré que la localisation d'un entrepôt était un facteur très important pour ne pas rompre la supply chain, et d'autant plus quand il s'agit de la livraison du dernier kilomètre. Dès lors, la France - de par sa position géographique stratégique, ses infrastructures et sa présence économique importante au sein de l'Europe - est l'un des pays les plus convoités. Par ailleurs, l'essor du e-commerce se confirme et s'accélère en France. Il stimule la demande sur la majorité des marchés et vient compenser la baisse d'activité de certains détaillants traditionnels, mais la pression sur les coûts reste forte », détaille Alexandre Fraigneau, directeur transaction, département logistique de Savills France. Ainsi, pour le spécialiste de l'immobilier, face à ce besoin de localisations affichant une bonne attractivité-prix, tout en garantissant la proximité et la desserte de la population d'Europe continentale, « les villes françaises et belges ont de réelles cartes à jouer ».
Des mutations à venir sur le marché de l'immobilier logistique
Si les villes françaises sont actuellement compétitives, Savills estime néanmoins que dans les années à venir, la dimension économique ne sera pas seul facteur étudié par les investisseurs : « Le coût ne sera plus le seul moteur d'une stratégie d'implantation. Le passage à plus de technologies bas carbone implique une augmentation des besoins en alimentation électrique. Les stratégies à long terme mettront de plus en plus l'accent sur de critères ESG [critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr]. Les e-commerçants ouvrent la voie en réduisant leur empreinte carbone et exigent des entrepôts qui répondent à des critères environnementaux stricts. Les actifs plus anciens ne répondant pas à ces normes courent ainsi le risque d'une "décote brune". Ainsi, la demande pour des espaces de qualité supérieure (de catégorie A), aura sans doute un impact sur la hausse des loyers », explique Paul Tostevin, directeur World Research Savills.