Immobilier
Sept nouveaux signataires pour la charte d’engagements réciproques d’Afilog
À l’occasion de la SITL, sept nouveaux acteurs, parmi lesquels Lidl et Segro, ont signé la charte d’engagements réciproques entre l’État et les membres d’Afilog, autour de la performance environnementale et économique de l’immobilier logistique. L’occasion pour l’association de revenir sur les enjeux de cette charte.
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Voxlog
Et sept de plus. Mardi 14 septembre 2021, ce sont sept nouveaux acteurs du monde de l’immobilier et de la logistique qui ont apposé leur signature à la charte d’engagements réciproques sur la performance environnementale et économique de l’immobilier logistique, dévoilée et ratifiée cet été par Afilog et le gouvernement. De quoi porter le total des signataires à 48, avec l’ajout de Lidl, Segro, Goodman, Essor, JBD Expertise, Spirit et DS Avocats. Une charte traitant des thématiques environnementales, sujets au cœur des préoccupations de l’association depuis longtemps, comme le rappelait Claude Samson, son président : « La logistique est le système sanguin de notre économie, et si l'on veut qu’elle soit à la fois performante et de proximité, nous devons être vigilants sur la consommation du foncier, la biodiversité, et notre empreinte carbone. L’immobilier logistique n’a pas enclenché son approche environnementale récemment. La naissance d'Afilog il y a 20 ans s'est faite autour des CPE. Dès 2012, nous avons mené la première enquête sur la performance énergétique de nos bâtiments. La filière logistique s’est toujours trouvée auprès des pouvoirs publics quand ceux-ci ont voulu avancer sur des sujets environnementaux, afin de garder de l’avance sur les décisions publiques ». D'où l’idée, à l’automne 2020 et à l’occasion du Cilog, de construire avec le gouvernement un pacte fait d’engagements réciproques, notant la volonté des acteurs de la filière d’aller plus loin que les réglementations, mais avec, en contrepartie, des aides de l’État pour avancer sur ces sujets, en particulier sur les délais. « Il devient insupportable que nos autorisations de construction soient aussi longues. Nous devons travailler à nous améliorer face à nos voisins qui travaillent dans des délais deux à trois fois plus rapides que les nôtres », estime Claude Samson.
Une charte qui poursuit des efforts déjà en cours
Cette charte est ainsi l’aboutissement d’une mission de concertation confiée à France Logistique, association des acteurs privés de la logistique et du transport lancée en 2020. Pour celle-ci, la compétitivité de la logistique va de pair avec le sujet écologique, comme le rappelle Anne-Marie Idrac, sa présidente : « Optimiser, réduire l’usage des ressources, ce sont des concepts qui sont dans l’ADN des logisticiens. Nous sommes dans une dynamique d’ensemble pour un verdissement de la logistique, avec des solutions économes en énergie, en distances parcourues sur les routes et en usage de l’espace. Ce que nous souhaitons au-delà de la signature de cette charte, c’est que ce travail de confiance et de bonne volonté continue ». Et du côté des constructeurs, on se félicite de cette charte qui viendra poursuivre des projets déjà enclenchés depuis des années, comme l’explique Olivier Barge, directeur du project management et de l'innovation pour l'Europe du Sud chez Prologis : « C’est une réflexion qui mûrit depuis longtemps, avec de nombreuses actions. Parmi les membres d’Afilog, nombreux sont ceux qui s’orientent dans cette direction de façon spontanée et volontaire. Chez Prologis, d’ici à 2025, nous allons développer tous nos bâtiments neufs en neutralité carbone dans la construction ». Même son de cloche chez les chargeurs, comme l’expliquait Etienne Pataille, directeur service grands projets immobiliers chez Lidl, nouveau signataire de la charte : « C’est un engagement envers nos clients afin de réduire les impacts de nos activités sur la société et l’environnement. Nous n’avons pas attendu cette charte et cela fait des années que nous travaillons sur ces éléments avec l’ambition d’être un acteur innovant de la transition écologique. Cette année, nous sommes le premier grand distributeur à alimenter nos plateformes en énergies vertes. Sur la bio-diversité, nous avons étendu une plateforme en Alsace il y a plus de trois ans, avec des actions fortes pour les espèces protégées avec l’aide d’écologues. Concernant la sobriété foncière, nous nous positionnons sur des friches avec, ce mois-ci la réception d’une plateforme de 53 000 m2 pour 22 mètres de hauteur à Carquefou (44), sur un ancien site industriel que nous avons désamianté. En Bretagne, nous construisons une plateforme avec charpente bois qui baisse de 40 % nos impacts sur la construction, car c’est désormais un élément de décision dans nos appels d’offres ».
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Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique ; Claude Samson, président d'Afilog ; Geoffroy Cailloux, sous-directeur des services marchands à la DGE ; Etienne Pataille, directeur service grands projets immobiliers de Lidl ; Diana Diziain, directrice déléguée d’Afilog.Des engagements réciproques
Présent pour représenter le gouvernement, Geoffroy Cailloux de la Direction générale des entreprises se félicitait de ce travail concerté : « Ces engagements ne sortent pas de nulle part : nous restons dans la dynamique initiée il y a deux ans avec la publication du rapport Daher-Hémar puis le lancement de France Logistique. Il est crucial de replacer la logistique sur l’échiquier de la compétitivité industrielle française. Le message important du point de vue de l’État, c’est la façon dont nous avons abouti à cette charte qui vient en complément d’un certain nombre de mesures législatives déjà existantes. Cela montre que l’on n’est pas obligé de passer par un vecteur législatif ou réglementaire pour faire des avancées ». L’important concerne donc maintenant le suivi dans la durée. « Il faut que cette charte ait un avenir, qu’elle fasse l’objet de discussions régulières, notamment au sein du Cilog, car elle ne fera pas l’objet de vérifications, mais d’un devoir de transparence de la part des acteurs ». Et comme la charte est réciproque, il est évident que l’État devra lui aussi jouer son rôle. Geoffroy Cailloux notait ainsi quelques exemples comme la clarification du droit applicable, avec un système de forum ouvert au sein duquel les professionnels auraient un droit de requête face à l’Etat, ou encore une réduction des délais d’instruction.
Si les fondations sont posées, reste cependant beaucoup de travail pour le monde de l’immobilier logistique, qui devra continuer à se heurter aux aspérités du concret, comme l’expliquait Diana Diziain, directrice déléguée d’Afilog. « En termes de méthode, nous allons piloter finement, projet par projet, et nous faire aider par des experts sur des sujets tels que la neutralité carbone avec le Centre scientifique et technique du bâtiment. Nous devrons également collaborer avec les collectivités territoriales. L’idée est de généraliser et standardiser des solutions qui existent pour tirer vers le haut l’ensemble de la profession. Nous visons une innovation organisationnelle, plus incrémentale que disruptive, qui sera un gage de réussite rapide de nos engagements ». Une réussite qui sera également permise en allant présenter aux citoyens la réalité du monde de la logistique. Afilog a ainsi dévoilé l’organisation d’un évènement intitulé la Semaine de la logistique, dont la première édition se tiendra du 18 au 20 novembre 2021, afin de « recevoir des groupes scolaires, des journalistes, des citoyens, pour leur montrer ce qu’il y a dans nos entrepôts et tout autour d’eux, et quelles solutions environnementales y sont déjà déployées », note Diana Diziain.