Immobilier
Sogaris pose la première pierre de son « Immeuble inversé » à Paris
Le 2 février 2022, le développeur Sogaris posait la première pierre de son projet d'Immeuble inversé dans le centre de Paris, la reconversion d’un parking souterrain en un espace dédié à la logistique de quartier.
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Syvil/Diorama
Pour investir les villes, la logistique urbaine doit se faire aussi audacieuse que discrète, devant se glisser dans des recoins pour venir opérer des flux de proximité en croissance. L’occasion pour les développeurs d’inventer de nouveaux formats, réhabilitant dans le même temps des surfaces laissées vacantes. C’est le cas du projet de l’« Immeuble inversé » de Sogaris, situé dans la rue du Grenier Saint-Lazare du 3e arrondissement : la reconversion d’un parking souterrain sur six niveaux en un hub de logistique urbaine et de services pour les riverains. Un projet dont la « première pierre » symbolique a été posée le 2 février 2022. Situé à quelques pas du centre Georges Pompidou, l’ancien parking était inoccupé depuis 2014. Sa reconversion a donc été intégrée dans le cadre de l’appel à projets Réinventer Paris 2, un chantier remporté par Sogaris en janvier 2019 autour d’un projet fort : la création de cet immeuble inversé, proposant six niveaux en sous-sol à réhabiliter pour en faire un « grenier urbain de proximité ». Un lieu de stockage et de logistique, au service des commerçants, TPE, PME et des habitants du quartier afin d’améliorer leur qualité de vie.
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©Voxlog1 600 m² pour le stockage et la cyclo-logistique
Cet espace ne prendra que peu de place dans l’espace urbain, puisque principalement souterrain, émergeant de terre par un simple pavillon, végétalisé en toiture, qui abritera un kiosque animé par un concierge de quartier. S’étendant sur une surface totale de 1 600 m², le bâtiment sera livré à l’été 2022. Au premier sous-sol, une salle de réunion pourra accueillir des associations et professionnels du quartier, aux côtés d’un comptoir de services logistiques et d’un hub de cyclo-logistique pour réduire les impacts négatifs du transport de marchandise. En dessous, ce sont cinq niveaux de stockage qui seront proposés. Le site sera exploité par Sogaris Service, qui servira de « pièce modale pour affréter du transport, et gérer les clients et utilisateurs de cet espace », explique Jonathan Sebbane, directeur général de Sogaris. « Nous sommes dans un quartier dense, avec peu de capacité de stockage et l’idée est de pouvoir adresser l’ensemble des besoins de cette zone, alors qu’accéder au cœur de Paris devient de plus en plus complexe. De par sa surface et son positionnement, il s'agit ici sur d'une logique de messagerie, dernier maillon avant la livraison, pour de la logistique de quartier ». On y retrouvera donc des solutions de micro-stockage, de réception-préparation de commandes et de gestion de stocks. Pensé après une analyse des besoins des commerçants dans la zone ainsi que des échanges avec les riverains, le projet se veut utile à l’écosystème de l'arrondissement et ne doit pas accroître pas le trafic de marchandises dans le quartier, avec zéro flux supplémentaire lors de son exploitation. À l’intérieur du bâtiment, hors livreurs, ce seront un peu moins de 10 personnes qui devraient y travailler.
Repenser chaque mètre carré utile
La conception du site a été confiée une nouvelle fois par Sogaris au cabinet Syvil Architectures, qui avait déjà œuvré sur le projet d’espace logistique P4, à la Porte de Pantin. « Nous sommes partis d’une toile blanche, avec ce parking comme relique du XXe siècle. Notre but a été de repenser chaque mètre carré utile pour en faire un outil de quartier, servant une diversité de besoins. Avec ce bâtiment, il s’agit de relever le défi des villes de demain, et d'être au devant de la réglementation en proposant de nouvelles manières de stocker en sous-sol », explique Achille Bourdon, co-fondateur de Syvil Architectures. Un chantier complexe, nécessitant de s’assurer que la gestion de la sécurité soit optimale pour un bâtiment de ce type. « Il y avait aussi la question de l’implantation dans la ville, à travers un bâtiment élégant, qui affirme son utilité publique avec un kiosque au rez-de-chaussée, servant d'interface avec les habitants ». Concrètement, à l’intérieur du bâtiment, l’accès aux différents niveaux se fera par monte-charges, depuis le hub au premier sous-sol où les marchandises seront chargées et déchargées.
Concilier exigence environnementale et performance économique
Un projet phare pour Sogaris, qui continue sa stratégie de projets logistiques atypiques, adaptés aux bâtiments mais aussi aux besoins locaux. « La logistique urbaine doit trouver sa place dans nos villes dans le cadre de la transformation de nos mobilités. Mais cette transition écologique ne doit pas remettre en question l’approvisionnement des villes. Ce Grenier Saint-Lazare en est un bel exemple, s’insérant dans un environnement très contraint, avec un foncier rare, pour produire un outil beau et utile, situé non pas en périphérie, mais au cœur de nos villes », déclare François Dagnaud, président du conseil d’administration de Sogaris et maire du 19e arrondissement de Paris. Une initiative soutenue par la région Ile-de-France, qui a apporté son concours financier à hauteur de 500 000 euros. « Les chiffres du transport de marchandise en Ile-de-France sont astronomiques, et les tendances ont explosé avec la crise sanitaire. Malheureusement, le transport de marchandise reste l’angle mort des politiques publiques de mobilités. Voilà pourquoi la région Ile-de-France met en place une stratégie dédiée à ce segment, pour concilier exigence environnementale et performance économique », insiste Olivier Blond, délégué spécial à la lutte contre la pollution de l'air au sein du conseil régional de l'Île-de-France