Transversal
[Présidentielle] La France Insoumise : « La pluralité des modèles logistiques aura une place majeure dans nos ministères »
En amont de la campagne présidentielle d'avril 2022, Voxlog est allé questionner les candidates et candidats pour recueillir leur vision des secteurs de la logistique et du transport. Cette semaine, c'est Emilie Marche, co-animatrice du livret Transport au sein de La France Insoumise qui revient sur le programme de Jean-Luc Mélenchon, soulignant la nécessité de coopération entre tous les acteurs.
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Mise en lumière durant la crise sanitaire, la logistique a su prouver ces 18 derniers mois son importance dans la vie quotidienne des Français. Quelle place trouve-t-elle au sein de votre programme ?
Emilie Marche : Nous considérons la logistique dans toutes ses dimensions. D'abord sociale pour mettre fin à l'ubérisation des emplois, ensuite en termes d'aménagement urbain et des territoires ruraux. Écologique également pour limiter les impacts en matière d'émissions de CO2. Enfin, technologique à travers la recherche et le développement, pour permettre l'accessibilité de toutes et tous. La pluralité des modèles de logistique trouvera une place majeure dans les différents ministères concernés et particulièrement dans un pôle public des transports qui gérera la maîtrise des transports des voyageurs et de marchandise.
Impactés par une image souvent négative, la logistique et le transport font face à des problématiques pour recruter. Comment pensez-vous répondre à ces difficultés et valoriser ce segment de l’économie ?
Emilie Marche : L'attractivité tient à plusieurs leviers sur lesquels il faut agir rapidement, tels que le statut social, en luttant contre la précarité dans les branches professionnelles, en valorisant les évolutions de carrières pour se projeter dans un avenir durable, et en portant la réflexion de la formation professionnelle dès l'école et tout au long de la carrière pour sécuriser les parcours. À cela s'ajoute bien entendu le niveau de rémunération. Ces métiers sont très souvent non délocalisables et en prise directe avec l'économie locale et les besoins vitaux du pays. La logistique et le transport sont au cœur des grandes problématiques actuelles.
Les acteurs du secteur soulignent encore le poids des contraintes administratives, réglementaires et financières dans leurs activités, nuisant à leur compétitivité. Quels efforts seriez-vous prêt à faire en leur faveur ?
Emilie Marche : Nous faciliterons les démarches administratives, en particulier pour les petites et les moyennes entreprises qui, contrairement aux grands groupes, ne disposent souvent pas des ressources nécessaires pour faire face à la complexité des procédures administratives. Les règles de cabotage devront être totalement revues pour que cessent les dégradations induites par ces déplacements, pour la qualité de l'air, l'entretien des infrastructures, dans le cadre d'une relocalisation des entreprises et des emplois. Il faut sortir de la concurrence déloyale et remettre au centre de l'économie la coopération face à la prédation. La filière retrouvera des marges de manœuvre avec un arbitre politique qui corrige les excès des grands groupes industriels qui ne jouent pas le jeu, au premier rang desquels Amazon. La responsabilité de l'administration sera de répondre activement pour simplifier les procédures qui se superposent et de créer autant que possible des guichets uniques pour faciliter les rapports par secteur. La logistique et le transport sont indispensables à la nation et feront l'objet d'engagement de l'État afin de la soutenir dans son développement et sa pérennité.
Les activités de logistique et transport ne sont pas neutres sur le plan environnemental. Faut-il plus de restrictions ? Quels sont les projets que vous mènerez en faveur d’une supply chain respectueuse de l’environnement ?
Emilie Marche : Un air respirable pour les générations futures, c'est une cause commune, aussi nous engagerons le rapport modal de la route et de l'aérien vers le rail, le maritime et le fluvial. Nous créerons un pôle public des transports visant à agir sur la complémentarité des différents modes de transport. Les partenariats publics-privés comme les délégations de service public ne seront pas les modèles privilégiés pour reconquérir nos territoires et développer les infrastructures publiques utiles à la transition écologiques. Nous engagerons tous les acteurs autour des nouvelles technologies et des mobilités durables notamment pour l'e-commerce : les élu-e-s de proximités, les habitant-e-s, les entreprises, les associations et les syndicats. On ne réussira pas la nécessaire transition par des positions dogmatiques, mais par des coopérations où l'État prendra toute sa part dans le soutien au développement des mobilités durables urbaines. D'ores et déjà, les communes, les départements, les régions et les métropoles agissent sur de nouveaux espaces qui associent les transports collectifs à la marche et facilitent le dernier kilomètre à vélo ou en voiture électrique. Nous devrons appuyer les expertises de terrain et les initiatives en ce sens.
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