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Stef mise sur la croissance externe et retrouve ses niveaux de 2019

Renouant avec ses résultats pré-crise sanitaire, et malgré l'impact des coûts de l'énergie, l'année 2021 de Stef aura été marquée par une dynamique de croissance externe ainsi que par son implantation au Royaume-Uni. À l'avenir, le groupe compte se renforcer au niveau européen, poursuivre ses développements en matière de transition énergétique et travailler à l’attractivité de ses métiers.

Publié le 15 mars 2022 - 09h00
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C’est en direct de son siège parisien, mais en distantiel, que le groupe Stef, spécialiste européen des services de transport et de logistique sous température contrôlée, transmettait ses résultats annuels 2021 le 11 mars dernier. « En 2021, le groupe a amélioré sa performance économique dans tous ses pays et toutes ses activités, renouant avec les niveaux de 2019. Les résultats attestent de la solidité des fondamentaux de Stef, tant opérationnels que financiers, et de sa capacité à investir pour l’avenir », indique Stanislas Lemor, PDG de Stef. Avec un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros en progression de 11,5 % et un résultat opérationnel de 154 millions d’euros, soit une augmentation de 32 %, 2021 aura été « une année de forte reprise d’activité dans toutes nos activités qui ont connu un rebond assez marqué, y compris le maritime » : + 9 millions d’euros sur la France, +20 millions d’euros sur l’international, +7 millions d’euros sur le maritime, +1 million d’euros sur les autres activités. « Le premier trimestre a été chahuté par la crise sanitaire, et notre chiffre d'affaires s’est contracté d’environ 1,7 % si on isole les opérations de croissance externe. On a vu ensuite une reprise très forte à partir du mois de mai, représentant une augmentation de l’activité de 22 % sur le seul deuxième trimestre de l’année, puis 10 % au troisième et 15 % au quatrième trimestre », détaille Marc Vettard, directeur général délégué de Stef.


L’année des acquisitions

2021 aura notamment été marquée par les opérations de croissance externe avec l’acquisition de Langdons au Royaume-Uni bouclée le 31 décembre 2021, marquant l’entrée de Stef dans un huitième pays, la dernière datant de 2014 aux Pays-Bas. Cette entreprise spécialisée dans les activités de transport, exerçant en frais et en surgelés, enregistre un chiffre d’affaires de 174 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et un résultat opérationnel de 8 millions d’euros. Acquise pour 115 millions d’euros, Langdons compte 8 plateformes, 1450 collaborateurs, 750 véhicules et 2 000 clients. « À ce stade, l’intégration se passe bien, indique Stanislas Lemor. Nous réfléchissons à son identité visuelle en Grande-Bretagne, car nous souhaitons conserver la grande notoriété de la marque sur ce territoire, en y apposant les ronds bleus spécifiques à Stef ». Avec cette entrée stratégique dans le pays, l’ambition du groupe est d'y « jouer un rôle de premier plan sur le marché de la température dirigée en transport et en logistique ».

 

En Europe, l'entreprise tend également à se renforcer à travers d’autres acquisitions, celles-ci passant par l’intégration des activités acquises auprès du groupe Nagel en Italie, en Belgique et aux Pays-Bas au 1er janvier 2021 (pour un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros), mais également, toujours dans le cadre de l'accord avec Nagel, par la prise de possession de la société Lia (avec un CA de 36 millions d’euros) et la prise de participation de 49 % au sein de la société de transport spécialisée dans les surgelés Svat en Italie fin octobre 2021 (« le maillon manquant dans notre stratégie dans le pays après l’acquisition de Marconi dans l’activité de la logistique en 2018 »). Dernière opération en termes de croissance externe en Espagne au 31 décembre 2021 : l’acquisition de la société Enaboy, petit acteur du transport en température dirigée, à travers un fonds de commerce et deux immobiliers. « Ce qu’il faut retenir de toutes ces opérations de croissance externe, c’est qu’aujourd’hui nous avons une vision très claire des développements que nous souhaitons mener dans chacun des pays où le groupe est implanté ce qui nous permet de poursuivre une stratégie d’acquisition ciblée », évoque Stanislas Lemor. Autre fait marquant de 2021 : l'envolée des prix de l’énergie et notamment de l’électricité à partir du mois de septembre 2021, « une flambée que nous n’avons pas pu venir : sur le deuxième semestre de l’année 2018, l’augmentation des prix de l’électricité représente une dérive de 18 millions d’euros de factures supplémentaires par rapport à notre budget 2021, sachant que le groupe Stef était très peu couvert contre ces variations erratiques des prix de marché ».


En France, un résultat proche de 2019

Dans l'Hexagone, Stef enregistre un résultat opérationnel proche de celui de 2019, à 123 millions d’euros, soit une progression de +8,2 % (il était de 128 millions d’euros en 2019) et un chiffre d’affaires de 2,079 milliards d’euros, en croissance de 6,8 % par rapport à 2020. Les 8 business units, à l’exception de la GMS, affichent un chiffre d’affaires en forte hausse. La BU la plus importante, Flux frais, représente à elle seule un CA de 1,270 milliard d’euros, soit 61 % du CA de l’ensemble des activités en France et une hausse de 8 % par rapport à 2020. « C’est cette BU qui a été le plus exposée à la reprise accélérée de l’activité à partir du mois de mai et dont les conséquences opérationnelles ont été les plus compliquées, car nous avons croisé à la fois une très forte augmentation des volumes et en parallèle une pénurie de main-d’œuvre inédite », indique Marc Vettard. Une situation ayant notamment conduit Stef à la création d’une école de conducteurs en 2021, en partenariat avec l’Aftral avec une centaine de chauffeurs formés cette année. Sur les activités de logistique externalisée, les deux business units Supply chain et TSA (tempéré sec alimentaire) « ont connu un franc succès en 2021. La performance est en nette amélioration nos perspectives pour 2022 nous amèneront à saturer l’ensemble de nos dispositifs immobiliers », poursuit-il. L’activité du surgelé a de son côté été pénalisée par l’augmentation du coût de l’énergie, ce qui lui a coûté 8 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2020, et malgré une croissance de 5 % en 2021, son résultat opérationnel est en légère dégradation par rapport à 2020. Directement touchés par la crise sanitaire, les secteurs de produits de la mer et de restauration hors domicile, ont néanmoins retrouvé l’équilibre. La GMS a pour sa part été le « parent pauvre » de cette année 2021, analyse Marc Vettard : « Après une année 2020 assez exceptionnelle en termes de reprise d’activité et de dynamique de volumes, cela ne s’est pas confirmé en 2021 puisque la GMS a été plutôt stabilisé, voire en retrait, et les perspectives sur l'e-commerce n’ont pas été à la hauteur de nos attentes ».


Stef international connaît une dynamique d’investissements et de développements

À l’international, Stef enregistre une croissance de chiffre d’affaires assez soutenue, de l’ordre de 19,3 %, dopée par les activités de croissance externe. « Aujourd’hui nous réalisons un milliard de chiffre d'affaires dans les activités européennes, dans les activités domestiques, mais aussi dans les flux internationaux », détaille Marc Vettard. Les opérations avec le groupe Nagel ont permis au groupe de finaliser l’ensemble de ses organisations des flux européens sur tous les pays où Stef est implanté. Le résultat opérationnel y passe de 30 millions à 49 millions. Pays par pays, le deuxième périmètre contributeur du groupe, après la France, est l’Italie, qui enregistre un résultat de 21 millions d’euros et un CA en progression de 22 %. L’amélioration de la rentabilité des activités de surgelés contribue à l’amélioration de la performance. Troisième pays en termes de CA du groupe, l’Espagne est en croissance également avec un CA en progression de 13 %, « un pays qui porte de grands espoirs de développement pour les prochaines années ». Le Portugal quant à lui affiche une croissance organique de 11 % et a vu l’ouverture d’une nouvelle plateforme à l’est de Lisbonne. La Belgique et les Pays-Bas bénéficient d’un apport de CA naturel provenant des activités acquises à la société Nagel (environ 35 %) permettant à ce périmètre d’atteindre une taille critique significative. Enfin, la Suisse « bénéfice d’une dynamique commercial extrêmement soutenu » avec 22 % de croissance de CA.

 

 

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Une démarche pour le climat

Niveau maritime, si l’année 2021 aurait dû permettre de faire un premier bilan de la diversification des activités de la Méridionale avec l’ouverture de la ligne vers Tanger, fin 2020, la crise sanitaire en aura décidé autrement, entraînant la fermeture des liaisons vers le Maroc pendant une grande partie de l’année. Cela n’aura pas empêche la Méridionale de continuer à investir pour réduire son empreinte environnementale, notamment 10 millions d’euros dans un filtre à particules fonctionnant à boucles fermées. Stef dévoile à ce sujet des engagements en matière de RSE, qui devraient « emmener le groupe sur un horizon cinq à dix ans », indique Stanislas Lemor. Concernant l’environnement, le groupe a intégré sa lutte contre le réchauffement climatique dans la démarche Moving Green. Le premier objectif concerne les mobilités, en réduisant de 30 % les émissions de GES sur l’ensemble de ses véhicules d’ici à 2030. Le deuxième entend produire un froid plus responsable avec 100 % d’énergies bas carbone pour alimenter l’ensemble des entrepôts du groupe d’ici à 2025. A fin 2021, Stef enregistre d’ores et déjà - 13,3 % d’émissions de GES et 76,1 % d’énergie bas carbone. L'entreprise a notamment signé un contrat avec Saipol (groupe Avril) pour la fourniture de B100, a passé commandes de 65 véhicules au gaz naturel, et a investi 25 millions d’euros entre 2021 et 2022 ayant permis la mise en place de 10 cellules photovoltaïques. Dans le domaine du social, le programme Mix’Up, lancé fin 2021, vise lui à donner une part plus importante aux femmes dans l’entreprise avec une augmentation de 25 % de leur présence au sein du groupe en 2030, alors que leur part était de 21,5 % en 2021.


Des perspectives dans un contexte géopolitique incertain

Dans l’actuel contexte géopolitique très troublé, avec le conflit ukrainien, les conséquences immédiates à prévoir concernent évidemment une flambée des prix de l’énergie, avec son impact sur la fixation du prix de l’électricité : « Cette augmentation actuelle et à venir s’inscrit déjà dans un contexte extrêmement inflationniste », décrit Stanislas Lemor. « Ce qui est sûr c’est que l’on sait que la croissance économique en Europe va ralentir avec un vrai risque qui nous guette, la stagflation, c’est-à-dire une croissance faible avec un taux d’inflation important qui devrait toucher tous les secteurs d’activités, y compris le nôtre » . En attendant Stef entend mettre en place un mécanisme de protection contre l’évolution des prix de l’électricité : « Nous travaillons depuis le début de l’année avec l’ensemble de nos clients pour nous protéger de ces variations ». Dans ce contexte, le groupe Stef a lancé en fin d’année dernière une campagne de revalorisation tarifaire pour préserver ses marges opérationnelles. En 2022, le groupe compte ainsi travailler à la préservation de sa rentabilité opérationnelle tout en se consacrant à l’intégration des nouvelles activités au Royaume-Uni, et en portant une attention toute particulière au renforcement de l'attractivité de ses métiers et à la fidélisation de ses équipes, avec la poursuite de ses efforts sur la santé et la sécurité au travail.

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