GSE poursuit ses développements malgré les pressions pesant sur le secteur

« Les bâtiments ont longtemps été très normalisés : entre entrepôts low cost et sites classe A. Mais avec le temps, ils intègrent progressivement des dispositions environnementales et s’adaptent au terrain », observe Roland Paul, président de GSE group. En effet, la prise de conscience du réchauffement climatique a depuis quelques années fortement imprégné les politiques des acteurs de l’immobilier logistique. Et GSE se situe dans cette lignée. Le contractant global en immobilier d’entreprise s’est d’ailleurs vu attribuer en 2022 le niveau Platinium (le plus élevé) pour sa stratégie RSE et développement durable de la part de la plateforme d’évaluation des performances RSE EcoVadis avec la note de 79/100.

75 % des objectifs RSE remplis

Pour le groupe, la certification environnementale ainsi que l’éco-responsabilité de ses projets sont ainsi devenus des prérequis : « Dans la logistique désormais, on ne fait pas moins que Very Good ou Excellent en matière de certification, illustre Roland Paul. Tous les bâtiments intègrent différents aspects : chantiers qui consomment moins, impacts carbone et consommations énergétiques minimum ». Dans ce domaine, GSE indique avoir réduit ses émissions de CO2 liées aux déplacements de 10 % depuis 2016 et diminué de moitié sa consommation de papier. Alors que 75 % des objectifs RSE ont déjà été remplis, ses prochains axes de travail portent sur « la réduction de l’empreinte carbone, la protection de la biodiversité et le bien-être de tous ». Sur ce sujet du bien-être, de plus en plus prégnant dans l’immobilier logistique, GSE a intégré depuis cinq ans des architectes d’intérieur à ses équipes pour répondre à la nécessité de rendre le lieu de travail accueillant et attractif. Un travail passant par « la qualité de la lumière sur les zones de préparation et le type de matériaux choisis, avec du bois dans la charpente par exemple… ».

743 millions d’euros de CA en 2021

Si le président de la société d’ingénierie française dédiée à la conception et à la construction clé-en-main de l’immobilier d’entreprise s’attache à décrire par le menu les efforts menés en immobilier logistique, c’est que le secteur a pris au fil du temps une place prépondérante dans son activité (80 %, les 20 % restant se partageant entre l’industrie, les parkings et les services). Une progression internationale. Avec l’acquisition de 100 % du capital de GSE par l’Allemand Glodbeck en 2019, le groupe a en effet conforté sa présence dans le monde ; ce dernier lui ayant permis de « mailler ses relations » et d’accompagner ses clients partout. Le groupe est désormais présent en France, Espagne, Portugal, Italie, Roumanie et Chine (depuis 26 ans), se partageant également avec Goldbeck les territoires allemand, belge et suisse. En France, elle possède 15 agences, dont son siège à Avignon. Riche d’une équipe de 504 collaborateurs incluant 16 nationalités, GSE annonce 743 millions d’euros de chiffres d’affaires pour 2021 (exercice clôturé en mars 2022).

Des coûts de construction en hausse de 15 %

De bons résultats malgré un contexte troublé dans cette période post-Covid, marquée par la guerre en Ukraine qui a vu le coût de construction augmenter de 15 % en France, mais aussi dans les autres pays européens couverts par GSE. Les pénuries venues frapper de plein fouet le secteur auront obligé le groupe a « mettre tout le monde autour de la table : sous-traitants, fournisseurs… » pour parvenir à une solution concertée, où chacun s’est vu contraint de rogner sur sa marge. « Globalement, nous n’avons pas de pénurie parce que nous avons su amener des solutions sur l’ensemble des projets sur lesquels nous travaillons », quitte à réaliser des réserves en stock sur les matériaux de construction. Un surcoût de construction créant une équation complexe avec les fournisseurs alors même que le prix du foncier connait une pression très forte en France : « Si on ajoute les taux d’intérêt à 2 % et, dernière cerise sur le gâteau, le taux de capitalisation de sortie, l’équation ne peut guère être résolue que par une seule variable positive : le loyer ». Dans l'Hexagone, où le taux de vacance est de 4 %, la situation s’avère complexe. Pour autant, « sur tous nos projets en France, en Italie ou en Allemagne, cela n’a pas arrêté les prises de commandes sur les projets », stipule Roland Paul.

La pression du foncier

À l’avenir, si GSE est peu présent sur les parkings en France, il compte s’y développer en tenant compte des nouveaux enjeux environnementaux, le secteur étant aux prises avec des impératifs fonciers : « On va avoir des parkings en silos partout », estime Roland Paul. Une situation similaire à la logistique où le multi-niveau devrait tendre à se développer, étant donné la pénurie de terrains et l’objectif ZAN (zéro artificialisation nette) pour 2050, « les terrains prennent énormément de valeur et tout le monde va sur les friches industrielles, observe Roland Paul. Nous travaillons main dans la main avec nos clients et nous développons des solutions de dépollution, démolition...». Concernant la biodiversité - « un élément nouveau, moins facile à gérer » - le chemin n’est pas encore tracé de manière formelle : « On manque de clarté sur les décisions prises », juge le président de GSE. Sur ce sujet, il observe l’avance prise par la France, comparé aux autres territoires qui devraient être amené à « y aller tous » à l’avenir. Outre l’étalement en hauteur, les bâtiments de demain devraient également de plus en plus s’adapter aux process, étant donné l’automatisation croissante des entrepôts. Exemple avec le bâtiment Amazon à Metz, un site robotisé de quatre niveaux, lancé en août 2021 : « L’ensemble du process a été modélisé avec une maquette avant. Sans le BIM, les temps de construction ne seraient pas les mêmes. Il s’agit d’une plateforme de 182 000 m² qui s’est fait en 18 mois en plein Covid », rappelle Roland Paul.

« Une dizaine de projets en cours »

Si le site pour le géant de l’e-commerce fait partie des dernières grandes réalisations de GSE l’année passée, les projets en cours restent nombreux : GSE Italie a ainsi récemment lancé la construction d’une nouvelle plateforme logistique de 116 543 m² en Lombardie intégrant des mezzanines et dont la fin des travaux est prévue pour le printemps 2023. En France, le groupe a par ailleurs entrepris la construction en blanc d’un entrepôt de 43 770 m² sur le port de Dunkerque, dans une zone développée par la SDAN (Société de développement axe nord). Le bâtiment vise une certification niveau Excellent, avec une livraison prévue à l’automne 2022. En début d’année, GSE a d’autre part posé la première pierre d’un entrepôt logistique XXL de 100 000 m² pour le groupe Seb à Bully-les-Mines (62) dont la livraison est prévue en octobre 2022, misant sur une certification Breeam Very Good. Un projet suivi par un écologue afin de protéger et de développer la biodiversité sur place. À plus longue échelle, Roland Paul évoque « une dizaine de projets en cours », dont l'un porte sur le fret avec Aéroports de Paris. En 2022, le groupe vise 900 millions d’euros de chiffre d’affaires et entend poursuivre son travail en faveur de la satisfaction client : « 95 % d’entre eux sont satisfaits ou très satisfaits et 97 % recommandent GSE d’après notre dernière enquête de satisfaction, cela pèse un énorme poids dans le développement de GSE », juge-t-il. Un taux notable qui s’explique, selon le président du groupe, par la capacité de GSE à les accompagner et à les suivre dans les pays où ils souhaitent se développer.