Transport
La sécheresse affecte les voies fluviales en France
VNF a récemment publié un état de son réseau de voies d'eau en France, dans un contexte de sécheresse. Malgré des canaux fermés dans certaines zones, les voies de grand gabarit restent ouvertes.
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VNF/Damien Lachas
C'est une autre des conséquences des sécheresses qui touchent la France depuis le début du mois de juillet : les voies d'eau françaises atteignent parfois des niveaux qui peuvent les rendre impraticables. Dans ce contexte, Voies navigables de France (VNF) publie régulièrement ces derniers jours des communiqués sur l'état de son réseau, alors que le taux de remplissage global des réserves en eau à l’échelle nationale était de 60 % au 1er juillet, contre 72 % au 1er juin (avec une moyenne de 80 % à la même date sur les 10 dernières années).
Les axes grand gabarit encore opérationnels
Pour les voies dédiées au grand gabarit (accueillant des bateaux transportant plus de 1 000 tonnes de marchandises), qui représentent 30 % du réseau de 6 700 km de fleuves, rivières et canaux gérés par VNF (sur 8 500 km au total en France), le service est maintenu, notamment grâce à l'action de ses barrages, a déclaré l'organisation à l'AFP. La desserte des grands ports maritimes est également maintenue. Mais la situation varie selon les régions : ainsi, sur le Rhin, certains bateaux ne doivent être chargés qu'au tiers de leur capacité suite à des problèmes d’enfoncement. Les axes pour les petits gabarits (principalement pour la plaisance) sont eux plus touchés, avec 579 km de canaux fermés, dans l'Est et en Bourgogne. Pour gérer son réseau, VNF met en place des mesures de réduction des consommations d’eau, avec par exemple le regroupement des bateaux pour le passage des écluses, afin de limiter le nombre d’éclusées et donc la consommation en eau.
Anticiper les changements climatiques
Face au changement climatique, VNF œuvre pour anticiper ces périodes tendues avec l'optimisation de son réseau. Cela passe par une surveillance en temps réel du système, volumes et niveaux d’eau, la mise en place de programmes de réduction des fuites le long des berges et du fond des canaux, des travaux pour le confortement des berges, ou encore le renforcement des barrages réservoirs et l’augmentation de leur capacité si possible. « Le réseau fluvial géré par VNF est au cœur des territoires et est intimement connecté au réseau hydrographique de notre pays. La gestion de l’eau, ressource de plus en plus rare et précieuse, est une mission centrale au quotidien. Le réseau apporte de la résilience aux territoires, car l’eau sert à l’alimentation en eau potable pour les populations, à l’irrigation des cultures, au fonctionnement des industries. Nos territoires sont aussi confrontés de plus en plus souvent à des situations de dérèglement climatique exceptionnelles et parfois dramatiques de crues ou de sécheresse. Face à ces enjeux, le réseau fluvial est un outil précieux, car il est structuré et organisé à l’échelle nationale, avec des personnels dédiés à ces enjeux, des agents publics de l’eau garants d’une exploitation rigoureuse et fine de l’infrastructure, économe de la ressource et respectueuse de son environnement », déclare Thierry Guimbaud, Directeur général de VNF.