Transversal
Sobriété énergétique : ID Logistics engagé sur le court et le long terme
Fin août, Elisabeth Borne encourageait les entreprises à réduire leur consommation en gaz et électricité en mettant en place des plans de sobriété énergétique. Mais de quelles manières les entreprises de la supply chain prennent-elles en compte ces problématiques et comment envisagent-elles l'hiver à venir ? L'équipe de Voxlog est allée à leur rencontre. Aujourd'hui, Guillaume Delaval, directeur RSE du groupe ID Logistics revient sur les efforts menés par le prestataire international.
©
ID Logistics
Comment réagissez-vous aujourd’hui aux fortes évolutions des tarifs de l’énergie et aux appels à aller vers plus de sobriété énergétique ?
Guillaume Delaval, directeur RSE du groupe ID Logistics : Dans notre politique RSE, nous avons une partie environnementale qui, en plus des sujets autour des émissions carbone et de la gestion des déchets, adresse la question énergétique. C’est un sujet qui était important pour nous, avant même l’envolée et des prix et les annonces du gouvernement il y a quelques semaines, car l’énergie représente une partie importante de notre empreinte carbone : sur la partie logistique, elle est responsable de 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Dans ce sens, nous nous sommes donc fixés un objectif de réduction de notre intensité énergétique de 20 % d’ici à 2030. C’est un défi, qui doit prendre en compte l’évolution de nos sites, avec de plus en plus d’installations mécanisées. Mais les résultats sont là : depuis que nous avons lancé ce plan il y a quatre ans, nous avons déjà réduit de 17 % nos consommations électriques.
Comment avez-vous pu atteindre ces premiers résultats ?
Guillaume Delaval : Nous avons mené un programme très volontariste sur l’installation d’éclairages Led, équipés de détecteurs de mouvements et de luminosité, dans l’ensemble des pays d’ID Logistics. En Pologne par exemple, nous avons 100 % d’entrepôts équipés de Led, tandis que nous sommes déjà à 80 ou 90 % dans d’autres pays. Nous avons également travaillé sur des technologies un peu plus innovantes, telles que les batteries lithium-ion, que nous essayons de mettre en place quand cela est possible – ce qui est parfois complexe en France face aux règlementations ICPE. Ces batteries dégagent de belles réductions de la consommation. Nous travaillons par ailleurs sur l’optimisation des équipements existants : pour l’électricité, cela passe par un travail sur le rendement des chaudières, ou en cherchant à valoriser l’éclairage naturel par exemple. On voit que les développeurs de parc immobilier prennent en compte ces éléments-là dans leurs réalisations, et les bénéfices sont visibles : peu à peu, notre parc se verdit. Nous développons quand cela est possible des solutions photovoltaïques avec autoconsommation : cela nous rend moins dépendants du réseau, et réduit notre impact. Enfin, nous œuvrons pour développer une culture de sobriété au sein de nos équipes, autour des fameux « petits gestes » : éteindre la lumière des bureaux en partant, ne pas mettre le chauffage trop fort, économiser l’eau, etc. Ce ne sont pas des montants énormes au niveau économique, mais c’est une façon d’être proactifs et d’ancrer ce sujet chez toutes nos équipes.
Comment envisagez-vous l’hiver qui arrive et les prochaines années ?
Guillaume Delaval : La question énergétique n’est pas un sujet sur lequel ID Logistics est très exposé financièrement : les factures de gaz et d’électricité représentent seulement un peu plus de 1 % du chiffre d’affaires. Cependant, nous voulons être un acteur de la responsabilité environnementale de notre secteur et nous agissons pour réduire nos émissions de CO2, d’autant que nous sommes dépendants de l’électricité pour fonctionner. Ce n’est pas la question économique qui est la plus importante, mais la nécessité de faire des efforts. Nous n’avons d’ailleurs pas attendu qu’il y ait ces annonces gouvernementales pour nous emparer du sujet, et nous avions commencé à plancher dès cet été sur un plan nommé WattsDown : l’idée était de voir comment nous pouvions accélérer sur notre feuille de route 2030. Nous avons interrogé nos différentes équipes à travers le monde sur les bonnes pratiques à mener dans une optique de sobriété énergétique. Nous allons maintenant consolider ces retours afin d’avoir des pistes pour des actions à court terme, à engager avant cet hiver. L’idée est vraiment de faire évoluer nos objectifs à long terme, en modifiant les priorités, en regardant les projets qui peuvent être anticipés et accélérés dans certains sites, afin d’avancer plus vite et avoir une bonne vision sur ce qu’il restera à finir d’ici à 2030.