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À Paris, les livraisons e-commerce d’Ikea passent par la Seine

Mi-décembre, le géant de l’ameublement Ikea a débuté à Paris la livraison fluviale de ses commandes BtoC. Une nouvelle façon d’appréhender la logistique urbaine, permise par une collaboration avec Haropa Port et les caisses mobiles de Box2Home.

Publié le 16 décembre 2022 - 10h39
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Pour les clients parisiens d’Ikea, c’est désormais par la Seine qu’arriveront leurs commandes e-commerce. Début décembre 2022, l’enseigne suédoise d’ameublement a lancé une nouvelle organisation de transport pour la livraison BtoC dans la capitale, utilisant à la fois des bateaux et des véhicules électriques. Des flux plus verts qui font d'Ikea le premier distributeur à utiliser la Seine pour ses livraisons. « C’est un projet qui nous tient à cœur depuis longtemps. Au sein d’Ikea, nos objectifs sont clairs quant à la réduction de notre impact environnemental, et à l’amélioration de l’expérience client. Un sujet d’autant plus pertinent que nous avons accru récemment le nombre de nos livraisons e-commerce, passant de 10 % de notre chiffre d’affaires en 2019 à 20 % aujourd’hui. Nous nous devons d’accompagner ce développement. Et dans ce cadre, la Seine nous est apparue comme une solution », explique Emma Recco, directrice de la stratégie et du développement de l’activité d’Ikea France.

 

Une implantation portuaire et des partenaires

L’histoire entre Ikea et la Seine n’est pas récente. En effet, l’entreprise est implantée sur le port de Gennevilliers (92) depuis fin 2018, au cœur de la plateforme de distribution urbaine Paris Air² Logistique, un site sur deux niveaux où elle occupe 50 000 m². Dès son ouverture, l’idée d’y faire partir des livraisons fluviales vers Paris était sur la table. Pour cela, Ikea a pu compter sur plusieurs collaborateurs : tout d’abord Haropa Port, qui a œuvré pour trouver les espaces portuaires urbaines nécessaires à la mise en place de ce transport. « Derrière notre création, il y a la volonté d’inventer la logistique et le transport de demain sur l’axe Seine, en s'attachant à ce que les marchandises puissent utiliser le fleuve pour accéder au cœur de la ville. Ce souhait se réalise aujourd’hui. Et nous espérons qu’en étant précurseur, Ikea amènera d’autres types d’entreprises vers le transport fluvial. Nous sommes au début d’un nouveau système logistique en Île-de-France », déclare Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port. Mais Ikea a également pu s’appuyer sur la technologie de caisses mobiles développée par Box2Home, filiale de Warning+ : ce contenant intermodal et modulable, combiné à un système d’attelage, peut être déplacé sur des barges puis placer sur des véhicules utilitaires routiers rapidement. Il est capable d’accueillir tous types de produits (mobilier, cuisine, jardin...) et affiche une charge utile de 1,2 tonne.

 

Une organisation multimodale optimisée

Concrètement, l’organisation de ces nouveaux flux BtoC se déroulera en plusieurs temps : les commandes seront préparées par FM Logistic depuis le centre de distribution de Gennevilliers et placées directement dans les conteneurs. Ceux-ci seront chargés ensuite sur le port dans une barge (du nom d’Alpha One) qui naviguera, en un peu moins de trois heures, jusqu’au port de Bercy dans le douzième arrondissement, avec l’objectif d’arriver au petit matin. Là, les caisses seront déchargées par grue, puis placées grâce à un chariot de manutention directement sur des véhicules électriques pour la livraison du dernier kilomètre, avec des tournées débutant dès 7h30 et se déployant jusqu’à 21h. Partir directement du cœur de Paris permet aux camions électriques d'être déployés sans problème d’autonomie. Une solution multimodale qui traitera à terme 455 commandes par jour en moyenne. Et ce sont déjà 35 caisses mobiles qui sont en action depuis le 12 décembre 2022, avec un aller-retour par barge 7j/7. Ikea évoque la possibilité de passer à une quarantaine de caisses au cours du premier trimestre 2023, en fonction évidemment de la croissance des volumes e-commerce.

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Impacts environnementaux et satisfaction client

Les bénéfices sont multiples pour l’enseigne : « Cela va nous permettre d’éviter 300 000 km sur les routes chaque année. Et le fret fluvial émet jusqu’à cinq fois moins de CO2 que le routier pour une tonne transportée, de quoi répondre à nos objectifs environnementaux. De plus, la livraison fluviale est un moyen pour nous d’augmenter la fiabilité des créneaux de livraison, en évitant les congestions de la route et les retards potentiels. En passant par la Seine, nos clients auront une amplitude de livraison réduite et surtout plus fiable », souligne Emma Recco. C’est l’intégralité des commandes BtoC à Paris, sur toute la gamme de produits du distributeur, qui sera livrée désormais de cette manière, à part certains arrondissements du Nord-Ouest de Paris, à proximité de Gennevilliers, qui continueront à être livrés directement par la route via des camions électriques. Un service qui se développera dans le temps, puisque Ikea ouvrira en 2026 un nouveau centre de distribution aux portes de Paris sur le port de Limay (78), pour un investissement de 20 millions d’euros, d’où partiront là encore des commandes, avec la possibilité cette fois-ci de s’ouvrir à un plus grand nombre de villes franciliennes. « C’est le premier projet d’Ikea qui explore la livraison fluviale pour la livraison en BtoC, et c’est une joie de le faire à Paris, une ville très importante pour nous. Ce projet est en ligne avec nos objectifs RSE : en 2025, nous visons des livraisons 100 % sans émission pour nos clients, avec des véhicules électriques. De plus, nous produisons d’ores et déjà plus d’énergie renouvelable que nous en consommons grâce à des surfaces photovoltaïques et des installations éoliennes sur nos sites. En 2030, nous avons également l’ambition que tous nos produits soient faits de produits recyclés ou renouvelables », déclare Johan Laurell, président et CSO chez Ikea France. Et du côté de ces nouveaux flux parisiens, Ikea planche aussi sur leur optimisation, avec le développement des flux retour par exemple tout en restant ouvert à la mutualisation des moyens de transport fluviaux si d’autres enseignes montrent leur intérêt pour cette organisation.

 

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