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Démarche RSE : Barjane finance ses projets avec un prêt à impact
Prêt à impact : une stratégie durable pour plus de compétitivité. C’est avec cette vision que Barjane a contractualisé son financement avec Arkéa Banque. D’une durée de cinq ans, il voit ses taux se bonifier en fonction des bons résultats RSE de l’entreprise.
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Barjane I Parc des Bréguières, projet emblématique de Barjane dans le Var.
« Finance à impact ». Le terme fait de plus en plus parler de lui, intégrant la stratégie RSE des entreprises pour venir soutenir leurs investissements en récompensant leurs démarches vertueuses. C’est la voie qu’a choisi de suivre le groupe immobilier Barjane pour financer ses nouveaux projets. Engagée dans une politique de développement durable forte depuis sa création en 2006, l’entreprise a contracté son premier prêt à impact avec Arkéa Banque fin 2022.
Quantifier monétairement une politique RSE
« Cela faisait environ deux ans que nous cherchions à adosser nos financements de projets à des partenaires financiers qui valorisent la dimension RSE. Le plus avancé sur le sujet était Arkéa Banque qui avait noué un lien avec l’organisme indépendant EthiFinance chargé chaque année de réaliser un rapport des activités des entreprises engagées dans un prêt », détaille Julie Barlatier-Prieuret, co-fondatrice et directrice générale de Barjane. Une évaluation extra-financière réalisée durant cinq ans permettant de mesurer les progrès réalisés par ces sociétés sur des critères ESG tout en les mettant en perspective avec un panel d’autres acteurs du marché. L’outil développé a ainsi pour objectif de valoriser les actions et décisions RSE autour de plusieurs piliers : gouvernance, environnement, aspect social, lien avec les parties prenantes. À l’issue de chaque audit, l’entreprise peut alors, se voir accorder, selon ses résultats, une bonification de prêt ou au contraire perdre tout ou partie des bonus. « Si chaque année, nous nous améliorons, nous pouvons nous attendre à une baisse de taux significative sur cinq ans, estime Julie Barlatier-Prieuret. Nous étions déjà convaincus qu’être plus durables permettait également d’être plus compétitifs et ce qui est réjouissant dans ce premier prêt à impact, c’est que pour la première fois, il nous permet de quantifier monétairement notre politique RSE. On voit bien que, en plus d’avoir un impact positif sur l’environnement et l’humain, avoir une démarche ESG vertueuse nous permet de payer moins de frais ».
Premier du panel
Et Barjane démarre son prêt sous les meilleurs auspices puisque? pour son audit initial, réalisé fin 2022 par EthiFinance et portant sur les années 2020 et 2021, le groupe immobilier a obtenu le score de 87/100, 29 points au-dessus du benchmark (un panel d'entreprises de services composées de moins de 500 salariés). Sa stratégie environnementale forte -avec la totalité de ses bâtiments logistiques certifiée HQE ou Breeam, voire BiodiverCity ou encore sa labellisation « Entreprise engagée pour la nature »-, sa politique sociale sur l’égalité des chances et sa relation avec les fournisseurs -à travers la mise en place d’une charte d’achats responsables et la favorisation d’achats locaux- ont été relevés parmi les points forts de l’entreprise, lors de cette première évaluation. « Cet audit global de Barjane et de sa stratégie nous a permis de nous tester par rapport à un ensemble de clients d’Arkéa : si ces derniers progressent à l’avenir, cela nous oblige à faire de même, c’est stimulant ». Si un score aussi haut peut réjouir, il n’est pourtant pas exempt de défis, la marge de progression étant plus ardue à atteindre. « Sur certains critères, nous avons obtenu la note de 100 % mais sur d’autres nous pouvons encore nous améliorer, indique Julie Barlatier-Prieuret. Sur la question de la gestion de l’énergie, EthiFinance nous a accordé un bon score mais a considéré que nous pouvions faire encore mieux et cela tombe bien car dans le cadre du décret tertiaire, nous avons obtenu la certification ISO 50001 [pour le management de l’énergie] en fin d’année dernière et nous nous attendons à ce que notre score se soit amélioré lors du prochain audit avec nos actions de relamping, changement de chauffage… ». Bien que la bonification du taux soit soumise aux progressions établies par l’entreprise sur différents segments, n’y figurent pas pour autant d’objectifs quantifiés, les différents résultats venant composer une note globale. Si celle-ci n’est pas dépassée l’année prochaine, le taux ne sera pas bonifié : « Il ne faut que pas que nos résultats se détériorent. Par exemple, nous avons enregistré de bons scores sur l’emploi et la rémunération des femmes avec 50 % de notre Codir qui est féminisé ce qui est assez rare. Cela a été bien valorisé, mais nous devons faire en sorte de nous améliorer encore sur le sujet…», a conscience la directrice générale de Barjane. Pour autant, la tâche ne paraît pas insurmontable : « Nous avons toujours privilégié cette démarche RSE et ce serait trop facile de nous reposer sur nos lauriers. Le challenge continue car chaque année il y a de nouvelles façons de construire ! ».
Une démarche d’amélioration continue
Parmi les principaux axes d’amélioration de l’entreprise, le plus gros enjeu consiste en la réduction de la consommation d’énergie et des GES sur son patrimoine existant. « Nous allons nous adosser à la certification ISO 50001 que nous venons d’obtenir et nous avons un plan d’action identifié pour lequel nous devons travailler main dans la main avec nos clients. Cela signifie également que nous devons prendre des dispositions sur nos nouveaux projets pour être encore plus performants dès la phase conception » Niveau social/gouvernance, Barjane a mis en place un plan d'épargne entreprise qui permet de redistribuer une part des bénéfices de la société à l’ensemble des collaborateurs. Le spécialiste de l’immobilier compte également renforcer ses démarches d’inclusion et d’insertion en se faisant accompagner pour s’assurer que ses annonces d’emploi soient assez inclusives. À travers sa fondation Barjane, l’entreprise a d’autre part décidé d’accompagner le pongiste Nicolas Savant-Aira, déjà participant à deux reprises aux Jeux Paralympiques, à la recherche d’un sponsor pour participer à la prochaine édition : « Également informaticien, il est venu chez nous l’année dernière et nous a sensibilisés au handicap en entreprises et à tous les défis que cela impliquait. Nous allons l’accompagner dans la durée et faire de notre côté en sorte d’ouvrir Barjane – ses métiers, ses stages, ses emplois- aux personnes en situation de handicap ». Prochaine échéance : un nouvel audit EthiFinance prévu dans le courant de l’année, et la poursuite d’une démarche d’amélioration continue pour l’entreprise. « Ce premier prêt à impact signe le début de nos actions en faveur d’une finance plus durable. Notre objectif dès 2023 est de contracter 100 % de prêts durables, à travers de prêts verts et prêts à impact », spécifie Alexandre Zanger, directeur financier de Barjane.