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Programme Marguerite : La Fabrique de la Logistique au service des artisans et des commerçants

Sélectionné parmi les programmes innovants soutenus par le gouvernement dans le cadre du dispositif CEE, le « programme Marguerite » porté par la Fabrique de la Logistique vise, sur quatre ans, à proposer des pistes et des solutions pour une logistique mutualisée à destination des artisans et des commerçants.

Publié le 22 février 2023 - 09h00
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Image de rawpixel.com sur Freepik

Fin 2022, le gouvernement annonçait un investissement de 145 millions d'euros pour neuf programmes dans le cadre du dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Les projets retenus venaient s’intégrer à trois thématiques distinctes, l’une d’entre-elle portant sur la logistique durable, l’objectif étant de sélectionner des projets proposant des solutions aux entreprises et aux collectivités pour la mettre en œuvre. Heureux lauréat, La Fabrique de la Logistique (FabLog) - communauté d’acteurs publics et privés, co-construisant des solutions de supply chain innovantes -y était retenue pour son programme Marguerite.

 

Mutualiser les moyens logistiques


Le projet Marguerite Kezako ? Il faut y voir l’image des pétales, illustration des structures, à l’instar des ELU, venues mailler le territoire pour servir la logistique urbaine. Dans le cadre du dispositif CEE, il s’agit de travailler à la rendre plus durable en co-construisant la démarche et les outils permettant de transformer les pratiques de gestion des approvisionnements/livraisons. Pour cela, La Fabrique de la Logistique a imaginé un projet de travail axé autour des artisans et des commerçants, « une population particulière où on retrouve des entrepreneurs avec une très forte autonomie et qui ne sont pas forcément en première ligne de mire des grands acteurs de la logistique. En zone urbaine, il n’y a pas encore sur tous les territoires une attention suffisante portée par les professionnels sur toutes les manières possibles d’être innovants et de mutualiser leurs moyens logistiques », juge Jérôme Rouge, président de la Fabrique de la Logistique. C’est là que la FabLog veut faire bouger les choses en proposant des actions performantes et complémentaires de certaines approches déjà existantes, à l’instar de ce que propose le programme Interlud par exemple : « Dans le cadre du dispositif CEE, les trois programmes retenus pour 39 millions d’euros d’accompagnement concernent d’ailleurs, en plus du nôtre, la poursuite du programme Interlud [ Lud+ porté par la société Rozo, Cerema et Logistic Low Carbon] ] et la « cyclocargologie », [portée par l’association Les Boîtes à Vélo]. Cette cyclo-logistique fait également partie des actions à pousser auprès des artisans et des commerçants, comme l’utilisation des ELU ».

 

Six territoires d’expérimentation

 

Doté d'un budget de 16,1 millions d'euros sur quatre ans, financé pour 12 millions par les CEE et 4,1 millions hors CEE, le programme Marguerite entend ainsi creuser toutes les approches possibles pour faire évoluer ces corps de métier vers une logistique mutualisée en utilisant des lieux autour desquels organiser des tournées mutualisées d’approvisionnement ou d’expédition. Son objectif : impulser la transition vers un nouveau modèle de logistique urbaine à faibles émissions et accompagner la mise en place des ZFE-m. « Nous voulons aider les artisans et commerçants à passer d’une utilisation traditionnelle avec des véhicules en compte propre à 95 % au diesel à des moyens mutualisés, soit ceux de professionnels de la logistique, soit ceux de grossistes capables de déployer des offres de transport. Ce sont des choses qui existent déjà en partie mais qui ne se sont pas déployées de façon radicale », détaille Jérôme Rouge. Concrètement, le programme, qui a été déposé par la Fabrique de la Logistique avec deux porteurs - l’association des CCI métropolitaines et CMA France (fédération des Chambres de métiers et de l’artisanat)- va se dérouler en deux phases consistant en une année de concertation et trois autres de déploiement : « Notre sélection a été annoncée officiellement le 22 décembre lors de la réunion sur le programme de CEE, cela nous donne droit maintenant d’aller discuter avec les obligés [des fournisseurs d'énergie et distributeurs de carburant, soumis à une obligation d'économie d'énergie afin de réduire leur émission de gaz à effet de serre] pour venir financer le programme », poursuit Jérôme Rouge. Pour l’heure, la FabLog a d’ores et déjà lancé un programme de recrutement pour constituer l’équipe centrale de ce projet. « La première année, nous allons nous pencher sur les six territoires d’expérimentation qui ont manifesté leur intérêt pour le programme : Nantes, Aix-Marseille, Lille, Lyon, Bordeaux et la Métropole de Paris ». Des discussions devraient alors s’engager avec tous les acteurs concernés et leurs représentants ainsi que les professionnels ayant des solutions à apporter dans le cadre du programme : « Nous allons nous entretenir avec ce réseau pour pousser et mettre en évidence les solutions possibles. Nous pensons ensuite lancer des appels d’offres ou AMI sur chacune des pistes identifiées pour mettre en avant les acteurs les plus pertinents qui se poseront comme des offreurs de solutions : grossistes, acteurs de la logistique urbaine… ».

 

15 000 artisans-commerçants ciblés, 1 800 dotés de prime.


Dans ce cadre, la FabLog contactera et recevra des artisans et commerçants en leur proposant les solutions qui auront été fléchées pour eux. Après avoir réalisé ensemble un audit, la structure les accompagnera pour aller, elle l’espère, vers la motivation d’un certain nombre à basculer vers des pratiques mutualisées : « Nous ne venons pas avec une seule solution, nous connaissons la farouche autonomie des artisans et de commerçants et nous savons que nous allons devoir leur proposer des pistes concrètes, bien adaptées qui seront différentes selon leur profil : petit commerçant de quartier, artisan du BTP... Nous allons creuser par métier et par territoire en nous situant au plus proche du terrain ». Niveau chiffres, la Fabrique de la Logistique pense sensibiliser au départ 15 000 artisans commerçants et 60 collectivités publiques, parmi lesquels elle imagine en accompagner sous forme d’audit 4 200 avant de proposer un accompagnement individuel à 2 700. « Nous travaillerons finement avec ces acteurs-là qui se montrent prêts et expriment la volonté de se bouger tout de suite. Notre hypothèse est que nous verserons ensuite une prime à 1 800 d’entre eux pour lesquels nous pourrons vérifier qu’ils passent à l’acte. Nous allons chercher des acteurs qui feront école ». La Fabrique de la Logistique compte voir ces comportements porteurs irriguer chacune des métropoles et donner l’exemple aux autres, en tenant compte des particularités des différents territoires. Quel objectif pour ce programme CEE à l’issue des quatre ans ? Pouvoir mettre à disposition des « biens communs », pour que ce qui a été produit (formation, tutoriel, présentation) soit ensuite diffusé largement afin de convaincre le plus grand nombre, au-delà des 1 800 sélectionnés. « Si nous leur proposons de faire des économies d’énergie, ce qui est la vocation première de ce programme, nous devrions parvenir à leur démontrer les gains possibles pour eux ».

 

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