Louise Chopinet, Windcoop : "Nous ne sommes pas une société de capitaux mais de personnes, cela est novateur dans le monde maritime."

 Plus prolixe sur son nouveau projet que sur son propre parcours atypique et engagé, Louise Chopinet est intimement portée par l’ambition de développer des solutions pour un avenir durable, éthique et social. Après une thèse de doctorat en biologie structurale et fonctionnelle soutenue en 2013, elle débarque dans l’univers des start-ups, au sein de l’accélérateur Gate1 à Grenoble, avec pour mission de développer des stratégies de levées de fonds pour de jeunes entreprises innovantes. Elle enchaine ensuite chez Wiseed, spécialisé dans le financement participatif, enseigne à Sciences Po Toulouse pour finalement bifurquer quelques années plus tard au Lycée de la Mer à Sète. Objectif ? Obtenir son certificat de matelot. L’iode et les embruns se font sentir, et l’aventure Windcoop, encore lointaine, dessine pourtant ses premiers contours.

Une coopérative pour un nouveau modèle de compagnie maritime

En 2020, cap sur le Finistère et La Blue Schooner Company, entreprise proposant un service de transport maritime non polluant pour les producteurs et les consommateurs soucieux de la réduction de leur empreinte environnementale. Après un an à naviguer, Louise rencontre Nils Joyeux, fondateur de la start-up Zéphyr et Borée : « Cela a véritablement été ce que l’on appelle le hasard de la vie, à peine arrivée, je rencontre le fondateur de Zéphyr et Borée. De suite, nous constatons que nous avons des enjeux communs », détaille Louise Chopinet. Nils évoque donc Windcoop, un projet porté par trois acteurs : la compagnie maritime spécialisée dans l’armement de navires bas carbones Zephyr & Borée, le fournisseur d'électricité renouvelable Enercoop et le producteur d’épices bio Arcadie. Rapidement, la coopérative naît. Les membres sociétaires de cette dernière ont pour objectif de développer une flotte de navires bas-carbone, des porte-conteneurs à voile propulsés en majeure partie par l’énergie du vent, pour répondre aux enjeux du transport international et développer un transport moins polluant.

L’éthique et la collaboration comme fondations

Pensé comme un projet militant, Windcoop entend se positionner sur trois axes éthiques : « Le premier axe est d’ordre écologique évidemment puisque l’on parle d’un porte-conteneur à voile. Le second concerne l’impact financier, directement lié au choix de nos statuts de société coopérative d’intérêt collectif. Nous ne sommes pas une société de capitaux mais de personnes, cela est novateur dans le monde maritime. Enfin, reste l’axe social. Nous voulons offrir des conditions de navigation et d’embauches équitables entre toutes les nationalités à bord, sans dumping social. Finalement, tout notre enjeu est d’apporter de la transparence », soutient Louise Chopinet.

Pour ce faire, Louise assure depuis mai 2022 la direction opérationnelle de Windcoop avec de nombreux projets sur sa feuille de route. « Nous voudrions créer de la synergie en pré/post acheminement, avec l’objectif d’arriver en France dans des ports avec une solution multimodale pour poursuivre le transport. Nous souhaitons donc monter des offres communes avec des transitaires. Parallèlement à cela, nous travaillons en continu sur le développement commercial de l’entreprise. Windcoop cherche de nouveaux chargeurs, notamment sur la liaison Madagascar-France et réfléchit à développer d’autres lignes en Amérique latine ainsi qu’en Afrique de l’Ouest », souligne Louise Chopinet. Enfin, après avoir levé près de 1,5 million euros auprès de citoyens, Windcoop entend offrir à ses plus de 1 000 sociétaires, une vie coopérative et un système de gouvernance partagée pour faire avancer Windcoop.