Transport
Transport fluvial : bilan 2022 et investissements 2023 de VNF sur le bassin de la Seine
Voies navigables de France (VNF) rapporte que 19,56 millions de tonnes de marchandises ont été transportées sur le bassin de la Seine en 2022. Les trafics de conteneurs et de céréales sont en hausse, la logistique fluviale urbaine se développe, tandis le fret de matériaux de construction est en chute (-20 %). L’organisme public souhaite investir 107 millions d’euros sur 2023 pour régénérer les infrastructures fluviales sur les bassins de la Seine et de la Loire aval.
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VNF
VNF (Voies navigables de France), établissement public gérant le réseau fluvial français, livre ses chiffres concernant les résultats du trafic fluvial sur le bassin de la Seine pour l’année 2022. Ce réseau compte 1 400 km de voies navigables, dont 800 km de fleuves et de rivières et 600 km de canaux. Au total, 19,56 millions de tonnes de marchandises ont été acheminées, ce qui, écologiquement, a évité l’emploi de 800 000 poids lourds routiers et a permis d’économiser 239 000 tonnes de gaz carbonique.
La logistique urbaine fluviale, nouvelle filière
Le trafic de conteneurs connaît une hausse record de 13,8 % avec plus de 270 000 EVP. Le transport de céréales représente 3,8 millions de tonnes, en hausse de 9,3 % comparé à 2021 grâce à des exportations vers la Belgique et les Pays-Bas. La logistique fluviale urbaine émerge en tant que nouvelle filière. Ses avantages (décongestion des villes, diminution des nuisances, performances environnementales) font qu’elle devrait se développer de plus en plus pour le transport de matériaux de construction et de marchandises tels que des produits de grande distribution ou des colis. À ce sujet, les métropoles de Paris, Rouen et Le Havre ont lancé un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour une logistique urbaine fluviale. Les produits des filières chimie et énergie stagnent avec faibles augmentations : respectivement +1,3 % (490 000 tonnes) et +1,8 % (910 000 tonnes). Le seul secteur en baisse est le BTP, alors qu’il représente 70 % du trafic sur le bassin de la Seine. Le transport des matériaux de construction totalise 12,02 millions de tonnes, soit une chute de 20 %, à cause du contexte international et des difficultés d’approvisionnement.
107 millions d’euros débloqués en 2023 sur les bassins de la Seine et de la Loire aval
En 2023, VNF prévoit d’investir 107 millions d’euros afin de procéder à la modernisation du réseau fluvial sur les bassins de la Seine et de la Loire aval. Une enveloppe plus importante qu’en 2022 (110 millions d’euros). 35 % du budget sera soutenu par les collectivités territoriales, l’Union européenne, l’Ademe, les Agences de l’eau et la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques).
La régénération et la modernisation des infrastructures fluviales a pour but d’accélérer le développement du transport fluvial, et de créer une liaison fluviale à grand gabarit entre la France, la Belgique et les Pays-Bas pour le passage de bateaux pouvant transporter jusqu'à 4 400 tonnes de marchandises (l'équivalent de 220 camions). De nombreux travaux sont programmés pour 2023 sur la Seine, ainsi que sur la Marne et la Loire. En parallèle, des bornes électriques seront installées avec Haropa Port, pour permettre aux transporteurs de se brancher à quai et de réduire les émissions carbonées. La pose de fibre optique permettant l’intégration du numérique dans les modes de travail et le pilotage des ouvrages à distance est également un autre chantier. Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, VNF projette d'autre part d’aménager le bras secondaire de la Seine à Gennevilliers (92) pour maintenir la navigation fluviale durant les jeux, pour un montant de 15 millions d’euros financé par la Solideo.