media supply chain
et logistique

Transport

Plan d’action pour le climat : l’exécutif cible les transports et la logistique

Élisabeth Borne a présenté ce lundi 22 mai le plan d’action du gouvernement visant à accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France d’ici 2030. Le secteur des transports et plus largement celui de la logistique y sont appelés à se réorganiser, pour compenser notamment l’explosion des livraisons à domicile et leurs nombreuses externalités négatives.

Publié le 22 mai 2023 - 23h00

La Première ministre vient de dévoiler ce lundi les nouveaux objectifs du gouvernement pour hâter la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France. Présenté devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – instance consultée à l’occasion de projets de lois et stratégies nationales portant sur le développement durable, la biodiversité ou encore l’énergie –, le plan d’action table sur une réduction bien plus rapide des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, avec une baisse de 50 % par rapport aux niveaux de 1990 au lieu des 25 % actuels. Le doublement du rythme de diminution des émissions mettrait la France en quasi-conformité avec les objectifs de l’Union européenne, revus à la hausse en 2021 : réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici 2030 (toujours par rapport aux seuils de référence de l’année 1990) et atteinte de la neutralité carbone en 2050. 

Les transports dans le viseur

Outre la décarbonation de l’industrie et la rénovation thermique des bâtiments tertiaires avec le remplacement des chaudières au fioul et à gaz, le gouvernement identifie l’électrification des véhicules comme important levier de transition. Matignon se fonde sur le rapport de synthèse Les incidences économiques de l’action pour le climat (France Stratégie, 154 pages) de l’économiste Jean Pisani-Ferry, appuyé par la rapporteure et inspectrice générale des finances Selma Mahfouz et remis ce 22 mai à Élisabeth Borne. Les transports (hors transports internationaux) y sont cités comme principaux vecteurs d’émissions de gaz à effet de serre, avec plus de 30 % des émissions nationales au compteur. Les véhicules particuliers, les poids lourds et les véhicules utilitaires légers concentrent la majeure partie des émissions de ce secteur. « Les principaux leviers pour réduire les émissions de ces trois catégories de véhicules concernent l’électrification du parc, le report vers d’autres modes de transport et la réduction de la mobilité ou du transport de marchandises », note le rapport. L’électrification du parc de véhicules français pourrait ainsi contribuer à une réduction de 44 % des émissions des véhicules particuliers en 2030 par rapport à 2019, année de référence la plus pertinente pour les comparatifs statistiques en l’absence de sources récentes (la crise sanitaire du Covid-19 ayant induit une baisse plus subite que volontaire des émissions liées aux transports en 2020 et 2021).

 

Le souhait répété d'une « logistique plus durable »

Calculées en millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e), les baisses d’émissions attendues pour le fret routier s’accompagneraient quant à elles d’autres actions que la seule électrification du parc de véhicules existant : « Pour les poids lourds, la réduction des émissions d’ici 2030 passe aussi par l’électrification progressive du parc – 35 % des ventes et 7 % du parc électrique en 2035 permettraient une réduction de 2 MtCO2e –, mais elle repose davantage sur les autres leviers et notamment sur les gains d’efficacité énergétique des véhicules thermiques (4 MtCO2e). De même, le report modal vers le fret ferroviaire et fluvial pourrait réduire de 4 MtCO2e les émissions des poids lourds. […] Quant à la réduction de la demande de transport, elle proviendrait du développement des circuits courts, de la baisse de la construction neuve et d’une logistique plus durable. » Dans cette volonté accrue de décarbonation, les acteurs du secteur logistique sont attendus au tournant. En cause notamment, la croissance soutenue des livraisons à domicile effectuées via des véhicules thermiques, avec des répercutions majeures sur la pollution de l'air, sans compter la pollution sonore et la congestion urbaine. Sur ces questions, les modalités de financements et d’aides pour supporter les nouveaux objectifs stratégiques restent floues : « La réduction de la mobilité liée à la densification des espaces de vie ou celle du transport de marchandises permise par la réorganisation des chaînes logistiques, qui relèvent plutôt de la sobriété, peuvent aussi nécessiter des investissements, qui ne sont pas pris en compte ici », précise le rapport de synthèse remis au gouvernement. Élisabeth Borne a cependant indiqué que le plan d'action, au coût total estimé non précisé, serait financé à moité par les entreprises, « et notamment les grandes entreprises », par un quart par l’État et les collectivités et par l'autre quart par les ménages.

à lire aussi
CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !