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GT Logistics veut « faire mieux avant de faire plus »
Le prestataire a fait le point sur son année 2022 et ses projets à venir, à l’occasion d’un déjeuner de presse organisé le 2 juin. Après une forte croissance, marquée paradoxalement par une baisse de rentabilité sur le métier historique de logisticien sous-traitant, l’heure est à la stabilisation et à la consolidation. GT Logistics mise notamment beaucoup sur la filière industrielle, via sa jeune filiale GTX Industry, pour améliorer sa marge et développer des activités complémentaires à ses services logistiques.
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Matthew Perget | Eric Sarrat, président de GT Logistics, et Vianney Bernat, directeur de GTX Industry.
« Faire mieux avant de faire plus ». Tel était le credo du grand-père d’Eric Sarrat, président de la branche logistique du groupe familial GT. Un conseil autant qu’un leitmotiv, que le petit-fils du fondateur a à cœur de respecter. Car si GT Logistics a connu en 2022 une croissance de son chiffre d’affaires de 31 % (le portant légèrement au-dessus de la barre symbolique des 100 millions d’euros), il enregistre parallèlement une diminution de la performance dans son métier traditionnel et donc de sa rentabilité. L’une des principales raisons ? L’inflation, à laquelle le logisticien n’était pas habitué et assez bien préparé, comme le décrit avec transparence Eric Sarrat : « Non seulement nos contrats n’étaient pas indexés, mais certains d’entre eux étaient en plus assortis d’une clause de gain de productivité, avec des baisses de prix programmés. » S’ajoutent à ces aléas difficilement anticipables des clients n’étant pas en mesure de revaloriser les tarifs des prestations logistiques. Pour cette année en cours, GT Logistics privilégie alors la stabilisation de l’entreprise – accompagnée d’une sécurisation de sa marge bénéficiaire nette – avant d’envisager de nouveaux grands développements. L’année 2022 fut en effet riche en contrats, avec huit signatures dont une avec Lidl à Saint-Martin-de-Crau (13), en complément de la collaboration initiée en 2015 sur la plateforme logistique de Rives (38). 2023 signe quant à elle la clôture de plusieurs prestations, telles que celle avec la société de fabrication de roulements mécaniques NTN-SNR terminée en avril, et une autre avec le sidérurgiste Arcelor à Dunkerque, qui devrait prendre fin cet automne.
Une spécialisation accrue dans la filière industrielle
Bien que GT Logistics soit en phase de consolidation, il n’en souhaite pas moins renforcer sa position dans des secteurs porteurs comme l’industrie de la Défense (aéronautique en tête), qui représente désormais plus de 20 % de son chiffre d’affaires. Il peut s’appuyer pour cela sur Follow GT, solution de traçabilité des flux physiques et d’informations adoptée par nombre de ses partenaires comme le groupe Safran, le CEA Leti ou encore ArianeGroupe. « L’ensemble de nos clients nous demandent de mettre en place Follow GT, se félicite Eric Sarrat. Les seuls cas spécifiques où nous ne sommes pas amenés à le proposer sont liés au secret défense ; dans ce cadre, le client souhaite des outils totalement séparés. » En complément de son offre logicielle, le prestataire étoffe sa gamme de services sous forme de prestations industrielles. Il a ainsi créé en juin 2022 la filiale GTX Industry, proposant des missions de conseil opérationnel en organisation industrielle ainsi que de la délégation de production. Vianney Bernat, directeur de cette entité en pleine expansion, détaille ce deuxième axe stratégique : « Nous pouvons intervenir sur du montage d’équipement, des lignes d’assemblage, du kitting mais aussi de la gestion de débit matière. Souvent sous-traitée, cette activité consiste à recevoir la matière première (carbone, acier, titane…) en bloc brut et à la préparer avant de la passer sur les lignes de production pour qu’elle puisse être usinée et assemblée. »
Production et logistique : le dualisme idéal
En développant une palette de services depuis la production jusqu’à la logistique, GT Logistics et sa filiale se positionnent en qualité d’acteurs complémentaires, en mesure de créer du lien entre des métiers interdépendants mais souvent cloisonnés. « Nous sommes capables de proposer à nos clients des services bout en bout pour mieux les servir, de construire des passerelles pour assurer la fluidité et la synchronisation de leurs besoins », assure Vianney Bernat, qui sera accompagné en septembre 2023 par un premier consultant recruté en interne. GTX Industry a déjà reçu deux dossiers, dont les consultations sont en cours, pour des missions de délégation de production pour des clients issus de l’aéronautique et du nucléaire. Son dirigeant précise qu'un « acteur majeur » a sollicité son entité pour l'aider à produire une partie des éléments composants les centrales nucléaires, plus particulièrement des réacteurs. La filiale identifie ce secteur de pointe comme un marché d'avenir, avec une forte demande en main-d'œuvre qualifiée et en prestations pour les nombreux projets d'installations en cours et à venir.