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Nouvelle plateforme logistique Seb de Bully-les-Mines : une implantation locale à portée européenne
Le groupe Seb a organisé ce 13 juin l’inauguration de sa plateforme logistique de 100 000 m² située à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais. Idéalement positionné, ce nouveau site permet désormais au géant français du petit électroménager de concentrer ses flux en direction de la France et de l’Europe de l’Ouest.
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Matthew Perget
Après 80 millions d'euros d’investissements, 14 mois de travaux et une première activité démarrée au mois d’avril, la nouvelle plateforme logistique de Seb dans les Hauts-de-France a été inaugurée ce 13 juin 2023. Le directeur général du groupe Seb, Stanislas de Gramont, le prestataire FM Logistic et plusieurs élus locaux ont profité de cette occasion pour détailler la concrétisation et le développement rapide de ce site, pensé seulement deux ans auparavant. Désormais bien sorti de terre, l'entrepôt flambant neuf cumule 100 000 m² de surface, pour une capacité de stockage de 140 000 palettes en moyenne. Certifié Breeam niveau « Very good », il se positionne en vitrine de la démarche sociétale et environnementale engagée par l'industriel d’origine française, présent aujourd'hui dans 150 pays.
Un emplacement géostratégique pour l’Europe de l’Ouest
Situé à Bully-les-Mines (62) près de Lens, la localisation de la plateforme l’avantage sur de nombreux points, que ce soit en termes de position géographique que d’accès rapides aux réseaux routiers et fluviaux. Construite à proximité d’une bretelle autoroutière permettant de rejoindre l’A26 et l’A21 – dont l’accès pourrait être davantage facilité via un échangeur en cours de discussion, selon le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant –, elle peut aussi être rapidement ravitaillée par voie maritime, depuis le port de Lille notamment. En dézoomant depuis la commune du Pas-de-Calais pour une vue sur une carte plus large, la proximité avec les nombreux nœuds commerciaux d’Europe de l’Ouest fait sens. Le groupe Seb peut dorénavant y approvisionner en articles électroménager de multiples marques ses clients français, mais aussi belges, allemands, néerlandais, suisses, autrichiens et danois. En regroupant ainsi ses flux à direction de l’Europe de l’Ouest, le spécialiste du petit équipement domestique rationalise ses transports et diminue in fine ses émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de sa supply chain ouest-européenne.
Un vivier d’emplois locaux
Bien qu’à portée continentale, la dimension locale du projet ressort fortement des échanges entre les différents partenaires présents, particulièrement autour des emplois créés. Environ 150 personnes travaillent déjà ainsi sur la plateforme, après une formation et une sélection que l’ensemble des parties-prenantes qualifient de « grande réussite », bien que les chiffres exacts et les estimations sur le nombre d'emplois créés dans les prochaines années aient pu légèrement diverger. « La très grande majorité sont en CDI, précise Yannick Buisson, directeur général France, Europe de l’Ouest et Europe centrale de FM Logistic. Nous pouvons faire appel à quelques intérimaires lors des pics d’activités mais avons comme volonté et habitude de pérenniser nos emplois avec des contrats stables et de longue durée. » Seb et son prestataire logistique ambitionnent d’atteindre les 250 emplois créés d’ici 2024 et les 500 à horizon 2030.
Trois questions à Nicolas Muller, directeur logistique du groupe Seb
Propos recueillis par Voxlog le 13 juin 2023.
Quels ont été les principaux critères vous ayant poussé à choisir ce site de Bully-les-Mines ?
Dans la lignée de notre schéma directeur, décidé il y a quelques années, nous suivons une orientation visant à recentrer notre logistique pour améliorer le taux de service et la disponibilité envers les clients. À la suite de calculs et d’analyses approfondis, nous avons repéré des points de concentration (des flux, de l’activité économique) idéaux, dans le Nord de la France et en Belgique notamment. Nous avons ensuite fait des choix avec des critères objectifs, tout en intégrant clairement le fait que nous sommes une entreprise française. À avantages équivalents, nous préférons ainsi être en France. D’autant plus dans le Nord où nous ressentons une réelle dynamique politique d’accueil et d’accompagnement de la logistique. À ce climat favorable ce sont enfin ajoutés le positionnement stratégique du site, ainsi que la qualité du terrain et du bâtiment.
Quels bénéfices environnementaux tirez-vous de la réunion sur un seul site de vos flux à direction de clients issus de nombreux pays ?
En termes d’impacts écologiques, le plus important reste la production. Comme nous desservons l’Europe de l’Ouest et concentrons les flux sur cette plateforme, nous réduisons le nombre de produits en stock. Ce sont autant d’articles qui ne sont pas fabriqués, avec les pollutions liées en moins. Cette concentration nous permet également d’augmenter le taux de chargement des camions. Nous ne pouvons pas parler d’optimisation des tournées non plus car nous partons d’un point A à un point B pour effectuer nos livraisons. En revanche, nous livrons aujourd’hui avec beaucoup de camions complets grâce une optimisation du taux de remplissage.
Quelles sont les prochaines étapes prévues pour accentuer sur cette dynamique ?
Nous essayons d’appliquer cette logique de concentration sur le reste du groupe. Nous y allons par étape ; ce site constitue la première grosse pierre à l’édifice, que nous essayons de dupliquer un peu partout. Nous enregistrons notamment des gains écologiques très importants sur l’import, grâce à notre capacité à verdir notre approvisionnement depuis les ports. Nous mettons ainsi en place des norias [allers et retours ininterrompus de véhicules de transport de marchandises, ndlr] : nous faisons venir la marchandise par Dunkerque, qui arrive au port de Lille par barge. Depuis-là, un camion va chercher la marchandise avec du biocarburant Oleo100. Notre objectif consiste à passer à l'électrique. Nous sommes accompagnés par la région sur ce point ; le port de Béthune, situé à 10 kilomètres du site de Bully-les-Mines, est en train d’être agrandi. Demain, nous pourrons disposer d’un ou plusieurs tracteurs électriques permettant de faire venir notre marchandise par barges. Puis des camions électriques prendront le relais, ce qui sera encore plus optimal.
Crédit photo : © Matthew Perget