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[Reportage] Picard Surgelés inaugure son nouvel entrepôt près de Lille, en partenariat avec GXO
Fort d'une solide implantation en région parisienne et au sud de la France, Picard Surgelés étend ses activités. Un plan de développement lancé en 2020 à l'initiative de Cathy Collart Geiger, PDG du groupe, a conduit à un partenariat avec le prestataire en logistique contractuelle GXO. Ce dernier a aménagé une extension de 4 800 m² dans son entrepôt de Sainghin-en-Mélantois (59), destinée à optimiser les performances et les livraisons du géant alimentaire français du surgelé dans le nord et l'est du pays, mais aussi en Belgique et au Luxembourg.
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Picard & GXO | Coupé du ruban inaugural de l'entrepôt de Sainghin-en-Mélantois.
250 nouveaux magasins à l’horizon 2026. Un chiffre ambitieux, fixé par Picard Surgelés dans le cadre de son plan de développement « Proxima », centré sur le nord et l’est de la France, en 2020. Soit la même année que la nomination de Cathy Collart Geiger en tant que présidente directrice générale du groupe alimentaire français, à qui celui-ci doit le lancement du projet. « Dans le schéma directeur, nous avions trois entrepôts logistiques saturés en région parisienne et rien dans le Nord, se souvient Pascal Neveu, directeur supply chain de Picard Surgelés. Le résultat d'une étude barycentrique nous a donné pour objectif de redécouper la France et la région lilloise semblait la plus adaptée pour une huitième plateforme surgelée. » Ainsi, le partenariat avec GXO initié en octobre 2021 ne relève pas du hasard : un entrepôt dédié à la congélation, le prestataire en possédait déjà un à Sainghin-en-Mélantois (59) depuis 2017. Auquel ne manquait qu’une extension de 4 800 m², honorée de la visite des dirigeants des deux groupes ce jeudi 15 juin. Avec près de 130 magasins à couvrir d'ici 2026, y compris en Belgique et au Luxembourg, les moyens logistiques de ce nouveau site se doivent de suivre une cadence d’approvisionnement soutenue. D'autant qu'à partir de 2024, la plateforme permettra d'expédier des produits vers certains partenaires internationaux de Picard – déjà présent dans 18 pays à travers le monde – tout en offrant une porte d'entrée vers l'Angleterre.
© Lothaire Berthier | Zone de stockage en froid négatif de la nouvelle plateforme de Picard.
Fraîcheur opérationnelle
Çà et là au sein de l’espace de stockage en froid négatif (à température régulée pour ne jamais s’élever à plus de -22 °C) apparaissent encore quelques espaces vides. Pour une première semaine d’activité amenée à desservir pour l'instant 53 magasins Picard, rien d’inquiétant toutefois : en trois jours et demi, 1 067 palettes ont déjà été réceptionnées. 250 rolls conteneurs en attente de chargement et alignables en simultané permettent déjà à Picard de déployer une forte capacité opérationnelle pour le traitement de ses acheminements, d’autant plus en regard des 5 825 unités dont il s'est doté aux couleurs de GXO.
« En termes d’entrées-sorties, l’entrepôt devrait pouvoir traiter 70 000 palettes et quatre millions de colis annuels pour desservir, à terme, 128 magasins », projette Rui Marques, directeur général de GXO. Un volume de fret que permettent 3 200 m² de superficie d’espace de stockage, dispatchés en 880 emplacements au sol, surmontés de racks de trois à cinq étages et de deux à trois mètres de profondeur. De telles capacités de traitement promettent la création de 30 à 40 emplois nets, caristes comme préparateurs de commandes.
Contrôle massifié
En connaissance des problématiques liées à la nature surgelée de ses produits, Picard affiche des « exigences exceptionnelles, pour conserver toute la chaîne du froid depuis la livraison jusqu’au stockage », revendique Cathy Collart Geiger. Lors de la visite, la température de la cellule de stockage affichait -24,7 °C, soit presque sept degrés de plus que le maximum de -18°C préconisé par la législation. Une moyenne imposée jusqu’aux transporteurs, selon un cahier des charges strict. Qu’ils arrivent de chez les industriels sous-traitant les recettes labellisées Picard ou directement des producteurs, les stocks acheminés à Sainghin-en-Mélantois font l’objet de contrôles systématiques de la part de GXO. « Tous les camions réfrigérés sont équipés de sondes ; en cas de température non conforme, ils sont refusés et on fait venir un expert pour contrôler chaque palette, détaille Pascal Neveu. Aucune marchandise ne peut rentrer sans contrôle de température. »
© Lothaire Berthier | Rui Marques et Cathy Collart Geiger.
À raison d’une capacité de 1 500 références produits stockables dans l'entrepôt, le contrôle qualité s’avère d’autant plus délicat à garantir. Guère de quoi donner froid aux yeux à la division supply chain de Picard, qui n’hésite pas à « massifier les approvisionnements, que nous maîtrisons », défend Pascal Neveu. Si Picard ne gère pas l’intégralité du transport en amont, il s’engage toutefois à en décarboner au mieux sa propre gestion. « 60 % de nos flux passent par la massification : nous ramassons en local chez nos industriels, consolidons de petites quantités – deux à trois palettes – sur les plateformes de nos transporteurs puis, pour une question écologique, nous tirons des camions complets vers nos entrepôts », explique Vincent Prévot, responsable des opérations chez Picard. Pour des camions rehaussés à 92 % de taux de remplissage, contre 79 % avant 2020, la démarche fait office de fort engagement RSE de la part du groupe, du fait de la réduction des flux routiers engendrée.
Engagement volontaire
Première enseigne de retail alimentaire à décrocher le label Fret 21, Picard Surgelés s’est en effet engagé dans un prompt élan de responsabilité sociétale. « La région Nord est une très grosse zone pour l’entreprise : nous y avons beaucoup de fournisseurs et d’industriels, expose Pascal Neveu. Puisque cette nouvelle plateforme nous en rapproche considérablement par rapport à celle de Cergy (95), la plus proche de la région auparavant, cela représente moins de kilomètres, moins de carbone, moins de CO2 et un bilan RSE très favorable. » Les efforts conjugués de GXO et Picard ont d’ores et déjà engagé la flotte de ce dernier dans la décarbonation : quasiment tous les quais de chargement de ses entrepôts en France sont équipés de bornes de branchement électrique pour les camions de livraison. Et si ses véhicules opérant dans le Nord ne peuvent pas encore profiter de cette fonctionnalité, leur alimentation au biocarburant B100 permet d'équilibrer la balance. En plus de se voir enrichis d’innovations techniques majeures issues de la cellule machinerie de GXO : les camions mettent à contribution l’air extérieur pour le transformer en froid dans un modèle autogénérateur tout au long de l’acheminement des marchandises. Pour un total de 70 % d'économie d'énergie consommée par rapport aux anciens équipements.
En sa qualité d’enseigne alimentaire préférée des Français (selon le classement OC&C des enseignes 2022), Picard Surgelés prend d’autant plus au sérieux ses engagements dans le cadre de son plan de développement. « Nous avons vraiment à cœur de nous rapprocher des Français et d’investir le territoire, abonde Cathy Collart Geiger. À ce titre, cette volonté d’ouvrir 250 magasins s’est particulièrement requalifiée dans le nord et l’est de la France, des régions pleines de potentiel sur lesquelles nous n’étions pas encore très présents. Cette croissance de développement nécessite d’accompagner toute la chaîne de valeur, incluant les entrepôts » poursuit-elle, affirmant la volonté de couvrir le plus de consommateurs possible, tout en valorisant les potentialités supply du territoire. Entre Picard et GXO s’amorce un partenariat à forte valeur ajoutée pour les deux acteurs, à l’aune de leur « première collaboration, et pas la dernière ». Des mots forts dans leur contexte, prononcés par Rui Marques aux côtés de Cathy Collart Geiger avant de clore la visite par le coupé du ruban inaugural.