Prestataires
« Nous avons essayé de coconstruire avec France 2023 le meilleur schéma logistique pour la Coupe du monde de rugby »
Manifestation sportive majeure de l’année, la Coupe du monde de rugby 2023 ne pourrait avoir lieu sans un prestataire logistique à la mesure des quantités phénoménales de matériel à véhiculer pour chacune de ses 20 équipes participantes. Transporteur de référence dans l’événementiel sportif en France, Geodis a mis son expertise en la matière à disposition du comité France 2023 pour déployer un dispositif aussi efficace que résilient. Stéphane Cassagne, directeur général France du prestataire, en expose à Voxlog les différents aspects à l'occasion d'un entretien exclusif.
©
Geodis | Chauffeur de fret pour la Coupe du monde de rugby.
Le suspense touche à sa fin pour les amateurs du ballon ovale. À 21 h ce vendredi 8 août sera donné le coup d’envoi du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023 au Stade de France, opposant le pays hôte aux triples champions du monde néo-zélandais. Point de départ d’une compétition à guichets fermés de grande envergure, durant laquelle une vingtaine d’équipes dispatchées en autant de camps de base partout sur le territoire se disputeront pendant 51 jours le Trophée Webb Ellis au sein de neuf villes-hôtes.
Une disposition que d’aucuns verraient comme un casse-tête logistique au vu de la répartition géographique des matchs de chaque équipe, pouvant jouer à Lille et Marseille d’une semaine sur l’autre. Pour lequel France 2023, le comité d’organisation de la Coupe du monde, a pris les devants en recrutant en mai 2022 le holding international de logistique Geodis afin d'assurer le transport de fret officiel de la compétition.
Mobilisation d’une expérience
Ce choix de prestataire, France 2023 ne le doit pas au fruit du hasard. « Geodis est le plus souvent associé aux grands événements sportifs en France, rappelle Stéphane Cassagne, directeur général du groupe en France. Le dernier en date était la Coupe du monde féminine de 2019. Nous avons autrement déjà assuré la logistique de celle, masculine, de 1998, ainsi que de l’Euro 2016. » En plus de justifier d’une expérience de longue date en la matière, le transporteur dispose d’un vaste réseau de plus de 120 sites en France, lui conférant une proximité par rapport aux lieux de résidence. Un gage de réactivité essentiel pour répondre aux demandes particulières des équipes engagées dans la compétition.
Les délégations sportives, déjà sur place depuis début août pour la plupart, font en effet figure de donneurs d’ordres atypiques dans la chaîne logistique. « Ce ne sont pas des clients routiniers, qui maîtrisent parfaitement leurs process et formulent des demandes précises, commente Stéphane Cassagne. Celles-ci peuvent varier d’un jour à l’autre et changer au dernier moment, tant sur les délais que les quantités de matériel. Ce qui requiert une vraie réactivité de la part de nos équipes. » Que Geodis matérialise par la mobilisation d’un dispositif ad hoc, regroupant, parmi ses 190 collaborateurs spécialement appelés :
• 90 chauffeurs, dont 80 sur la France pour le transport de fret amont, répartis sur à peu près 70 véhicules géolocalisés ;
• Une équipe de pilotage d’une dizaine de personnes, dont deux directement impliquées avec les équipes de France 2023, depuis le siège du comité ;
• Des opérateurs pour les escales internationales et les opérations aériennes ;
• Une quarantaine d’agences du réseau français de Geodis.
La mission de Geodis
Si, durant la Coupe du monde, Geodis véhiculera quatre tonnes de matériel par équipe depuis leurs camps de base aux stades où elles joueront, il a d’ores et déjà assuré l’import et le dédouanement d'environ 80 tonnes de ces mêmes marchandises – entre tenues officielles et agrès d’entraînement et de musculation – depuis le pays d’origine de chaque délégation, ainsi que leur acheminement sur leurs lieux de résidence respectifs sur le territoire. Sans compter le stockage des kits pour les VIP et la presse, des produits informatiques, tables de massage et autres équipements destinés à pourvoir les stades, pour lesquels le prestataire travaille directement avec l’organisateur de la compétition. « France 2023 est un comité éphémère : nous avons donc essayé de coconstruire le meilleur schéma logistique, détaille Stéphane Cassagne. Les imports aériens, le dédouanement, la distribution locale, les opérations de stockage... sont des métiers différents dans la chaîne de valeur logistique. Geodis en France dispose de toutes ces expertises et de la capacité de les combiner. » Le prestataire coordonne ainsi, depuis sa tour de contrôle de Brive-la-Gaillarde (19), ses équipes « Freight forwarding » et « Distribution & express » de manière à traiter un total de volume de l’ordre de 700 tonnes de matériel sur 180 flux de transport, pour environ 140 000 km parcourus sur les deux mois de compétition, d’après ses estimations.
Prestation engagée
Un volume de fret auquel Geodis entend apporter la réponse appropriée, en regard des problématiques environnementales pesant sur le secteur de la logistique. « Sur les flux inférieurs à 300 kilomètres, nous maîtrisons totalement l’autonomie de nos véhicules, abonde son directeur général France. À partir de là, nous nous sommes engagés à assurer ces livraisons en véhicules décarbonés ou à faibles émissions, électriques ou alimentés en biogaz. » Tout en assurant le respect des réglementations par le choix de véhicules adaptés en termes de volumétrie et de poids des marchandises à traiter. Mais également en termes de restrictions d’accès en centre-ville, par rapport aux stades situés en cœur d’agglomération : « Il s’agit de partir des camps de base pour se rendre directement sur le lieu des matchs, de manière à éviter toute rupture de charge pour se prémunir d’éventuels problèmes de sûreté, de perte et de qualité de prestation ». Une initiative à la mesure des « valeurs d’engagement, de confiance et de solidarité, qui font écho à celles de Geodis », selon les termes de Stéphane Cassagne, pour faire de la Coupe du monde 2023 un événement sportif vertueux dans toutes ses démarches.
À quelques jours à peine du coup d’envoi, Geodis se satisfait de la gestion du fret des acteurs de la compétition. « On ne peut certes pas aider le XV de France à remporter le trophée, mais on peut au moins faire en sorte que l’événement au sens large se passe le mieux possible », tempère le directeur général du prestataire. Mission accomplie, en tout cas, pour le match d’ouverture de ce vendredi 8 septembre, dont le matériel et les ballons ont été livrés une semaine plus tôt, dès le vendredi 1er. Ne reste plus aux Tricolores qu'à concrétiser cette préparation lors de l'affrontement face aux All Blacks, et pourquoi pas la récompenser d'une victoire.