[Reportage] Petit Forestier démarre le chantier de la transition énergétique par l'intégration de nouveaux véhicules électriques dans sa flotte

Le marché d'intérêt national de Rungis, où 1 200 entreprises ont élu domicile, ne pouvait représenter un meilleur endroit pour le lancement de l’Electric Roadshow, sous la houlette de Petit Forestier, l’acteur international dans la location de camions, meubles et caissons frigorifiques. L’évènement itinérant, qui sillonnera près de onze pays en six mois, a pour dessein d’initier les collaborateurs et les clients à la nouvelle stratégie énergétique du groupe. Cette dernière se matérialise par l’intégration d’une nouvelle gamme de véhicules électriques à son catalogue ; première étape d’une transition énergétique visant à faire fonctionner 40 % de sa flotte selon cette logique énergétique d’ici à 2030. « Nous nous sommes également fixés un objectif, au niveau du groupe, de réduire notre empreinte carbone de 25 % par camion d’ici la même année. Cette réflexion part du constat que 80 % de nos émissions de CO2 émanent de l’utilisation des véhicules par nos clients, établit Jérôme Payonne, directeur marketing et innovation du groupe Petit Forestier. Le cap a ainsi pour but de « répondre aux enjeux que posent, d’une part, le réchauffement climatique, de l’autre, la préservation de la qualité de l’air », alors que 1 150 véhicules électriques sont déjà déployés sur les routes. 

Du vélo cargo aux poids lourds

Avec pas moins de 80 000 véhicules en gestion, qui fonctionnent majoritairement au diesel, Petit Forestier s’est lancé dans un vaste chantier. D’abord l’intégration progressive de véhicules électriques à la flotte, dont le nombre devra s’élever à 10 000 à l’horizon 2030. Ainsi, pour cette première étape de l’Electric Roadshow, l’un des deux sites de la société situés au MIN s’est métamorphosé en exposition afin de présenter les neuf véhicules qui composent la nouvelle gamme du groupe. Au sein d'elle, des utilitaires classiques types eDaily ou Renault Master E-Tech, des poids lourds de 16 tonnes, à l’instar du Renault D16 E-tech et ses 150 kilomètres d’autonomie ; mais surtout des petits utilitaires, particulièrement efficaces en villes. « Nous avons la particularité d’avoir des clients qui font beaucoup de transport urbain ou de distribution régionale. Ils parcourent donc des distances limitées, qui ne vont pas souvent au-delà de 300-400 km. L’électrique peut donc être une solution pour ces trajets », commente Jérôme Payonne. Le Ligier Pulse 4 ou le Renault Kangoo E-Tech Maxi peuvent donc s’avérer efficaces pour les livraisons du dernier kilomètre. Au même titre que la K-Ryole frigorifique, associée à un vélo, qui dispose de 130 kilos de charge utile et d’une autonomie allant jusqu’à 35 kilomètres. Ces neufs véhicules sont par ailleurs carrossables en fonction des besoins des clients, au nombre de 15 000, dont les profils vont aussi bien de l’artisan à la multinationale.

Allier transition et performance 

Pour l’heure, 6 % des véhicules en commande sont électriques, contre 3 % l'année précédente : « On double donc le volume de nos flux, ce qui fait 490 véhicules en location et sur le terrain », détaille Sylvain Dupont, directeur général de Petit Forestier. Pour voir ce chiffre grimper davantage, l’entreprise compte sur son service et ses dispositifs d’accompagnement, tant pour les collaborateurs que pour son réseau de clients. « En ce sens, notre rôle est de faire comprendre que cette transition n’est pas incompatible avec une performance opérationnelle. Il faut donc être proche d’eux et les guider », pose le directeur général de Petit Forestier, qui insiste sur la formation comme fondement de la stratégie. Depuis 2022, plus de 140 collaborateurs ont été formés sur la maintenance, le dépannage et le remorquage. Nos équipes montent donc en compétences, mais il va également falloir former les clients, notamment sur les conduites écoresponsable et la compréhension de cette nouvelle énergie. »

L’utilisation de véhicules électriques n’est, en effet, pas toujours accessible à tout le monde, au regard d’une utilisation qui se démocratise peu à peu. L’entreprise propose ainsi un service de recharge, sous forme de bornes mobiles, permettant de recharger jusqu’à 80 kw, ou de Smart card, qui donne accès à 500 000 bornes publiques dans toute l’Europe. Un câble capable de se brancher partout est, pour sa part, fournit dans l’ensemble des véhicules. « Ce sont des dispositions principalement pour les véhicules légers, où nous avons une certaine maturité, étant donné qu’ils sont prioritaires en termes de déploiement », conclut Sylvain Dupont.