15 acteurs de l'industrie cosmétique s'allient pour améliorer la traçabilité de leurs supply chains

Changer d'échelle pour traiter correctement les questions de traçabilité et de durabilité de la supply chain de toute une filière, voilà ce qui a motivé 15 acteurs de l'industrie cosmétique à fonder le consortium TRASCE (Traceability Alliance for Sustainable Cosmetics). Dans une approche collective, Albéa, Clarins, Chanel, Cosfibel (GPA Global), Dior, The Estée Lauder Companies, Groupe Pochet, L'Occitane en Provence, L'Oréal, Merck, Neyret, Nuxe, Sensient, Shiseido et Sisley, se rassemblent afin d'interpréter les données collectées et définir des plans de progrès communs. La Febea (Fédération des entreprises de la beauté) se joint à eux en tant que sponsor officiel. « Agir collectivement est toujours plus fort pour gagner en efficacité et en puissance d’action sur le terrain, explique Séverine Thery-Cavé, directrice Achats directs de L’Oréal Groupe. C’est pourquoi, cette coalition va nous permettre d’améliorer la connaissance en profondeur de nos chaînes d’approvisionnement avec l’ensemble de nos fournisseurs et ainsi d’engager notre écosystème vers un monde plus responsable. »

S'unir pour tracer plus loin

« Il est parfois assez difficile pour un donneur d'ordre seul de convaincre des fournisseurs de rangs éloignés de s'engager dans cette démarche, alors que nous n'échangeons pas directement avec eux ou qu'ils ne répondent pas aux mêmes exigences réglementaires », explique Julien Garry, directeur international des achats et innovation développement packaging au sein de Chanel Parfums Beauté. De plus, les événements sanitaires, géopolitiques et climatiques imprévus de ces dernières années, à l'origine de ruptures dans les chaînes d'approvisionnement, en ont été des révélateurs. Sans compter le renforcement tangible de la réglementation publique, locale et internationale, à l'instar de la directive de l'Union européenne sur le Devoir de vigilance ou du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts, qui ont mis en exergue la responsabilité du premier donneur d'ordre dans les modes de production. « Fort de ce constat, nous avons proposé aux acteurs du secteur de nous unir pour tracer le plus loin et le plus rapidement possible nos chaînes d'approvisionnement », résume Julien Garry.

Une plateforme digitale commune

Le secteur cosmétique souhaite améliorer la transparence des chaînes d'approvisionnement des composants clés des formules et des emballages. Pour y arriver, « nous sommes convaincus de la nécessité d'aligner l'industrie sur un outil de traçabilité unique et de mettre en place une méthodologie commune », indique Karl Hensen, directeur Qualité surface solutions chez Merck. Les membres fondateurs se sont engagés à travailler collectivement à la cartographie de leurs chaînes d'approvisionnement sur une plateforme digitale commune nommée Transparency-One. Ingrédients ou composants utilisés, origines, activités des fournisseurs et lieux de transformation, noms des fournisseurs : celle-ci garantit à chaque fournisseur la propriété, la sécurité et la confidentialité des données partagées. « La connaissance approfondie de nos chaînes d’approvisionnement est essentielle pour une gestion des risques robuste, commente Serge Le Hénaff, group chief procurement officer au sein du groupe Pochet. Elle s’inscrit dans notre vision stratégique de partenariats avec nos clients et nos fournisseurs et renforce notre engagement envers des achats responsables. Grâce à TRASCE, nous pouvons travailler collectivement pour gagner en efficacité, réduire l’impact environnemental et améliorer les conditions de travail. Ensemble, nous pouvons transformer nos chaînes d’approvisionnement pour un avenir plus durable et résilient. »

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