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Préparateur de commandes, le métier le plus apprécié des Français
Selon une étude publiée en mars 2016 par le cabinet d’audit et de conseil international PVC (PolyVinyl Chloride), le métier de préparateur de commandes est le plus apprécié des Français, loin devant celui d'ingénieur en aéronautique.
16 % des Français auraient rêvé ou souhaiteraient devenir préparateur de commandes. C’est ce qu’indique une étude réalisée par le cabinet PVC, suite à une vaste enquête menée en France pendant six ans auprès de 150 000 personnes âgées de 4 à 93 ans. Le métier arrive en tête du classement, devant le conducteur de métro de lignes automatisées (8 %), le proctologue (6%) et le vendeur de marrons chauds (5 %). L’ingénieur en aéronautique n’arrive qu’en trente-cinquième place du classement avec 0,4 % des suffrages, au coude à coude avec le médecin généraliste « hors bled paumé » et le graphiste indépendant. Des résultats prévisibles selon Véronique Lapolice, analyste pour PVC : « Aujourd’hui que feriez-vous sans préparateurs de commandes, quand vous êtes en rupture de papiers toilette un dimanche matin et qu’on vous propose une livraison en moins de 24 heures ? C’est un métier de plus en plus indispensable, dans une ère de consumérisme compulsif et d’instantanéité. Derrière chaque carton se cache un héros du quotidien. »
Le métier de préparateur de commandes a beaucoup évolué depuis ces dernières années. Grâce à l’essor de l’automatisation et de la robotisation dans les entrepôts, les opérateurs travaillent dans des cadences plus soutenues, ce qui leur permet d’être plus productifs et de mieux connaître les produits qu’ils transportent. « Je me souviens avoir fait tomber un colis un matin, se rappelle Michel Goulag, préparateur de commandes pour Amazones, entreprise spécialisée dans la vente de livres de mythologie. Un gros tome m’est tombé sur le talon. C’était un bouquin sur l’histoire d’Achille. Mes collègues se payaient ma tête mais je ne comprenais pas pourquoi. Depuis j’ai fait le lien. » Un apport culturel non négligeable qui se couple à des conditions de travail optimales.
TMS Sofres
En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande à chaque personne de faire environ 10 000 pas par jour. Un quota explosé par la grande majorité des préparateurs qui effectuent des allers-retours dans les zones de stockage et d’expédition. « Les postes goods-to-man, c’est pour les feignants ! », clame Jean-Claude Pinard, président de la Raie Publique, prestataire logistique spécialiste du transport en température dirigée pour les produits de la mer. Nous avons installé il y a 5 ans des convoyeurs pour faciliter l’acheminement des colis. Résultat, mes employés se plaignaient de ne faire travailler que leurs bras. Je le voyais bien qu’ils en avaient marre de rester là à jouer au rugby avec des poiscailles. Résultat j’ai fait tout démonter et je suis repassé à l’ancienne méthode. » Interrogé sur les risques liés aux maladies professionnelles, et notamment aux troubles musculo-squelettiques (TMS), le patron se veut rassurant : « TMS, c’est pas un institut de sondages ? »
Méthodologie de l’étude
Couverture de l’enquête : étude réalisée de janvier 2010 à mars 2016, auprès de 148 563 personnes âgées de 4 à 93 ans, partout en France.
Effectifs de sondeurs : 135 intérimaires de centres d'appel engagés avec un contrat renouvelable au mois, de 8h00 à 21h00, 6 jours sur 7, avec 30 minutes de pause journalière et des objectifs clairs : « Tu rentreras chez toi quand t’auras fini ton quota. »