Entrepôts
Boa Concept veut se diversifier par l’innovation et l’international
Dans un contexte géopolitique chahuté, le spécialiste de l’intralogistique Boa Concept clôture son année 2023 à 16 millions d’euros de chiffre d’affaires, en retrait de 20 % par rapport à 2022. Il teste le stockage et le picking automatisés et vient d’acquérir 70 % d’Easy Systems Benelux, une société belge avec laquelle il veut développer des offres complémentaires à destination de clients français et européens.
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Boa Concept | Vue sur l'entrepôt de Motoblouz situé à Carvin, dans le Pas-de-Calais, automatisé par Boa Concept.
« Un exercice de transition qui intervient dans une situation géopolitique complexe et inflationniste. » C’est ainsi que Jean-Lucien Rascle, le président de Boa Concept, qualifie l’exercice 2023 que sa société a bouclé avec un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros, en retrait de 20 % par rapport à l’année précédente. Avec une croissance moyenne de 8 % depuis l’exercice 2021 au sein de l'entreprise, qui emploie aujourd’hui 90 personnes.
Lors d'une conférence de presse tenue le 5 mars 2024, le co-fondateur du fabricant de convoyeurs modulaires intelligents basé à Saint-Étienne a profité de l'occasion pour détailler la concrétisation de ses ambitions internationales annoncées depuis quelques années. En l’occurrence, via l’acquisition en février dernier de 70 % du capital d’Easy Systems Benelux, un opérateur d’intralogistique belge, également présent aux Pays-Bas, qui compte 45 employés pour un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros en 2022.
Une vingtaine de partenaires en Europe
« Ils disposent de plusieurs activités de reventes de profils aluminium, d’encamionneur et de décamionneur ainsi que de convoyeurs télescopiques. Ils nous intéressent pour les convoyeurs, un marché très intéressant à développer pour nous sur le Benelux », détaille Jean-Lucien Rascle. Les clients d’Easy Systems Benelux, pour moitié dans la logistique, et dans l’industrie pour l'autre moitié, devraient permettre à Boa Concept de conclure de nouveaux contrats dans ce dernier secteur. Autre atout de choix, la société belge compte une vingtaine de partenaires en Europe ; autant de têtes de ponts pour les prospects internationaux. « En disposant d’Easy Systems et de Roboptic, achetée en 2022, nous pourrons répondre à des offres globales avec une capacité à vendre et à réaliser des systèmes de convoyeurs complets », poursuit Patrice Henrion, directeur général délégué de Boa Concept.
Cette importante opération de croissance externe pourrait en annoncer d’autres dans les prochaines années, car l’expansion internationale est un des objectifs avoués de la société. Celle-ci teste actuellement un mode de vente par partenaires en Italie du Nord et se penchera sur l’Amérique du Nord en 2025, « par croissance externe, si nous en avons les moyens, à travers, à priori, la recherche d’une société de dimension et de structure comparable à la nôtre », projette Jean-Lucien Rascle.
Des robots deux fois moins chers
L’innovation, autre levier de développement majeur pour Boa Concept, prend plusieurs formes. Le spécialiste de l’intralogistique a indiqué qu’il finalisait sa deuxième version du Plug-and-store, une solution de stockage automatisé avec des tests qui commenceront chez un client en juin prochain. « À côté de solutions très coûteuses, nous souhaitons démocratiser l’accès au stockage robotisé et à la préparation de commandes goods-to-person. Il existe un terrain de jeu pour des sociétés ayant des capacités moyennes et besoin, par exemple, de sortir 500 bacs à l’heure sur trois allées, précise Patrice Henrion. Notre idée consiste à faire des choses simples et à nous adapter à l’utilisateur pour rendre possibles tous les process de commandes. »
Cette philosophie se décline aussi sur le picking automatisé avec la solution plug-and-pick, un système de préhension robotisé, développé par Roboptic. « Nous souhaitons disposer de robots de picking ayant un retour sur investissement satisfaisant, indique Jean-Lucien Rascle. Le principal enjeu est d’industrialiser ce poste où la difficulté ne concerne pas que la prise de l’objet, mais réside également dans la nécessité de reconnaître en temps réel le produit dans un ensemble d’articles différents, en vrac, et de pouvoir le replacer délicatement dans son carton d’expédition. L’intelligence et la valeur ajoutée se trouvent ainsi dans la caméra 3D et le logiciel de reconnaissance des produits et des zones de prise. » Boa Concept a déclaré qu’il comptait lancer des robots deux fois moins chers que la moyenne du marché, peut-être moins rapides mais adaptables aux process des clients.
Toujours au rayon innovation, la société annoncera à la fin de ce semestre les fonctionnalités d’un WMS qui sera commercialisé lors du deuxième semestre 2024. « Notre solution disposera des fonctions de base d’un WMS, utiles dès lors qu’une entreprise fait du stockage et doit gérer des emplacements », expose Jean-Lucien Rascle, qui rappelle que toutes les installations de clients Boa Concept dépassant le million d’euros disposent déjà de briques de cette future solution.
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