Après une solide année 2023, Savoye EMEA se positionne comme développeur et intégrateur de solutions d’envergure

Six ans après son évolution d’actionnariat au profit du groupe Noblelift, quatre ans après la création d’une marque unique, le spécialiste de l’intralogistique entend « changer de dimension », introduit Frédéric Zielinski, directeur général de la business unit EMEA, lors d’une conférence de presse organisée le 14 mars 2024. Côté résultats, « Savoye EMEA a tiré son épingle du jeu en 2023 malgré un contexte général toujours perturbé », indique-t-il. Entre 2018 et 2023, la business unit EMEA a vu son chiffre d’affaires augmenter de 75 %, passant de 90 à 168 millions d’euros. « Nous avons également connu une hausse de notre chiffre d’affaires EMEA en 2023 de + 12 % par rapport à 2022 », poursuit-il, en expliquant ces solides résultats grâce, entre autres, aux « filiales à l’étranger qui nous ont permis de passer la crise ».

Concernant le chiffre d’affaires du groupe, qui s’élevait pour sa part à 200 millions d’euros en 2022, la France en représente environ la moitié. La percée de la zone Émirats arabes unis - Arabie saoudite a été au-dessus des attentes du groupe, qui a implanté deux bureaux, de trois personnes dans le royaume saoudien et de 15 à Dubaï. Si les résultats au Benelux ne sont pas considérés comme « satisfaisants » par Frédéric Zielinski, l’Italie est quant à elle « prometteuse », suite à l’installation de solutions d’automatisation, sur le site de la parfumerie en ligne Notino en août dernier ainsi que chez Coop, Sonepar, Lyreco...

Une capacité à traiter les projets d’intégration

Savoye EMEA, qui annonce avoir vendu 70 machines l’an dernier – notamment de la gamme Jivaro, destinée à l’emballage –, a également bénéficié d’une activité de retrofit importante du fait de la prudence des prospects face à la situation géopolitique et économique. D’un coût inférieur en moyenne des deux-tiers par rapport à une nouvelle installation mécanique, le rétrofit représente une part non négligeable du chiffre d’affaires de Savoye en France. Fort de ses bons chiffres et de ses ventes, le spécialiste de l’intralogistique, qui compte 600 employés dans sa structure EMEA (dont près de 500 personnes en France), entend faire évoluer le regard porté sur son activité. « Nous avons grandi, nous nous sommes internationalisés et disposons des compétences pour gérer des projets de taille moyenne en France et à l’étranger, entre 1 et 40 millions d’euros », commente Frédéric Zielinski.

Savoye EMEA souhaite également être davantage considéré comme un faiseur de « solutions avec une part d’intégration tiers de plus en plus importante comme des mini-loads, des systèmes de tris ou des shuttles », souligne Frédéric Zielinski. Par exemple, le nouveau site de 15 000 m² de Bergerat Monnoyeur à Amblainville (Oise), dédié aux pièces de rechange et pour le compte de Caterpillar, intégrera des mini-loads de Swisslog et devrait être opérationnel à l’automne 2024. Savoye EMEA y accompagne le concessionnaire français dans la modernisation de son outil de préparation de commandes, pour supporter sa croissance et l’évolution de son catalogue.

Un guichet unique pour les PME et les grands comptes

Savoye EMEA a fait évoluer récemment son organisation interne en créant des communautés métiers multi-zones (ventes, WMS, WES…). Elle vient notamment de recruter César Gonzalez Lozada en qualité de directeur commercial EMEA de l’activité « Advanced sotfware ». Celle-ci correspond à une gamme complète de solutions logicielles (OMS, WMS, TMS, WCS, WES) avec une couverture fonctionnelle étendue pour tous types d’activités. « Nous souhaitons être le one-stop shop pour les PME et les grands comptes, avec des projets des plus simples aux plus complexes », rappelle Frédéric Zielinski.

Pour les PME souhaitant entrer dans l’automatisation logistique et enregistrant jusqu’à 3 600 commandes par jour, Savoye EMEA vient ainsi de créer une solution packagée goods-to-person X-PTS. Baptisée « Get ready », au prix « attractif » de 1,2 million d’euros, elle comprend une allée (un rack de 50 mètres de long pour 12 de haut avec une capacité de 8 000 bacs), un poste opérateur fonctionnant à 400 lignes par heure, 25 shuttles X-PTS, un logiciel de pilotage ainsi que l’installation et la mise en route.

Un WES co-développé avec les États-Unis

Autre lancement qui sera annoncé lors des salons SITL et Logimat, celui de Kwest, « un WES conçu pour la synchronisation et le pilotage en temps réel des équipements automatisés ou robotisés que nous avons co-développé avec les États-Unis, note Frédéric Zielinski. Sa force est de coordonner les systèmes propriétaires et tiers, ce qui nous permettra de nous positionner davantage comme intégrateur. »

Sans encore annoncer de perspectives chiffrées pour cette année, le directeur général de la BU EMEA projette « un doublement du chiffre d’affaires dans 5-6 ans », qui sera effectué par de la croissance organique, voire des acquisitions. « Nous regarderons l’an prochain comment nous développer au Royaume-Uni, où nous avons déjà des personnes opérant de la maintenance », conclut-il.